Note(s)

[1]  Biblioteca Medicea Laurenziana (Florence), Bibliotheca Apostolica Vaticana (Rome), Bibliotheca Bodmeriana (Genève), Bibliothèque municipale (Lyon), Bibliothèque nationale (Paris), Bibliothèque royale Albert-Ier (Bruxelles), Bibliothèque de Ste-Geneviève (Paris), Bodleian Library (Oxford), British Library (Londres), Burgerbibliothek (Berne), Stiftsbibliothek (S.-Gall), Univ. Library (Cambridge).

[2]  Il sied de remercier ici son responsable, le prof. Paschoud, pour les conseils qu'il m'a donnés.

[3]  Prudence ne se nomme qu'une fois dans ses poèmes (perist. 2, 582 Christi reum Prudentium), hormis d'éventuelles allusions cryptées (cf. § 38 n. 106).

[4]  Le De viris illustribus de s. Jérôme (en 392) n'en fait pas mention ; Sidoine Apollinaire (en 472) et Gennade (fin du ve s. ; cf. § 235) sont les premiers à citer son nom. La seule exception - de taille, si l'indication, non confirmée, est authentique - est une inscription sur une urne en terre cuite (découverte en 1952 à Tortona, dans le Piémont ; Lo Porto 1957) qui contiendrait les os du poète : h(ic) pvlvis avr(elii) | prvden(tii) clementis | poetæ h(ominis) b(oni). Auquel cas, Prudence serait mort en Italie.

[5]  La question de la patrie de Prudence a suscité un débat chez des auteurs espagnols, qui défendent parfois la thèse d'une origine de Tarragone ou surtout de Saragosse. On en a les détails chez Ortega & Rodriguez (1981, p. 4*-17* ; il ne faut cependant pas tenir compte de l'argument de la disposition des poèmes, p. 14*-16*, l'ordre actuel des poèmes, assez arbitraire, étant moderne [dès 1527] : cf. ci-après, §§ 126. 251) ; cf. aussi Lana 1962, p. 3-10.

[6]  Cf. resp. perist. 5 ; 1 et 8 ; 4 ; 6 ; 3 (soit près de la moitié du recueil). Les pièces concernant les martyrs romains (perist. 2 ; 11 ; 12 ; 14, et indirectement perist. 7) sont moins nombreuses.

[7]  Cf. perist. 2, 537-540. L'expression audi poetam rusticum (-> 2, 574) évoque le fait que Prudence n'habite pas Rome (et n'est pas une confession convenue de médiocrité littéraire). On a de même, en perist. 13, 104 (->), en fin d'une énumération de peuples, la mention de l'Hispanie (Christum serit ultimis Hiberis), mise en évidence et vue comme éloignée de tout.

[8]  Les poèmes où Prudence évoque son voyage à Rome comprennent tous une mention de son retour : perist. 9, 106 domum reuertor ; 11, 179 quod lætor reditu ; 12, 65 tu domum reuersus. En perist. 9, 104, il est aussi question du départ : post terga domum dubia sub sorte relictam.

[9]  Cf. Kah 1990, p. 247-251 (corrigé par Gnilka, 1994) ; Klein 1986 ; Argenio 1973 ; Cacitti 1972 ; Paschoud 1967, p. 222 : 'c'est chez Prudence que la théologie politique et le patriotisme romain et chrétien du siècle de Constantin atteignent leur plein développement.'

[10]  Cf. resp. perist. 12 ; 2 et 14 ; 7 et 11 (sur ces deux poèmes, cf. ci-après n. 11).

[11]  Cf. § 131 et n. 67.

[12]  Sur son chemin, Prudence a prié sur la tombe de s. Cassien (perist. 9, 3-6). À Rome, il allait souvent sur celle de s. Hippolyte (perist. 11, 178 oraui quotiens stratus), prit part aux fêtes de sts Pierre et Paul (29 juin ; évoquée en perist. 12) et de s. Laurent (10 août ; probable modèle de la description du pèlerinage de s. Hippolyte, perist. 11, 195-230). D'autres poèmes sont inspirés de souvenirs romains, voire suscités par ce voyage (perist. 7 ; 8 : cf. § 180-187).

[13]  Seul s. Romain d'Antioche (perist. 10, poème marginal : cf. § 125-127) est un Oriental, alors que s. Quirin de Siscia (perist. 7) se situe à la limite des deux moitiés de l'Empire (mais il est enterré à Rome) - leur nom très romain a-t-il joué un rôle pour Prudence ? Par ailleurs, s'il loue en perist. 13 s. Cyprien comme un Docteur de l'Église, il ne dit rien en perist. 11 des oeuvres (grecques) de s. Hippolyte (hérésiarque dont la conversion et le martyre, près du port de Rome, lui valent une réintégration dans l'Église, avec le transfert de ses reliques à Rome).

[14]  Rome est tête de l'humanité (perist. 2, 413-440) et cité des martyrs (perist. 2, 541- 544 ; 4, 62-64 ; 11, 1-6). La dévotion des Romains, citée en exemple (perist. 11, 231-236 ; 12, 65-66), est évoquée dans des descriptions autobiographiques (perist. 11, 175-230 ; 12, 57-64).

[15]  En perist. 13, le rayonnement de s. Cyprien est présenté comme universel (vv. 2 decus orbis et magistrum ; 4 ubique lingua pollet) du fait que ses oeuvres sont diffusées 'du levant au couchant' (v. 102-103), c'est-à-dire en fait dans toute la latinité (v. 102-104 : Africa, Gaule, Grande-Bretagne, Italie, Hispanie). En perist. 4, 9-64, les villes du monde entier (v. 13-15 orbe de magno... ciuitas quæque) se limitent à l'aire circumpyrénéenne et au nord de l'Afrique, avec une mention de Rome. Là au moins, le silence de Prudence marque une réticence : l'omission des villes de Galice provient du fait qu'en 400 tous les évêques y étaient priscillianistes (cf. Lana 1962, p. 5-6 ; DECA, s.v. Priscillien-priscillianisme, p. 2107-2108 [Simonetti]).

[16]  C'est peu après, semble-t-il, que Prudence se retire du monde et entreprend la composition de son oeuvre ; sur les rapports entre le poète et l'empereur Théodose, cf. §§ 6. 9.

[17]  Cf. præf. 24 oblitum ueteris me Saliæ consulis arguens.

[18]  Cf. præf. 1-3 per quinquennia iam decem, | ni fallor, fuimus ; septimus insuper | annum cardo rotat, dum fruimur sole uolubili. Prudence a 56 ans, et non 57 comme on l'écrit souvent, et la Præfatio se donne 404 comme date de composition.

[19]  Cf. præf. 16-21 ; Lana (1962, p. 10-23) suppose que Prudence a été corrector de la Savia (ce qui est faux, cf. § 183 et n. 147), puis 'proxime' au scrinium libellorum. Cf. aussi ici § 9.

