2007-2008

Trois nouvelles sœurs pour la Terre - Les astrophysiciens de l’UNIGE moissonnent les planètes extrasolaires au spectrographe

C’est ce matin, à Nantes, dans le cadre d’un important colloque international d’astronomie, que le prof. Michel Mayor a dévoilé les dernières découvertes réalisées par l’équipe de l’Observatoire de l’Université de Genève (UNIGE) au moyen du spectrographe HARPS. Autour de l’étoile HD 40307, les astrophysiciens ont en effet repéré, en collaboration avec leurs collègues européens, un triple système de «super-Terres». Reprenant l’ensemble des échantillons actuels, les chercheurs ont dénombré un total de 45 planètes, dont la masse serait inférieure à trente fois celle de la Terre et la période orbitale plus courte que cinquante jours. Ils en déduisent qu’une étoile de type solaire sur trois abrite au moins une exoplanète de type «super-Terre» dans son giron.

Réalisée grâce au spectrographe HARPS, un instrument de pointe conçu et construit à l’Observatoire de l’UNIGE et fixé sur un des télescopes de La Silla au Chili, la dernière récolte d’exoplanètes des astrophysiciens genevois laisse supposer l’existence d’une quantité impressionnante de «super-Terres» dans l’univers. Au point que le prof. Mayor parvienne à se demander si «chaque étoile abrite sa propre couvée de planètes, et si oui, combien?» Bien qu’il ne soit pas encore possible de répondre à cette question, des observations très importantes, qui abondent dans le sens de cette hypothèse, ne cessent d’être effectuées par les astronomes.

Une famille de géantes
Depuis la découverte, effectuée en 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz, d’une exoplanète gravitant autour de l’étoile 51 Pegasi, plus de 270 de leurs consœurs ont été recensées autour des étoiles de type solaire. La plupart de ces exoplanètes sont énormes, comparables à Saturne ou Jupiter. Statistiquement, une étoile sur quatorze abrite ce genre de géantes.

L’apparition des petites
Or, «le développement d’instruments toujours plus précis, comme le spectrographe HARPS, nous permet de détecter des exoplanètes toujours plus petites, qui ont une masse allant de deux à dix fois celle de la planète bleue», affirme le prof. Stéphane Udry. On les désigne sous l’appellation de «super-Terres», parce qu’elles sont moins massives qu’Uranus ou Neptune. Les derniers travaux, dont les résultats sont révélés aujourd’hui, rendent compte d’un système triple de «super-Terres», en orbite autour d’une étoile, dont la masse est légèrement inférieure à celle de notre Soleil, une étoile située à 42 années-lumière. «Nous avons réalisé des mesures extrêmement précises de la vitesse de l’étoile HD 40307 au cours des cinq dernières années. A partir de ces mesures, on a trouvé ces trois exoplanètes» précise Michel Mayor.

Autres révélations
Mais d’autres surprises sont également annoncées par les conférenciers ce matin: il s’agit de rien moins que de la découverte de deux autres systèmes planétaires. Dans l’un d’eux, en plus d’une planète comparable à Jupiter, une «super-Terre» gravite en neuf jours et demi autour de l’étoile HD 181433. Dans l’autre, même configuration: on trouve une planète comparable à Saturne et, à nouveau, une «super-Terre». De telles observations laissent à l’évidence imaginer une quantité astronomique d’exoplanètes de petites masses. Pour le prof. Didier Queloz, «un tiers des étoiles de type solaire pourrait bien abriter soit des super-Terres soit des planètes aussi grosses que Neptune, dont les périodes orbitales n’excèdent pas cinquante jours».

Contacts: Didier Queloz au 022 379 24 77

16 juin 2008

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