2012

L’UNIGE confirme sa place dans le haut des classements mondiaux des universités

L’Université de Genève sort au 74e rang du classement mondial des hautes écoles du Quacquarelli Sysmonds (QS), l’un des trois principaux classements de ce type avec Shanghai et Times of Higher Education (THE). Ce résultat exceptionnel confirme le 69e rang obtenu le mois dernier dans le classement de Shanghai. Le THE rendra son verdict début octobre.

Les principales universités suisses se retrouvent régulièrement parmi les 200 meilleures institutions académiques sur un total d’environ 20'000. Ce score, même s’il doit être interprété avec précaution, donne une indication sur l’état santé du paysage universitaire suisse.

Le site www.universityrankings.ch , tenu par le Secrétariat d’Etat à l’éducation et à la recherche et par la Conférence des recteurs des universités suisses, permet de suivre l’évolution de ces classements.

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Critiqués pour leurs biais, les «rankings» jouent néanmoins un rôle important pour les étudiants, notamment ceux des pays émergents, souhaitant poursuivre leurs études à l’étranger. «Ces classements donnent toujours un point de vue particulier sur les universités, relève Pablo Achard, collaborateur scientifique auprès de l’Unité de prospective et de planification de l’UNIGE. Ils ont tendance à donner davantage de poids à la recherche qu’à l’enseignement, par exemple, car il est extrêmement difficile d’établir des critères adéquats et universels pour juger de la qualité d’un enseignement. Cela dit, les «rankings» se sont un peu améliorés au fil des dernières années et ils sont un bon indicateur de l’efficacité des investissements consentis dans l’éducation supérieure. Ils servent également de référence pour les milieux politiques».

Shanghai est le plus ancien des «rankings» (démarré en 2003). Il a été institué pour orienter les étudiants chinois dans le choix de leur université à l’étranger. Il accorde une place prépondérante à la recherche, en comptabilisant le nombre de publications dans «Nature» et «Science» (ce qui laisse de côté les sciences humaines), ou encore le nombre de chercheurs parmi les plus cités dans les revues scientifiques. Ces résultats sont légèrement modulés par un indicateur pour tenir compte de la taille des institutions.

QS et THE donnent tous deux plus de poids à l’enseignement par rapport à Shanghai, en tenant compte du nombre d’étudiants étrangers et en effectuant des sondages auprès d’employeurs, essentiellement dans le monde anglo-saxon. THE a voulu corriger ce qu’il considérait comme des défauts de QS, dont il est issu, notamment en diminuant le poids de l’évaluation de la réputation des universités par des experts. L’enseignement entre pour 30% dans le calcul du THE et il se distingue en tenant compte d’un critère sur l’innovation.

L’une des critiques les plus souvent adressées aux rankings est qu’ils favoriseraient les institutions anglo-saxonnes. «Il existe un léger biais, rétorque Pablo Achard, mais cela n’empêche pas la Suisse ou la Hollande d’être mieux classées que l’Irlande, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. En fait, ces rankings favorisent plus un modèle d’université qu’une langue en particulier.» On reproche de même à ces classements d’avantager les plus grosses universités. Or, fait remarquer Pablo Achard, les institutions les mieux classées comme Harvard ou Cambridge sont de taille moyenne (environ 22'000 étudiants pour Harvard, 11'000 pour le MIT et seulement 2'300 pour CalTech, respectivement classées 1ere, 3eme et 6ème du QS).

Force est donc de constater que les «ranking» s’imposent comme un outil incontournable des politiques universitaires. Avec des conséquences parfois très concrètes: l’Inde a ainsi décidé que seules les universités étrangères classées parmi les 200 premières sont autorisées à ouvrir des antennes dans le pays.

10 septembre 2012
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