[20]  Ces auteurs ont le même regard sévère sur l'école (Avg. conf. 1, 9, 14-15 ; Prvd. præf. 7-9) et sur les désordres de leur jeunesse (Avg. conf. 2, 1, 1 ; 2, 2, 2 ; Prvd. præf. 10-12), ainsi que sur la pratique de la rhétorique (Avg. conf. 4, 2, 2 ; Prvd. præf. 13-15). Il est possible que Prudence ait connu les Confessions, composées à la même époque (cf. Palmer 1989, p. 6-20). S. Augustin a peut-être lu des poèmes de Prudence, cf. § 234 n. 40.

[21]  En évoquant cet empereur, Prudence dit de lui-même me puero, ut memini (apoth. 450).

[22]  Symmaque, préfet de la Ville, avait demandé au nouvel empereur Valentinien II (âgé de 14 ans) le rétablissement dans la Curie de l'autel de la Victoire, enlevé par Gratien (entre-temps assassiné) l'année précédente. S. Ambroise l'empêcha, grâce à deux lettres (adressées à Valentinien : Ambr. epist. 17 et 18) dont les arguments seront repris dans le Contre Symmaque.

[23]  Cf. Ambr. c. Aux. ; epist. 20 et 21. Ces événements culminent durant la semaine sainte de 386, quand l'évêque, assiégé avec les fidèles dans la basilique, leur fait chanter les hymnes de sa composition. Prudence affirme son attachement à l'hymnodie liturgique (cf. perist. 2, 513-516 ; 12, 60), et reprend les thèmes et parfois le mètre de la poésie ambrosienne.

[24]  Cf. Ambr. epist. 22 ; Avg. conf. 9, 7, 16 (invention du corps de ces martyrs et introduction du chant des hymnes et des psaumes dans la liturgie, cf. § 43 n. 120).

[25]  Cf. Ambr. epist. 51 ; Pavl. Med. uita Ambr. 24.

[26]  Cf. § 5 n. 15-16.

[27]  Perist. 6, l'un des derniers poèmes du Peristephanon, fut écrit avant 404 (cf. § 178-179). C. Symm. 2, composé avant le sac de Rome par Alaric (410), le fut après Pâques 402 (allusion à la bataille de Pollentia, où Alaric est défait) ; or, ce livre, dont les dimensions sont presque le double de celles de c. Symm. 1, lui est clairement postérieur. On peut situer la composition - du moins une première rédaction - de c. Symm. 1 en 391 (cf. Callu 1981, p. 235-259), avec au moins une retouche en 399 (allusion à des dispositions légales contemporaines ; cf. § 104 n. 10-11 ; cf. aussi Petruccione 1989 ; Shanzer 1989 ; Doepp 1986).

[28]  C'est en part. le cas de perist. 2, poème ancien, écrit à Calahorra après 399 (cf. §§ 100. 104).

[29]  Cf. Gennad. uir. ill. 13 commentatus est autem in more Græcorum Hexaemeron de mundi fabrica usque ad conditionem primi hominis et præuaricationem eius. Cet ouvrage est évoqué par Notker (840-912), qui n'avait probablement sous les yeux que la notice de Gennade (cf. § 242 n. 68).

[30]  Cf. § 104-105 ; chronologie établie par Lana 1962, p. 22-23 ; cf. aussi Harries 1984.

[31]  On a un écho des Confessions de s. Augustin dans la Præfatio : cf. § 5 et n. 18.

[32]  Prudence l'imite volontiers ; cf. Charlet 1980b.

[33]  S. Paulin assistait régulièrement à la fête des Apôtres, le 29 juin (cf. epist. 18, 1 ; 20, 2 nos ipsos Romæ, cum sollemni consuetudine ad beatorum Apostolorum natalem uenissemus, tam blande quam honorifice excepit), dans les années où le fit Prudence (cf. perist. 12).

[34]  Cf. perist. 11, 199-212 (->) et Costanza 1977 (et 1976 ; 1983). Parmi ses contemporains, Prudence imite aussi les auteurs (anonymes) des Carmina anti-païens (cf. Poinsotte 1982).

[35]  Ambroise s'engagea pour Damase lors du concile d'Aquilée (381) qui exigea de l'empereur qu'il luttât contre l'anti-pape Ursin (cf. Ambr. epist. 11). Les deux évêques, fermes face au pouvoir civil, partagent aussi un intérêt particulier pour la constitution d'une liturgie latine et pour le culte des martyrs (prises de position analogues contre le refrigerium, cf. § 96).

[36]  Une inscription damasienne est mentionnée et imitée en perist. 11, 19-38 ; une autre est imitée et transposée à un autre martyr en perist. 5, 249-264 (->). Sur cette influence et celles d'inscriptions profanes plus anciennes, cf. Gómez Pallarès 1996. Prudence sert aussi la politique de Damase et de son entourage, cf. §§ 181-183. 185-187.

[37]  Cf. § 183 et n. 147.

[38]  Cf. Sidon. epist. 2, 9 (daté de 472). À ce sujet, cf. § 235 et n. 41.

[39]  Les dimensions de l'oeuvre de Prudence sont comparables à celles de l'ensemble des poèmes conservés de Virgile (12 908 vv.) et d'Horace (6 527 vv.).

[40]  Satires et Épîtres d'Horace totalisent 2 792 hexamètres, pour 3 735 vv. constituant les Odes et les Épodes. Chez Prudence : 4 754 (poèmes hexamétriques) et 6 136 vv. (pièces lyriques).

[41]  Sur ces poèmes, cf. Fontaine 1981, p. 195-209.

[42]  En fait, le De Trinitate semble avoir eu la fonction de poème de transition, cf. § 129.

[43]  Perist. 8 était destiné à orner un baptistère ; le Dittochæon (ou Tituli historiarum) est un ensemble de quatrains, légendes pour une série de représentations d'épisodes bibliques.

[44]  Mss des familles aa et ab, définies aussi par l'ordre des poèmes, cf. §§ 216-218. 223-226.

[45]  Cf. præf. 37-42 hymnis continuet dies | nex nox ulla uacet quin Dominus canat ; [= cath.]| pugnet contra hæreses, catholicam discutiat fidem ; [= apoth. et ham. ; psych. ?]| conculcet sacra gentium, labem, Roma, tuis inferat idolis ; [= c. Symm.]| carmen martyribus deuoueat, laudet apostolos [= perist.].

[46]  Le Dittochæon est le seul poème à ne pouvoir s'insérer dans la partitio de præf. 37-42, et il est rejeté après l'Epilogus par de nombreux mss (cf. §§ 222. 227).

[47]  De Trinitate et Romanus (perist. 10) ; cf. § 128-130, en part. § 129 n. 64.

