2008

Ressources en eau: la nouvelle donne

acqwa


La Commission européenne vient d’accepter de financer l’un des plus grands projets touchant au domaine de l’environnement accordé à la Suisse. Il s’agit du projet ACQWA (Assessing Climate impacts on the Quantity and quality of Water), dont l’initiateur est le prof. Martin Beniston, climatologue à l’Université de Genève. Doté d’un budget global de près de 11 millions de francs, cet ambitieux programme vise à évaluer l’impact des changements climatiques sur la quantité et la qualité de l’eau.

Le projet ACQWA a pour but d’examiner les changements des ressources en eau, induits par le réchauffement climatique, dans des régions de montagnes comme les Alpes, les Andes ou l’Himalaya.

La diminution sensible de la neige et de la glace dans les décennies à venir se répercutera inévitablement sur les bassins hydrologiques qui prennent naissance dans les régions de montagnes. Non seulement sur la quantité d’eau, mais aussi sur le caractère saisonnier des débits. En outre, des eaux plus chaudes pourraient favoriser la prolifération de bactéries pathogènes et mener à d’éventuels problèmes de santé publique.

Coordonné par le prof. Martin Beniston et son équipe à l’UNIGE, ACQWA s’articule autour de deux grands volets scientifiques: le premier concerne la simulation des effets climatiques sur les précipitations, le comportement de la neige et des glaciers, et la réaction des cours d’eau. Le deuxième axe de recherche concerne les impacts collatéraux des changements hydrologiques sur l’environnement naturel et de nombreux secteurs économiques (énergie, agriculture, tourisme).

Il sera également question des conflits possibles liés à l’appropriation d’une ressource qui pourrait se raréfier, comme au Chili, ou aux opportunités nouvelles qui pourraient se manifester, permettant le développement de l’énergie hydraulique, comme au Kyrgyzstan.

Ce projet d’une durée de cinq ans visera non seulement l’amélioration des connaissances scientifiques par une approche multidisciplinaire, mais permettra aussi de répondre aux attentes des décideurs politiques et économiques de l’Union Européenne, de la Suisse, et des pays partenaires (Chili, Argentine, Kyrgyzstan).

Doté d’une enveloppe budgétaire de près de 11 millions de francs, ACQWA regroupe 35 équipes de recherche en Europe, en Asie centrale et en Amérique du Sud. Au sein de l’UNIGE, les groupes travailleront notamment dans des champs comme la biologie aquatique, mais aussi sur l’étude des risques naturels liés aux dangers hydrologiques, ainsi que sur des aspects socioéconomiques relatifs au partage d’une ressource qui pourrait devenir de plus en plus rare.

Pôle en sciences de l'environnement 

27 novembre 2008
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