2011

Pour mieux accoucher, les femmes enceintes doivent bouger

Pendant l’accouchement, on a pris l’habitude de tout savoir sur les battements du cœur du bébé, notamment grâce au monitoring. Mais qui se préoccupe de la fréquence cardiaque de la maman? Une étude menée à Genève révèle l’impact que peut avoir la forme physique de la femme enceinte sur sa fréquence cardiaque - et donc sur ses ressources en plein effort, au moment de l’accouchement. Conclusion: le manque de condition physique augmente la difficulté pendant le travail et présente un risque supplémentaire sur le plan cardio-vasculaire.

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On a longtemps conseillé à la femme enceinte de réduire son activité physique, par crainte pour la santé de son enfant. On sait aujourd'hui que cette précaution était infondée et qu’une activité physique régulière profite aussi bien à la future maman qu’à son bébé. Or, de même que la majeure partie de la population dans nos sociétés, les femmes enceintes ne bougent pas assez. Dans ce contexte, une augmentation du risque de complications cardiovasculaires pendant l'accouchement a récemment pu être établie, grâce à une étude menée conjointement par l'Institut des sciences du mouvement et de la médecine du sport de la Faculté de médecine de Genève et les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et, avec le soutien du Centre de Recherche Clinique.

Afin de déterminer l'impact du manque d’exercice régulier sur la fréquence cardiaque chez la femme enceinte pendant l'accouchement, on a observé 30 femmes enceintes, classées selon leurs niveaux d'activité physique au quotidien au cours du troisième trimestre de grossesse. La fréquence cardiaque a été mesurée pendant toute la durée du travail. Ceux qui n’ont pas eux-mêmes mis au monde un enfant pour pourront conclure de cette étude que les fréquences cardiaques mesurées pendant les poussées actives d’un accouchement correspondent à celles d’un effort physique intense, comme la course à pied… et que dans ces conditions, la fréquence cardiaque peut monter jusqu'au maximum.

Dans une étude antérieure, les auteurs de cette expérience avaient déjà montré que pendant un accouchement nécessitant une intervention (césarienne, forceps, etc.) le risque de problème était plus élevé chez la femme peu active. Les données les plus récentes confirment aujourd’hui que le manque d'activité physique est un facteur de risque important pour la femme enceinte et son enfant.

Institut des sciences du mouvement et de la médecine du sport

20 juin 2011
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