[48]  La Psychomachie parachève un ensemble de poèmes théologiques (l'Hamartigénie est comme un 'carnet d'études' préalable à ce poème ; cf. Fontaine 1981, p. 203) et annonce le Contre Symmaque (les luttes de la Psychomachie ont une allure de combat de Rome contre la barbarie, et le premier duel concerne du reste l'idolâtrie ; cf. ibid., p. 209).

[49]  Ni le Dittochæon, ni l'Hexaemeron (perdu) mentionné par Gennade (cf. § 8 n. 27) ne sont évoqués dans la Præfatio et ne font partie du grand ensemble qu'elle introduit.

[50]  Sur la genèse de ce déséquilibre dans le Contre Symmaque, cf. § 8 n. 25.

[51]  Cf. § 192-196 : par symétrie avec le Cathemerinon, le Peristephanon a dû comprendre 12 pièces.

[52]  Cette interprétation est ancienne : Grégoire de Tours (glor. mart. 93) et, à sa suite, Bède (martyrol., PL 94, 853a) et Adon (martyrol., PL 123, 235b) parlent de liber Coronarum.

[53]  On a des formes de corona et de coronare en perist. 2. 4-6. 8. 10. 14, mais non ailleurs.

[54]  Comme c'est le cas pour l'ensemble du corpus (cf. § 18), Prudence a probablement repris, pour partie au moins, des poèmes ou des groupes de poèmes originellement indépendants.

[55]  Cf. perist. 2, 32 ; 4, 77. 106 ; 5, 384. 539 (->) ; 6, 24 ; 7, 53 ; 8, 12.

[56]  On a souvent le même jeu étymologique dans les sermons de s. Augustin : cf. p.ex. serm. 304, 2 (répété 4 fois) ; 204, 3 et [cod. Guelf. 24,1 p. 522, 14-15], où est donnée l'étymologie grecque de Stephanus. D'autres encore rapprochent Stephanus et corona : Hier. adu. Iouin. 1, 35 Stephanus diaconus, qui primus martyrio coronatus est ; in Abd. 13 Stephanus martyrio coronatus.

[57]  Cf. perist. 2, 369-372 talemque et ille prætulit | oris corusci gloriam | Stephanus per imbrem saxeum | cælos apertos intuens (comparaison entre les martyres de s. Étienne et de s. Laurent).

[58]  Le recours à une forme grecque est fréquent chez les poètes latins : cf. § 171 n. 127.

[59]  Ce ms. est le ms. A, qui date du vie s., cf. § 207-208. Un peu rapidement, Brozek (1983) ne considère comme authentiques que les trois titres cités par Gennade (uir. ill. 13).

[60]  Cf. § 170-173 (possibilité que Prudence ait veillé lui-même à donner un titre à ses poèmes).

[61]  On trouve un sommaire du Peristephanon dans son état moderne dans l'App. A, p. 129. Sur l'origine de la numérotation courante des poèmes, cf. § 126 n. 58 et § 252.

[62]  Un relevé de cet ordre selon les mss est donné au § 226.

[63]  Sur les étapes de la constitution du Peristephanon, cf. § 191-196.

[64]  Cf. Seng 2000 ; Recanatini 1991 ; Toohey 1991 ; Charlet 1982.

[65]  On peut ainsi rapprocher perist. 9 et 11 (cf. § 137) ; cependant, Prudence ne souligne ou ne suggère aucunement le fait que la fête des martyrs de perist. 6 et 14 tombe le même jour.

[66]  Ainsi, Prudence reprend testarum fragmenta (Damas. carm. 21, 5) en perist. 5, 257 fragmenta testarum ; 277-278 fragmina | ... testularum ; 322 stramenta testarum ; 553 fragmen... testeum.

[67]  Ainsi, en perist. 11, 115-150, pour évoquer les buissons épineux déchirant s. Hippolyte, on a siluas (v. 115), sæpes (v. 117), spinigeris stirpibus (v. 120), sentibus (v. 121), frondes (v. 122), uepribus (v. 128), dumos (v. 129), sudibus (v. 143), densa... silua (v. 145), frondibus (v. 150).

[68]  Cf. perist. 5, 291 pulchroque mortis exitu (->) ; 528 mortis supremus exitus.

[69]  En perist. 11, Prudence compare ses recherches d'inscriptions dans les catacombes avec celles des fidèles recueillant les restes du martyr, en jouant sur les sens de legere (lire, v. 12 ; ramasser, v. 140), de sequi (suivre une ligne d'écriture, v. 18 ; suivre un chemin, une trace, v. 133) et du nom rare apex (forme d'une lettre gravée, v. 12 ; pointe d'un rocher, v. 140) ; la forme oculis se retrouve dans les deux passages (vv. 17 dum lustro oculis ; 135 oculis rimantibus).

[70]  C'est le cas du nom lumen en fin de v., qui désigne les yeux en perist. 5, 235 (tenditque in altum lumina) mais la lumière en perist. 5, 276 (Christum datorem luminis) ; entre ces deux passages, on a une expression ambivalente, liber usus luminis (perist. 5, 239).

[71]  Ce procédé est fréquent en perist. 14 : p.ex. opposition entre le pied de la martyre écrasant le démon et celui qui purifie le poète suppliant (vv. 112 pede proterit ; 133 pede tangere).

[72]  S. Laurent développe une argumentation sur l'or véritable (métaphores : perist. 2, 189-204), puis compare beauté ou corruption du corps et de l'âme, temporaires et éternelles (perist. 2, 205-292), avant de reprendre la métaphore sur les richesses de l'Église (perist. 2, 293-312).

[73]  Vexé et humilié, le préfet s'écrie, avec une grandiloquence évoquant le début de la 1ère Catilinaire de Cicéron : per tot figuras ludimur, | et uiuit insanum caput ! (perist. 2, 315-316).

[74]  Cf. perist. 2, 355-356 tunc, si libebit, disputa | nil esse Vulcanum meum ! Le martyr relève le défi et affirme même préférer l'expérience sensible au raisonnement : cf. perist. 2, 403-404 fac periclum, quid tuus | Vulcanus ardens egerit !

[75]  Cf. perist. 2, 361-384 - phénomène visuel concernant aussi l'olfaction, cf. perist. 2, 385-392.

[76]  Cf. perist. 9, 19 historiam pictura refert ; 11, 127-128 rorantes saxorum apices uidi, optime papa, | purpureasque notas uepribus impositas (Prudence voit à la fois les notæ du sang représenté et celles de la peinture déposée par le pinceau).

[77]  Cf. perist. 11, 19 inuenio Hippolytum : cette expression indique à la fois que Prudence trouve la tombe de s. Hippolyte, qu'il découvre son nom sur une inscription, et même qu'il lit la forme Hippolytus, début du poème damasien apposé dans les lieux qu'il mentionne (Damas. carm. 35, 1 Hippolytus fertur...).

