2009

Finance & Société - L’UNIGE lance un cycle de trois conférences pour esquisser les contours d’un nouvel ordre financier

«De la fragilité à la stabilité», tel est l’intitulé du cycle de conférences que l’Université de Genève (UNIGE) lance sous la bannière de son Finance Research Institute. Ainsi, du 16 au 18 novembre prochains, dans le cadre de son 450e anniversaire, l’UNIGE accueille trois grands spécialistes de la finance mondiale: Martin Hellwig, Ingo Walter et Philipp Hildebrand. Dédiées au grand public, leurs interventions seront l’occasion de s’interroger sur les causes de la dernière crise du système financier, sur les implications réglementaires de cette crise, ainsi que sur les risques que présentent la complexité et l’interconnexion des grandes institutions financières actuelles. Autant de sujets qui permettront de dessiner des solutions concrètes et originales pour redonner une certaine stabilité au système financier mondial.

La crise qui sévit depuis août 2007 a d’ores et déjà causé des pertes qui se chiffrent en milliers de milliards de francs, ainsi que la destruction de plusieurs millions d’emplois à l’échelle de la planète. Elle a également montré à quel point le système financier sur lequel repose l’économie mondiale pouvait s’avérer fragile. «Pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise, explique Rajna Gibson, directrice du Finance Research Institute de l’UNIGE, économistes, banquiers, politiciens et régulateurs se doivent aujourd’hui non seulement de restaurer la confiance, mais aussi d’imaginer des solutions concrètes et originales permettant de poser les bases d’un "nouvel ordre financier"».

C’est l’objectif que poursuivront les trois intervenants prestigieux réunis dans le cadre du cycle de conférences Finance & Société qui se tiendra du 16 au 18 novembre à l’UNIGE (Uni Dufour). Organisé par la prof. Rajna Gibson et le prof. Luc Thévenoz dans le cadre du 450e anniversaire de l’UNIGE, en collaboration avec la Banque cantonale de Genève, cet événement ouvert au grand public verra se succéder à la tribune Martin Hellwig, directeur du Max-Planck-Institut zur Erforschung von Gemeinschaftsgütern (Institut de recherche sur les biens collectifs) situé à Bonn, Ingo Walter, qui enseigne la finance, la gouvernance d’entreprise et l’éthique à la Stern School of Business (Université de New York) et Philipp Hildebrand, vice-président de la direction générale de la Banque nationale suisse.

Trois questions pour trois jours
De manière générale, les orateurs s’efforceront de répondre, dans un langage clair et accessible, aux trois questions suivantes: comment et pourquoi la crise des crédits immobiliers à risque du marché américain, les fameux subprime, s’est-elle transformée en une crise financière, puis économique mondiale? Comment structurer et réguler les institutions financières afin de garantir la stabilité et soutenir la croissance économique? Quelles sont les nouvelles tâches des banques centrales dans un système financier global au sein duquel le risque de contagion est devenu réel?

Chargé d’ouvrir les feux, Martin Hellwig analysera les causes de la dernière crise du système financier mondial en portant une attention particulière aux risques systémiques. Selon le professeur allemand, la spirale des prix descendante qui s’est développée suite à l’effondrement des hypothèques de mauvaise qualité aux Etats-Unis (les subprime), n’a pas été provoquée uniquement par des décisions erronées de la part des acteurs du système financier, mais également par des failles dans l’architecture de ce dernier. Martin Hellwig plaide donc pour une série de réformes ne portant pas seulement sur le montant des salaires et des bonus ou le contrôle des banques par les autorités, mais également sur les relations d’interdépendance qui conditionnent en partie les comportements des grandes institutions financières.

Démanteler les banques?
Ingo Walter, qui sera présent durant toute la durée du cycle de conférences pour participer aux débats, s’exprimera le mardi 17 novembre lors d’une intervention intitulée «Démanteler les banques: conglomérats financiers, risque de contagion et crise financière globale». Le propos de cet excellent connaisseur des problématiques relatives à la gouvernance des entreprises visera à déterminer dans quelle mesure la taille, la complexité et l’interconnexion qui caractérisent aujourd’hui les grandes institutions financières peuvent constituer un risque pour le système financier et les économies nationales.

En d’autres termes, compte tenu du rôle central joué par les banques universelles, par les conglomérats financiers globaux (tels que le Crédit suisse ou UBS, par exemple) et par les grands conglomérats financiers durant les deux grandes crises de 1929-1933 et de 2007-2009, existe-t-il une taille ou un degré de complexité qu’il ne faut pas dépasser?

Enfin, considéré comme l’un des Suisses les plus influents dans le débat mondial sur la réforme du système financier en raison de ses responsabilités à la Banque nationale suisse, au Group of Thirty et au Financial Stability Board, Philipp Hildebrand aura l’honneur de clore les débats, mercredi 18, avec une réflexion stratégique sur les implications réglementaires de la crise financière.

Contacts: la prof. Rajna Gibson au 022 379 89 83 ou le prof. Luc Thévenoz au 022 379 86 54

 

9 nov. 2009

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