2013

Quelle est la «bonne pratique» médicale?

medecine

Pourquoi les médecins ne suivent-ils pas toujours les recommandations de bonne pratique, qui sont largement diffusées et qu’ils connaissent? Parfois, ils ont raison de le faire, car ils estiment que la recommandation ne s’applique pas au patient singulier qu’ils ont à traiter: ils peuvent donc donner la raison de leur décision. Mais il arrive aussi que cette décision de s’écarter des recommandations soit difficile à justifier et on a pu parler «d’inertie clinique» de la part des médecins.

L’Institut d’éthique biomédicale et sciences humaines en médecine a invité Gérard Reach, professeur d’endocrinologie et maladies métaboliques à l’Université Paris 13, pour un colloque sur cette question, le 18 février. L’objectif de ce colloque est de montrer comment ce phénomène de reconnaissance relativement récente traduit en fait une différence profonde entre la rationalité technique de ce que l’on appelle «l’evidence-based medicine» et ce que l’on peut décrire sous le nom de « raison médicale » du médecin.

Il s’agira aussi de voir comment la décision médicale, toujours faite dans un contexte d’incertitude, repose non seulement sur une «rationalité technique», mais aussi sur le recours à des raccourcis décisionnels, ou heuristiques et comprend également une part émotionnelle.

Ainsi, l’evidence-based medicine repose sur de grandes études réalisées en essayant d’éviter les biais (essais cliniques randomisés), alors que la raison médicale du médecin, recourant aux heuristiques et soumise aux émotions, est sujette à des biais. L’inertie clinique apparaît ainsi comme la conséquence d’une différence entre deux logiques, liée à l’avènement récent, dans la médecine contemporaine, de ce nouvel état d’esprit que représente l’evidence-based medicine.

"Evidence-Based Medicine et raison médicale"
Hôpitaux universitaires de Genève, salle 3-797, 3e étage
Lundi 18 février, de 12h30 à 13h45

Institut d'éthique biomédicale et sciences humaines en médecine

11 février 2013
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