[78]  Les peintures représentant la mort de l'Hippolyte mythique sont mensongères (cf. c. Symm. 2, 54-56), alors que la fresque de s. Hippolyte reproduit un événement réel (incarnant une fiction). Nomen est omen : le persécuteur demande 'Quis dicitur ?' et, à l'audition du nom de l'accusé, déclare 'Ergo sit Hippolytus...' (cf. perist. 11, 85-87).

[79]  Cf. perist. 5, 65-92 ; il s'agit d'un thème biblique traditionnel (-> 5, 67-76).

[80]  Cf. perist. 5, 265-268 hæc ille [= persecutor] uersutus uafra | meditatus arte struxerat, | sed Belzebulis callida | commenta Christus destruit. Cf. aussi perist. 2, 501-508 et 14, 112-118.

[81]  Prudence tient compte des conventions littéraires, avec les genres ou les tons attachés aux mètres : perist. 1, consacré à des soldats martyrs, est composé dans le mètre des Carmina triumphalia ; les poèmes personnels que sont perist. 9, 11 et 12 sont en distiques. Pour critiquer implicitement un mariage mondain et célébrer des noces mystiques, Prudence reprend en perist. 14 la forme que Claudien avait créée pour un poème nuptial (cf. § 105).

[82]  Perist. 12 est un double diptyque consacré aux apôtres Pierre et Paul, avec l'évocation, pour chacun, de sa passion et de son sanctuaire. L'articulation des deux phases de la passion de ste Agnès (exposition au lupanar ; décapitation) est soulignée en perist. 14, 61-63 primum sed Agnes hunc habuit gradum | cælestis aulæ ; mox alius datur | ascensus ; le terme d'ascensus annonce le dénouement, avec la montée de l'âme au ciel (perist. 14, 91-99), tandis que le motif de la double épreuve / couronne est récurrent (cf. perist. 14, 2. 7-9. 36-37. 119-123. 124. 127).

[83]  Cf. perist. 2, 345 (décadence du paganisme) ; 349-352 (martyre exemplaire de s. Laurent).

[84]  Cf. perist. 2, 413-484 (même jeu en psych. 1 qui reprend une invocation à Phébus, Verg. Æn. 6, 56). Dans les dernières paroles du martyr sont reprises les prophéties de Jupiter à Vénus (cf. Verg. Æn. 1, 257-296), qui sont elles-mêmes, rétrospectivement, empreintes d'ironie tragique, puisque la grandeur qu'il promet à Rome aboutit, selon Prudence, à son expulsion pour laisser la place au Christ. Tout au long de ce discours ne manquent pas les expressions à double sens (p.ex. perist. 2, 445 error Troicus ; 456 errans Iuli cæcitas) ou ironiques (p.ex. perist. 2, 443-444 fiat fidelis Romulus | et ipse iam credat Numa).

[85]  Cf. perist. 11, 153-194 (en part. 155-168. 183-188) ; 12, 37-44. Cf. Fontaine 1964b : 'Pas plus que le souci du spectacle ne doit laisser oublier ce dont il est signe, le passage à cette signification ne doit s'abstraire des réalités vues et entendues.'

[86]  Cf. cath. 5, 13-24.

[87]  Cf. perist. 2, 477-480.

[88]  Cf. § 266 n. 139.

[89]  C'est là un défi pour l'artiste ; sur cette esthétique de l'horrible, cf. ci-après et § 88-90.

[90]  En perist. 5, 237-324, le martyr est jeté dans un cachot, lieu infernal qui devient un locus amoenus, avec fleurs, parfums, chants ; en perist. 12, 31-44, la sépulture de s. Pierre, caractérisée par la présence d'un baptistère, est un lieu idyllique, avec le murmure d'un ruisseau, des arbres, et l'évocation d'un berger abreuvant ses brebis.

[91]  Cette transfiguration du réel est présentée comme un phénomène miraculeux, dans le cas de la passion de s. Laurent : seuls les baptisés y ont accès (cf. perist. 2, 361-392). Prudence suggère peut-être ainsi l'existence d'une beauté cachée dans la narration des souffrances des martyrs, de même qu'existait la manifestation d'une gloire inaccessible aux païens. Dans le cas de perist. 9, la gloire d'un martyr faible apparaît dans le fait qu'il soulage les propres souffrances du poète ; celui-ci éprouve la catharsis de ses passions en contemplant la fresque représentant s. Cassien, et la suppression de leur cause grâce à l'intercession du martyr.

[92]  Cf. p.ex. perist. 9, 89-92 (l'âme sort du corps par où le sang s'écoule).

[93]  Cf. p.ex. perist. 1, 22-24 ; sur le martyre en tant que sacrifice, cf. Petruccione 1995.

[94]  Cf. perist. 5, 299. 339-340 ; 11, 141-144.

[95]  Cf. p.ex. perist. 2, 553-560 ; le renversement des conditions mondaines est déjà évoqué par le martyr à propos des pauvres vertueux et des riches corrompus (cf. perist. 2, 203-312).

[96]  Cf. perist. 3, 161-170 (essor d'une colombe lorsque l'âme quitte le corps de la martyre) ; 176-180 (linceul de neige sur la martyre) ; 191-207 (splendeur d'une basilique, fleurs colorées).

[97]  Cf. Comm., -> 2, 275-276.

[98]  Cf. Comm., -> 11, 155-158.

[99]  Cf. les ex. relevés au § 271.

[100]  Cf. perist. 11, 65-76.

[101]  Cf. Comm., -> 5, 61.

[102]  Sur le poikilia, cf. Pavl. Nol. carm. 21, 84-86 (poème polymétrique) congrua suasit | gratia multimodis illuso carmine metris | distinctum uariis imitari floribus hortum ('une reconnaissance légitime m'a convaincu d'imiter un jardin orné de fleurs diaprées au moyen d'un chant embelli par une multiplicité de mètres').

[103]  Cf. §§ 28. 34.

[104]  Cf. § 28 n. 74-75.

[105]  Cf. p.ex. perist. 3, 136-140, citation du chant triomphal de la martyre (cf. perist. 3, 141-142 hæc... læta canebat) qui forme aussi une strophe du poème ; contemplant ses blessures, la martyre s'écrie : scriberis ecce mihi, Domine, | quam iuuat hos apices legere, | qui tua, Christe, tropæa notant ! (perist. 3, 136-138 : 'Voici que tu es inscrit sur moi, Seigneur : que j'aime à lire ces traits qui marquent tes victoires, ô Christ !'). La martyre semble prendre du recul et se retrouve dans la même situation que le lecteur, qui se réjouit paradoxalement d'un récit cruel et voit, derrière la passion d'une victime des persécuteurs, le triomphe du Christ.

[106]  Une liste des mots rares (sans autre occurrence ailleurs chez Prudence) est donnée à la fin de la Notice de chaque poème commenté ; ceux-ci sont spécialement nombreux en perist. 2.

[107]  Cf. perist. 10, 1-30, en part. 1-15.

