2015

Il y a 20 ans, le monde fêtait la découverte de la première exoplanète

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Le 6 octobre 1995, deux astrophysiciens genevois, Michel Mayor et Didier Queloz, découvrent la première exoplanète 51 Peg b. De cette découverte découlent deux conséquences scientifiques majeures: la remise en cause des théories existantes sur la formation des systèmes planétaires et le rêve fou de trouver de la vie sur une autre planète que la Terre.

Pourtant, cette quête n’est pas évidente. «Nous avons commencé notre campagne d’observation durant le printemps 1994, et l’ambiance n’était alors franchement pas à l’optimisme. Les premiers résultats publiés par d’autres chercheurs ne faisaient état d’aucune planète en dehors de notre système solaire», déclare Michel Mayor. La chance des deux astrophysiciens réside dans le fait qu’ils recherchent, certes, des planètes, mais également des naines brunes, plus massives. Ils adoptent alors une stratégie de mesure permettant d’observer des objets qui se déplacent rapidement, contrairement aux planètes connues, dont le cycle est lent. Lorsqu’ils découvrent 51 Peg b, eux-mêmes n’y croient pas. Echaudés par les échecs de leurs prédécesseurs, ils attendent une année avant de divulguer leur incroyable découverte et quatre ans pour convaincre définitivement la communauté scientifique.

Vingt ans plus tard, plus de 2000 exoplanètes sont recensées. Cette recherche effrénée cache également l’espoir de déceler une vie extraterrestre. Le nombre théorique de systèmes planétaires est devenu si gigantesque (des dizaines de milliards), que les astronomes estiment désormais que plusieurs d’entre eux renferment forcément d’autres mondes évoluant dans des conditions favorables à l’éclosion de la vie. Pour ce faire, les études actuelles, contrôlées par le Pôle de recherche national PlanetS, se concentrent sur trois thèmes principaux : l’origine, l’évolution et la caractérisation des systèmes planétaires.

Afin de fêter comme il se doit une telle découverte, l’Université de Genève organise une conférence le 3 novembre à 18h30 (Uni Dufour, salle U600). Lors de cette présentation, entrecoupée d'intermèdes inédits, Michel Mayor et Didier Queloz exposeront leurs méthodes de travail, leurs impressions, ainsi que les perspectives et la suite des recherches sur les exoplanètes. Cette conférence sera l’occasion de saisir la portée d’une telle découverte, véritable remise en cause des théories existantes à l’époque sur la formation des systèmes planétaires, dont le nôtre. 

6 octobre 2015
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