2013

Coup d’œil sur les explorations photographiques de Fred Boissonnas

boissonnas
Fin 2011, la Ville de Genève a acquis pour 2 millions de francs le fonds d’atelier des Boissonnas, famille de photographes, parmi lesquels Fred Boissonnas (1858-1946), sa figure la plus connue. Près de 100'000 plaques de verre et négatifs, quelque 30'000 tirages accompagnés de documents écrits ont ainsi rejoint les dépôts du Centre d’iconographie genevoise. De quoi fournir aux conservateurs du travail pour des années.

Soucieuse de mettre en valeur ce patrimoine, la Ville de Genève organise les 27 et 29 juin des visites commentées de quelques ouvrages rares et de grandes épreuves représentatives du fonds. Le Département de géographie et environnement (Faculté des SES) s’est associé à cette démarche et présentera à cette occasion un ouvrage collectif consacré à l’œuvre de Fred Boissonnas réalisé sous la direction d’Estelle Sohier, chercheuse à l’UNIGE, et du photographe et commissaire d’exposition Nicolas Crispini.

Usage du monde et de la photographie. Fred Boissonnas. Sous ce titre en forme d’écho à l’œuvre de Nicolas Bouvier, qui consacra plusieurs travaux aux Boissonnas, cet ouvrage multiplie les points de vue sur l’œuvre du photographe genevois, afin de rendre compte de son extrême diversité. En effet, s’il est surtout connu en tant que portraitiste et pour ses clichés de Genève, Fred Boissonnas a aussi été éditeur, homme d’affaires et grand voyageur. Dans son propre pays d’abord, dont il contribue à forger l’imagerie paysagère (pour le compte de l’exposition nationale de 1896 notamment). Puis il poursuit sa route en France, en Allemagne, en Serbie, en Egypte et surtout en Grèce, où ses images, aujourd’hui déposées au Musée de la photographie de Thessalonique, ont récemment été classées patrimoine inaliénable de l’Etat.

Outre les contributions d’Estelle Sohier et de Nicolas Crispini, le livre offre un regard intimiste sur l’héritage du photographe, à travers un article signé Gad Borel, gendre d’un des fils de Fred Boissonnas. Un essai d’Armand Brulhart, historien de l’art, apporte un éclairage sur la relation de Fred Boissonnas à l’architecture. Enfin, le travail du photographe en Grèce fait l’objet de deux chapitres. La publication de cet ouvrage, qui contient de nombreuses reproductions, y compris une série de planches extraites des albums de famille des Boissonnas, s’inscrit dans le cadre d’une recherche menée au Département de géographie et environnement sous la direction du professeur Jean-François Staszak sur le rôle de la photographie dans la construction d’imaginaires géographiques.

Les documents qui seront présentés les 27 et 29 juin au Centre d’iconographie genevoise donnent un avant-goût de la collection acquise par la Ville de Genève. Des documents parfois étonnants, comme l’une de ces imposantes plaques de verre de 60 cm par 50 cm emmenées en Grèce par le photographe genevois pour ses prises de vue du Parthénon. Les visiteurs pourront également découvrir que la retouche photographique n’a pas attendu l’avènement de Photoshop pour exprimer la sensibilité picturale des artistes.

Plus de 1000 photographies et l’intégralité des quinze albums de Fred Boissonnas sont d’ores et déjà mis à la disposition du public par le Centre d’iconographie genevoise à l’adresse www.ville-ge.ch/bge/boissonnas


Coup d'oeil sur le fonds Boissonnas
Visites commentées par Estelle Sohier et Nicolas Crispini
CENTRE D'ICONOGRAPHIE GENEVOISE (2 passage de la Tour)
JEUDI 27 JUIN, de 17h à 19h
SAMEDI 29 JUIN, de 13h30à 17h30

 

Usages du monde et de la photographie. Fred Boissonnas
publié par Estelle Sohier et Nicolas Crispini
Genève Georg Editeur 2013, 247 pages

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20 juin 2013
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