[108]  Cf. Malamud 1989, p. 45 : anagramme d'Aurelius Prudens et allusion à Clemens dans les derniers mots de l'Hamartigénie : poena leuis clementer adurat deviendrait Aurelio Prudente se clamante (rien ne le signale dans les mss ; Cameron [1995] refuse donc cette hypothèse).

[109]  Cf. perist. 11, 101-102 sequitur qua puluere summo | cornipedum refugas orbita trita uias ('par là où, sur la surface poussiéreuse, la trace souvent imprimée par ceux dont le pied est de corne suit les chemins qui se dérobent').

[110]  Cf. perist. 2, 316 et uiuit insanum caput (cf. le uiuit ? de la 1ère Catilinaire) ; 419-420 mundum Quirinali togæ | seruire et armis cedere (cf. le cicéronien cedant arma togæ, avec un sens différent) ; 3, 35 femina prouocat arma uirum (cf. le début de l'Énéide, bien que uirum soit ici un gén. plur.).

[111]  Cf. § 30 n. 82.

[112]  Cf. §§ 15. 17. Sur les parallèles textuels avec Horace, cf. Opelt 1970 et Strzelecki 1935.

[113]  Cf. Richard 1969, Schwen 1937, Mahoney 1936, Dexel 1907.

[114]  C'est le cas de Lucrèce (E. Rapisarda 1950 et Brakman 1920), Properce (Shackleton Bailey 1952), Catulle (Batinsky 1998), Ovide (Evenpoel 1982 et Salvatore 1959, ainsi que Palmer 1989, p. 111-121), Stace (Valmaggi 1893), Juvénal (Gnilka 1990 et Hanley 1962), Sénèque et Lucain (sur ces deux auteurs, cf. Sixt 1892).

[115]  Cf. Charlet 1983 et Grasso 1972 ; ignorant apparemment la Vulgate et la Septante (il n'est pas sûr qu'il ait su le grec, cf. C. Rapisarda 1948), il se sert d'une Vetus Latina.

[116]  Cf. perist. 5, 101-102.

[117]  Cf. perist. 2, 315. 317-324 ; 13, 11. 17.

[118]  Cf. perist. 2, 145-156. 205-216. 237-244. 249-260. 264. 281-284 ; cf. Kudlien 1962.

[119]  Cf. perist. 2, 477-480 ; 12, 49.

[120]  On considérera ici les principales orientations de la poésie chrétienne jusqu'au début du ve s., surtout dans la mesure de leurs liens avec le Peristephanon et les autres poèmes de Prudence.

[121]  Cf. N.T. Phil. 2, 6-11 ; Col. 1, 15-20 ; I Tim. 16 ; II Tim. 2, 11-13.

[122]  Cf. Plin. epist. 10, 96, 7 affirmabant autem hanc fuisse summam uel culpæ suæ uel erroris, quod essent soliti stato die ante lucem conuenire carmenque Christo quasi deo dicere secum inuicem. Tertullien, qui évoque ce texte (en 197), parle de coetus antelucanos ad canendum Christo ut deo (apol. 2, 6). La question du mode d'exécution de la poésie liturgique (individuel, collectif ou en choeurs alternés ; récitation, psalmodie ou chant) est délicate, les usages pouvant changer selon le lieu, l'époque, et probablement aussi les circonstances et le type de poème. Prudence fut peut-être témoin de l'introduction du chant liturgique à Milan, par l'évêque Ambroise (cf. Avg. conf. 9, 7, 15 tunc hymni et psalmi ut canerentur secundum morem orientalium partium, ne populus mæroris tædio contabesceret, institutum est : ex illo in hodiernum retentum multis iam ac pæne omnibus gregibus tuis et per cetera orbis imitantibus). Cf. DECA, s.v. chant et antienne, p. 461-462 (Chupuncgco).

[123]  Cf. Fontaine 1981, p. 27-29.

[124]  Le Sanctus est repris de V.T. Is. 6, 3 (cf. aussi N.T. apoc. 4, 8 et Matth. 21, 9) ; de même, on reprendra l'acclamation angélique Gloria in excelsis Deo (cf. N.T. Luc. 2, 14).

[125]  Cf. p.ex. le chant des frères Arvales, dont l'énoncé, à l'époque impériale où il fut gravé, est d'un archaïsme à la limite de l'intelligibilité (cf. CIL vi 2104). Le chant des Saliens semble avoir été moins intelligible encore, pour les Romains eux-mêmes ; il fut l'objet d'un commentaire d'Ælius Stilon, maître de Varron et de Cicéron.

[126]  Palmer (1989, p. 111-121) insiste sur cette analogie, peut-être avec quelque excès.

[127]  Il est donné par un papyrus de la fin du iiie ou du début du ive s., édité dans JbAC 19 (1967) 212-213. Les trois hymnes De Trinitate (PL 8, 1139 ; cf. CPL 99) de Marius Victorinus (env. 275 - 363) lui sont de peu postérieures.

[128]  Cf. V.T. psalm. 36. 110. 111. 118. 144. D'autres psaumes alphabétiques (psalm. 9. 24. 33) ne sont pas indiqués comme tels dans le Psautier iuxta Hebræos de s. Jérôme. Sur les poèmes abécédaires, cf. ci-après §§ 50 ; 65 et n. 161 ; 66 ; DECA s.v. abédécaires, p. 3-4 (Peretto).

[129]  Cf. P. Oxy. 15, 1786 (s. iiiex) ; P. Amherst 1, 2 (s. ivin). Plus tard, on a des poèmes alphabétiques en hexamètres dactyliques, p.ex. À Abraham et Le Seigneur à ceux qui souffrent ('Codex des visions', P. Bodmer 29 ; s. ivex - vin).

[130]  Cf. p.ex. c. Symm. 2, 39-40 uos pictorum docuit manus adsimulatis | iure poetarum numen componere monstris ; 45-48 sic unum sectantur iter, sic cassa figuris | somnia concipiunt et Homerus et acer Apelles | et Numa, cognatumque malum pigmenta camenæ | idola. conualuit fallendi trina potestas. Habilement, Prudence ne cite pas ses propres sources littéraires latines.

[131]  Cf. § 43 n. 120.

[132]  Cf. resp. Tert. spect. 29, 4 ('au cas où plaisent les leçons de la scène, nous avons assez de lettres, assez de vers, assez de sentences, assez même de chants, assez de paroles - et non pas fabuleux mais véridiques, non pas tortueux mais sincères') et scorp. 7, 2 ('la sagesse dans le trépas est chantée par des hymnes ; même le trépas des martyrs est chanté').

[133]  La datation haute semble la plus probable ; cf. Fontaine 1981, p. 41-44 ; Opelt garde une position plus dubitative, cf. DECA, s.n. Commodien, p. 524-525. Cf. CPL 1470-1471.

[134]  La sphragis concluant perist. 2 est analogue : Christi reum Prudentium (perist. 2, 582).

