2011

Inverser les effets néfastes de la cocaïne ?

Des chercheurs du Département de neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (UNIGE) ont développé une méthode permettant d’effacer l’empreinte laissée par la cocaïne sur le cerveau de souris et donc de rétablir un comportement normal. En utilisant des commutateurs génétiques sensibles à la lumière, le professeur Christian Lüscher et ses collègues ont réussi à restaurer, chez cet animal, l'activité normale des neurones et à abolir le comportement hyperactif provoqué par la drogue. Ce travail de recherche a fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique Nature.

Les effets néfastes et irréversibles de l’usage de drogue dure, telle que la cocaïne, sont connus. Vincent Pascoli, chercheur à l’UNIGE et premier auteur de l’étude, souligne que «chez les toxicomanes, l’empreinte laissée par la cocaïne sur le cerveau est si profonde que, même après plusieurs années d’abstinence, ils peuvent rechuter ».

L’équipe du professeur Christian Lüscher s’est penchée sur les traitements potentiels de ces effets nocifs et a développé une méthode qui permet d’effacer l’empreinte laissée par la cocaïne sur le cerveau de souris, afin de rétablir un comportement normal. Le traitement par commutateurs génétiques consiste à stimuler, à l’aide d’un laser, les terminaisons nerveuses du cortex préfrontal dans le noyau accumbens – ensemble de neurones qui jouent un rôle important dans le circuit de la récompense. Un renforcement de la communication synaptique entre le cortex préfrontal et le noyau accumbens est, en effet, provoqué par la cocaïne, ce qui semble entraîner le comportement pathologique de recherche compulsive de drogue.

C’est en observant le comportement de souris précédemment exposées à la cocaïne que les chercheurs ont démontré l’efficacité de leur traitement. Les animaux ont réagi à une nouvelle prise de cocaïne comme si leur cerveau n’y avait jamais été exposé. L’étude suggère que chez l’humain également, les changements de comportements provoqués par la cocaïne pourraient donc être réversibles, ce qui réduirait les risques de rechute.

« Cette découverte  apporte un espoir de traitement pour les malades souffrant d’une addiction, en restaurant une communication normale entre les cellules nerveuses », précise le professeur Christian Lüscher, qui a dirigé ces travaux depuis son laboratoire de la Faculté de médecine. « Toutefois, un travail important demeure nécessaire pour traduire cette découverte, obtenue sur la souris, en une application thérapeutique chez l’homme », ajoute-t-il. « Il faut développer des méthodes de stimulation sélectives et s’assurer de l’efficacité du traitement dans le temps. »

Contacts:

Christian Lüscher, tél. 022 379 54 23

Vincent Pascoli, tél. 022 379 54 37

8 déc. 2011

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