2008

Genève en passe de devenir un carrefour européen des études sur le cerveau et le comportement humains

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L’Université de Genève a inauguré, lundi 8 décembre, l’IRM de son futur Brain & Behaviour Laboratory (BBL). Elle a ainsi posé la première pierre d’un complexe unique en Europe, exclusivement dédié à l’étude du cerveau et du comportement humains. Fruit d’une étroite collaboration entre le Centre de neurosciences, le Pôle en Sciences Affectives, les Facultés de médecine et de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UNIGE, le BBL voit le jour grâce à une donation de 6 millions de francs de la Société Académique de Genève.

L’inauguration a eu lieu en présence des professeurs Pierre Buri, président de la Société Académique, Jean-Michel Dayer, président du Fonds pour la recherche sur les maladies neurodégénératives, Jean-Dominique Vassalli, recteur de l’UNIGE, et Jean-Louis Carpentier, doyen de la Faculté de médecine. Cette IRM 3Teslas de dernière génération sera entièrement dédiée aux recherches en neurosciences.

C’est grâce à une donation de 6 millions de francs de la Société Académique de Genève que ce laboratoire voit le jour à l’UNIGE. «Je crois qu’Eugène Choisy et Charles Borgeaud, les deux étudiants qui ont fondé la Société Académique en 1888, seraient fiers de la part prise par leur institution, 120 ans plus tard, dans une aventure scientifique aussi ambitieuse que le BBL», a déclaré le prof. Buri. Pour le doyen Carpentier, «cette manne témoigne de l’apport nécessaire du secteur privé à la recherche médicale, en même temps que de la capacité des scientifiques de l’Université à attirer ces dons.»

Consacrée depuis 120 ans au développement de la recherche et de l’enseignement à l’UNIGE, la Société Académique inscrit cette contribution dans le cadre d’une démarche à long terme, qui a débuté avec la création, en 2006, de la chaire en neurosciences cognitives à la Faculté de médecine tenue par le prof. Patrik Vuilleumier. Elle renforce ainsi son soutien à des recherches qui, dans le cadre du BBL, seront axées sur les fonctions mentales et les maladies neuro-dégénératives, comme la sclérose en plaques notamment.

«Un des principaux objectifs des recherches sur la sclérose en plaques est aujourd’hui de parvenir à la détecter le plus tôt possible, afin de pouvoir intervenir avec un traitement de façon aussi hâtive qu’efficace, explique le prof. Vuilleumier. Etant donné qu’elle ne fait pas partie du protocole clinique standard, l'utilisation de l'IRM fonctionnelle promet de donner des résultats intéressants dans la détection de ces lésions précoces.» Cette recherche comprendra ainsi la mise en évidence, chez les patients, des altérations fonctionnelles et des connections défectueuses entre différentes régions du cerveau.

Concernant le BBL, même s’il faudra attendre le printemps prochain pour voir ses portes s’ouvrir, on peut d’ores et déjà gager du fait qu’il constituera un complexe unique en son genre, un instrument de pointe pour la recherche en neurosciences.

Localisé au Centre médical universitaire de l’UNIGE, le BBL a été conçu à la manière d’un site interdisciplinaire, combinant les apports de différentes cellules d’expérimentation dédiées à des domaines d’investigation complémentaires. Pour prendre un exemple, son laboratoire du sommeil se trouvera à proximité de celui de réalité virtuelle, ainsi que de l'IRM et de l’électroencéphalographe, de sorte qu’il sera possible de tester directement l'effet des émotions générées dans le laboratoire de réalité virtuelle sur le sommeil (et vice-versa), comme d'enregistrer, pendant le sommeil, l'activité électrique et fonctionnelle (IRM) du cerveau.

Codirigé par le prof. Vuilleumier, directeur du Centre de neurosciences de l’UNIGE, et le prof. Klaus Scherer, directeur du Pôle en Sciences Affectives, le BBL permettra ainsi de combiner différentes techniques et méthodes d'observation sur le cerveau, pour étudier, dans les conditions les plus réalistes possibles, le comportement humain, les émotions et la cognition, mais surtout les relations qui les lient et les maladies qui les affectent.

8 décembre 2008
  2008