[135]  Cf. Comm. apol. 583-586 Vergilius legitur, Cicero aut Terentius idem ; | nil nisi cor faciunt, ceterum de uita siletur. | quid iuuat in uano sæcularia prosequi terris | et scire de uitiis regum, de bellis eorum ? Cf. ci-dessus n. 128 et ci-après n. 159.

[136]  Cf. Gennad. uir. ill. 15 ; il n'est pas question de Commodien dans le De uiris illustribus hiéronymien (écrit en 392) que complète Gennade à la fin du ve s.

[137]  Le poète dit qu'il fait sa prière après sa toilette matinale (Avson. 2, 2, 1-2 puer, eia, surge et calceos | et linteam da sindonem ; 15-16 Deus precandus est mihi | ac Filius summi Dei), et, celle-ci achevée, affirme : satis precum datum Deo, | quamuis satis numquam reis | fiat precatu numinis. | habitum forensem da, puer (2, 4, 1-4). Il rapproche ailleurs une manière de trinquer et la Trinité (18, 1. 18) : ter bibe, uel totiens ternos : sic mystica lex est... ter bibe, tris numerus super omnia, tris Deus unus (retractatio dévote chez Prvd. cath. 3, 16-20 fercula nostra Deum sapiant, | Christus et influat in pateras, | seria ludicra uerba iocos, | denique quod sumus aut agimus, | trina superne regat pietas).

[138]  Cf. Clavd. carm. min. 50, 1-6 per cineres Pauli, per cani limina Petri, | ne laceres uerus, dux Iacobe, meos. ¦¦ sic tua pro clipeo sustentet pectora Thomas | et comes ad bellum Bartholomæus eat, ¦¦ sic ope sanctorum non barbarus irruat Alpes, | sic tibi det uires sancta Susanna suas ; suivi de 8 vv. analogues, dont le dernier répète le v. 2.

[139]  Cf. Lact. inst. 1, 11, 25 cum officium poetæ in eo sit, ut ea quæ uere gesta sunt in alias species obliquis figurationibus cum decore aliquo conuersa traducat. En général, cf. Fontaine 1981, p. 54-56.

[140]  Lact. inst. 6, 21, 9 ('S'il y a un charme à entendre les chants et les chansons, qu'il soit plaisant de chanter et d'entendre les louanges de Dieu !').

[141]  Le poème est attribué à Lactance par les mss ; cf. aussi Greg. Tvr. stell. 12. Cf. CPL 90.

[142]  Cf. Damas. carm. 12. Damase a aussi composé les épitaphes de sa mère (carm. 10) et de sa soeur (carm. 11, où il exprime ses sentiments intimes, cf. v. 13-15 sed dolui, fateor, consortia perdere uitæ. | nunc ueniente Deo nostri reminiscere uirgo, | ut tua per Dominum prestet mihi facula lumen ; Il le fera ailleurs, mais comme le premier des fidèles vénérant un saint, cf. § 71-73).

[143]  Il a composé deux distiques pour son frère Satyrus (cf. PL 16, 1289-1290 ; Diehl, n° 2165) : Vranio Satyro supremum frater honorem | martyris ad læuam detulit Ambrosius. ¦¦ hæc meriti merces, ut sacri sanguinis humor | finitimas penetrans alluat exuuias. Il s'agit du 4e poème ambrosien transmis par la Sylloge de Lorsch (cf. § 70 et n. 173).

[144]  Cf. Avg. anth. 484a (CPL 357) Donatistarum crudeli cæde peremptum | infossum, hic corpus pia est cum laude Nabori. | ante aliquod tempus cum Donatista fuisset, | conuersus pacem, pro qua moreretur amauit. | optime purpureo uestitur sanguine causa. | non errore perit, non se ipse furore peremit, | uerum martyrium uera est pietate probatum. | suscipe litterulas primas : ibi nomen honoris. Il s'agit d'un poème acrostiche (diaconus), comme l'étaient ceux de Commodien (cf. § 48).

[145]  Cf. Hier. epist. 108, 33 (poèmes de 5 et 6 hexamètres, pour la tombe et le caveau).

[146]  Cf. CPL 206. 1431-1432 ; DECA, s.v. Carmen..., p. 415 (Opelt) ; Poinsotte 1982 : Antoninus, consul de 382, ami de Prudence (?), pourrait être l'auteur des 2 premiers poèmes.

[147]  Selon Cracco Ruggini (1979, p. 116), son auteur appartient à des 'cerchie legatissime alla curia pontificia di Roma'. Le Carmen contra paganos est donné aux ff. 156r-158r du ms. A de Prudence. Cf. aussi DECA, s.v. Carmen adversus paganos, p. 415-416 (Opelt).

[148]  Cf. Fontaine 1981, p. 219 ; Cracco Ruggini 1979, p. 75-116.

[149]  Cypr. Gall. gen. ; exod. ; leu. ; num ; deut ; Ios. ; iud. (cf. CPL 1423).

[150]  Cf. § 3 n. 7 et § 30 n. 82.

[151]  Cf. Ivvenc. præf. 1-5 immortale nihil mundi compage tenetur, | non orbis, non regna hominum, non aurea Roma | ... | nam statuit rerum genitor irreuocabile tempus | quo cunctum torrens rapiat flamma ultima mundum (cf. Verg. Æn. 1, 279 imperium sine fine dedi ; ironiquement, le v. 4 évoque Verg. georg. 3, 284 fugit irreparabile tempus). De même chez Prudence, cf. § 30 n. 82 ; § 39 n. 108.

[152]  Cf. Ivvenc. præf. 19-20 mihi carmen erit Christi uitalia gesta,| diuinum populis sine crimine donum ; 22-24 hoc opus forsitan me subtrahet igni, | tunc cum flammiuoma discendet nube coruscans | iudex. Cf. la fin de perist. 10 : Prudence espère l'intercession du martyr (invoqué pour qu'il l'inspire) lors du Jugement. Juvencus poursuit (v. 25-27) en demandant son inspiration au Saint-Esprit.

[153]  Ces poèmes (Ps.-Hil. gen. ; Macc. ; euang.) ont respectivement 204, 394 ou 389 (re-censions A et B) et 114 vers. On les attribue parfois à un Hilaire (autre qu'Hilaire de Poitiers), cf. DECA, s.n., p. 1153-1154 (Hamman) ; cf. aussi CPL 1427-1429.

[154]  Cf. Fontaine 1981, p. 247-264. Avec l'Historia Apostolica d'Arator (CPL 1504) qui adapte les Actes des Apôtres, on a un glissement de l'épopée biblique vers l'épopée hagiographique (illustrée déjà p.ex. par perist. 5) ; Paulin de Périgueux mettra en vers la Vita sancti Martini de Sulpice-Sévère (CPL 1474), imité au vie s. par Venance Fortunat (même sujet ; CPL 1037).

[155]  Cf. Fontaine 1981, p. 102-106 ; DECA, s.v. centons, p. 448-449 (Di Berardino).

[156]  Proba cento 9-12 nunc, Deus omnipotens, sacrum, precor, accipe carmen | æternique tui septemplicis ora resolue | Spiritus atque mei resera penetralia cordis, | arcana ut possim uatis Proba cuncta referre. Cf. de même Prvd. præf. 28-36.

[157]  Cf. Fontaine 1981, p. 145-148.

[158]  Cf. Pavl. Nol. carm. 22 (daté de 401 ; Prudence écrit ses oeuvres dans les mêmes années).

[159]  Sur ces poèmes, cf. Fontaine 1981, p. 169-176 ; cf. DECA, s.n. Paulin de Nole, p. 1954-1956 (Costanza). Les pièces 15 et 16 (écrites en 398 et 399) traitent de la biographie du martyr, mettant en vers un sujet propre aux 'passions littéraires' ; les poèmes du Peristephanon, contemporains, illustrent le même genre, avec des vers lyriques.

[160]  L'expression est de Fontaine (1981, p. 165).

[161]  Cf. Hier. epist. 22, 29 quid facit cum Psalterio Horatius ? cum Euangeliis Maro ? cum Apostolo Cicero ? (comparer avec Commodien : cf. ci-dessus n. 133).

[162]  Cf. § 43 et Fontaine 1981, p. 27-29.

[163]  Cf. CPL 330. Au début du vie s., en Afrique, s. Fulgence de Ruspe recourra au même moyen contre l'arianisme des Vandales, avec un Psaume abécédaire s'inspirant de la forme utilisée par s. Augustin : doubles octosyllabes à 4 accents, en strophes de 12 vv. formant un acrostiche alphabétique, séparées par un refrain (CPL 827).

[164]  Leur usage liturgique est recommandé en 633 par un concile régional célébré à Tolède : cf. Conc. Tol. IV c. 13 hymni humano studio in laudem Dei atque apostolorum et martyrum triumphos compositi esse noscuntur. sicut hi quos beatissimi doctores Ilarius atque Ambrosius ediderunt.

[165]  Cf. CPL 463. La 1ère hymne reprend grosso modo l'alliance de l'asclépiade et du glyconique d'Hor. carm. 1, 3 ; la 2e est en sénaires iambiques ; la 3e (victoire du Christ sur Satan) recourt au tétramètre trochaïque catalectique, mètre des Carmina triumphalia utilisé p.ex. en perist. 1.

[166]  Cf. Fontaine 1981, titre du chapitre 5, p. 81.

[167]  Cf. § 43 n. 120.

[168]  Cf. § 6 et n. 21.

[169]  Le dimètre iambique figure déjà dans les Grenouilles d'Aristophane (vv. 384-387. 389-392 : hymne à Déméter) et est - ironie - utilisé par Ausone pour dire : satis precum datum Deo (cf. § 52 n. 135 ; pour lui, mètre par excellence de la frivolité mondaine, cf. Fontaine 1981, p. 138).

[170]  Ambr. hymn. 1 (matines) ; 2 (laudes) ; 3 (terce) ; 4 (complies ; en partie cité par s. Augustin, consolé par cette hymne : conf. 9, 12, 32-33). Cf. § 190 et n. 164 (Cathemerinon).

[171]  Ambr. hymn. 5 (Nativité) ; 7 (Épiphanie) ; 9 (Passion). Cf. § 190 et n. 163 (Cathemerinon).

[172]  Ambr. hymn. 6 (s. Jean l'Évangéliste) ; 12 (sts Pierre et Paul).

[173]  Ambr. hymn. 10 (sts Victor, Nabor et Félix) ; 11 (sts Gervais et Protais).

[174]  Ambr. hymn. 8 (ste Agnès) ; 12 (sts Pierre et Paul) ; 13 (s. Laurent). Cf. §§ 155 et 190 n. 165 (Peristephanon).

[175]  Cf. CPL 164 et Perler 1951, p. 145. La Sylloge de Lorsch (ms. Roma, B. Ap. Vat., Pal. Lat. 833, s. ix) comprend aussi l'épitaphe à Satyrus, cf. ci-dessus § 55 n. 141. L'inscription baptismale (Diehl, n° 1841) présente des ressemblances avec le De Sacramentis (cf. Perler 1951) et celle de Saint-Nazaire (Diehl, n° 1800), avec les hymnes ambrosiennes (cf. Fontaine 1981, p. 124 n. 205) ; cf. aussi PL 13, 414 ; PL Suppl. 1, 586. Un siècle plus tard, à Tours, on peut encore mentionner les tituli metrici de S. Martino (BHL 5624b-d ; CPL 478).

[176]  Cf. CPL 165 ; ces vers sont édités en PL Suppl. 1, 587-589.

[177]  Cf. § 55 n. 140.

[178]  Cf. DECA, s.n. Philocalus Furius Dionysius, p. 2018-2019 (Dionisi) ; cf. aussi § 77 n. 191.

[179]  Cf. Pavl. Nol. epist. 32 (choix de carmina epigraphica adressé à Sulpice-Sévère). Sixte III fit inscrire 8 distiques, demeurés in situ, sur une architrave (Diehl, n° 1513 ; cf. CPL 1657b).

[180]  Cf. Possid. uita Aug. 22, 7 quisquis amat dictis absentum rodere uitam | hac mensa indignam nouerit esse suam.

[181]  Cf. Avg. ciu. 15, 22, 107 quod in laude quadam cerei breviter versibus dixi : 'hæc tua sunt, bona sunt quia tu bonus ista creasti. | nil nostrum est in eis, nisi quod peccamus amantes, | ordine neglecto, pro te, quod conditur abs te.'

[182]  Cf. § 155 n. 99.

[183]  Ce fait est mentionné en perist. 10, 1111-1115 gesta intimasse cuncta fertur principi | præfectus, addens ordinem uoluminum, | seriemque tantæ digerens tragoediæ ; | lætatus omne crimen in fasces refert | suum tyrannus chartulis uiuacibus.

[184]  Le persécuteur veut exécuter cette mesure en perist. 5, 181-184 saltem latentes paginas | librosque opertos detege, | quo secta prauum seminans | iustis cremetur ignibus. Prudence la déplore en perist. 1, 73-78 inuidentur ista nobis, fama et ipsa exstinguitur, | chartulas blasphemus olim nam satelles abstulit, ¦¦ ne tenacibus libellis erudita sæcula | ordinem, tempus modumque passionis proditum | dulcibus linguis per aures posterorum spargerent. Cf. DECA, s.v. persécutions, p. 1997-2005 (Frend).

[185]  Cf. perist. 9, 18-20 non est inanis aut anilis fabula ; ¦¦ historiam pictura refert, quæ tradita libris | ueram uetusti temporis monstrat fidem.

[186]  Cf. N.T. Matth. 10, 19-20 (cité § 91 n. 235).

[187]  Prudence évoque les inscriptions funéraires qu'il a lues à Rome en perist. 11, 3-22. Cf. DECA, s.v. martyre / IV. Inscriptions relatives aux martyrs, p. 1580-1582 (N. Duval).

[188]  L'ensemble de ces données figure en perist. 11, qui se conclut par une invitation faite à l'évêque Valérien d'inscrire dans son calendrier la fête de s. Hippolyte (cf. perist. 11, 231-238).

[189]  Prudence n'a parfois que ces données, cf. perist. 1, 79-81 hoc tamen solum uetusta subtrahunt silentia, | iugibus longum catenis an capillum pauerint, | quo uiros dolore tortor quaue pompa ornauerit.

[190]  Il fut constitué durant la seconde moitié du ve s., probablement au nord de l'Italie (cf. Delehaye 1934, p. 52) et est édité dans les AA. SS., novembre, t. 2 ; cf. CPL 2031.

[191]  Cf. § 155 n. 102.

[192]  Le Martyrologe romain est édité dans les AA. SS., décembre, t. 1.

[193]  Cf. CPL 2028 ; DECA, s.v. depositio..., p. 662-663 (Saxer). La Depositio martyrum, qui ne comprend qu'un petit nombre de martyrs, a été intégrée dans un livre de luxe, le Chronographe de 354 de Philocalus, lapicide des poèmes épigraphiques de s. Damase (cf. § 71 et n. 176).

[194]  Le canon de martyrs élaboré par Prudence (cf. § 154-157) produit un ensemble d'exempla.

[195]  N.T. act. 6 - 7 ; cf. § 21.

[196]  Sur ces motifs dans les poèmes du Peristephanon, cf. App. B, p. 130-131 ; sur la littérature du martyre, cf. DECA, s.v. martyre / III. Actes, Passions, Légendes, p. 1575-1580 (Saxer).

[197]  Cf. § 95 ; cf. Comm., -> 11, 23-24.

[198]  Cf. § 95 et n. 249.

[199]  Cf. § 65 et n. 161.

[200]  Cf. Conc. Carth. a. 397 [Corp. Christ. 149] p. 43 l. 207 liceat... legi passiones martyrum, cum anniuersari dies eorum celebrantur ; Avg. serm. 37, 1 in recitatione passionis martyrum. Ces deux textes, où passio est pris dans une acception nouvelle (cf. § 168 n. 122), sont contemporains de la composition du Peristephanon. Cf. Saxer 1980, p. 200-208.

[201]  Cf. § 62-63 et n. 162.

[202]  Le pape Damase est l'auteur de tels aménagements, p.ex. celui qui est évoqué en perist. 11, 153-194. Le temps passant, les tombes de simples particuliers ne sont plus l'objet de visites, mais l'augmentation du nombre des fidèles et le développement du culte des martyrs font que des secteurs des catacombes sont toujours plus fréquentés. De nouveaux escaliers sont aménagés, des lucernaires percés (cf. perist. 11, 159-168), un sens unique de circulation défini, pour permettre aux pèlerins d'atteindre sans difficultés les tombes vénérées.

[203]  Une inscription (Damas. carm. 3) les commémore ; allusion y est faite en perist. 12, 31-36.

[204]  Cf. perist. 9, 9-20. 93-94 ; 11, 123-134 ; 12, 39-44 (images) et perist. 11, 3-22 (inscriptions).

[205]  Cf. n. suiv. et perist. 2, 38 ; 10, 49.

[206]  Cf. perist. 4, 189-192 ; 5, 515-520 ; 9, 99-100 ; 11, 169-176.

[207]  Cf. perist. 2, 529-536 ; 4, 193-198 ; 9, 5-6. 99-104 ; 11, 175-178. 183-194.

[208]  Cf. perist. 11, 225-226 ; cf. aussi perist. 2, 500.

[209]  Roma, Musei Vaticani, inv. 659 (0024) ; 647 (2066) ; 648 (187) = Zanchi Roppo 1969 n° 135 p. 120-121 (fig. 37) ; n° 136 p. 121 ; n° 137 p. 122.

[210]  Cf. Roma, Musei Vaticani, inv. 768 (475) ; 717 (171) ; 730 (742) ; 793 (0019, 0391) ; 797 (759) ; 798 (182) ; 785 (480) = Zanchi R. 1969 n° 154 p. 133-135 (fig. 40) ; n° 155 p. 135 ; n° 157 p. 136-137 ; n° 163 p. 142 ; n° 164 p. 143 ; n° 165 p. 143-144 ; n° 166 p. 144-145.

[211]  Roma, Musei Vaticani, inv. 695 (456) ; 772 (447) = Zanchi R. 1969 n° 158 p. 137 ; n° 160 p. 139 (fig. 41).

[212]  Cf. Zanchi R. 1969 n° 26-27. 45. 52. 56. 121-122. 226-228 ; Frutaz 1960 p. 228 (fig. 3-4).

[213]  Cf. Zanchi R. 1969 p. XVI.

[214]  Roma, Musei Vaticani, inv. 757 (738) = Zanchi R. 1969 n° 202 p. 173-174 ; cf. Frutaz 1960 p. 228 (fig. 4).

[215]  Roma, Musei Vaticani, inv. 755 (232) = Zanchi R. 1969 n° 233 p. 197-198 (fig. 53).

[216]  Cf. Frutaz 1960, p. 230 (fig. 7) : une orante (380 env., catacombes de Commodilla).

[217]  Cf. Nestori 1975, p. 102 n° 18 : peinture, crypte Ste-Cécile, catacombes S.-Calliste.

[218]  Cf. p.ex. absidiole latérale g. du mausolée Ste-Constance, à Rome (vers 330 : le Christ avec sts Pierre et Paul) ; abside de l'église Ste-Pudentienne, à Rome, et absidiole dr. de la chapelle S.-Aquilin, basilique S.-Laurent, à Milan (dans les 2 cas, fin du ive s. : le Christ et les Apôtres) ; évocation du martyre avec s. Laurent, mausolée de Galla Placidia, à Ravenne (ve s.).

[219]  Cf. Frutaz 1960, p. 229 (fig. 5) : plaque de marbre ornée de panneaux carrés à motifs géométriques, avec une représentation de la martyre en orante (datation : entre 352 et 366).

[220]  Cf. Avson. Mos. 259-266 ; Hier. epist. 1.

[221]  Cf. Callu 1984.

[222]  Cf. Roberts 1989, p. 66-121 : '3. Poetry and the visual arts'.

[223]  Cf. Avg. serm. 316, 5 dulcissima pictura est hæc, ubi uidetis sanctum Stephanum lapidari, uidetis Saulum lapidantium seruantem... ambo isti uos uidetis, ambo modo sermonem nostrum auditis. Il est aussi question, dans le Liber pontificalis (éd. Duchesne, t. 1 p. 181 ; cf. p. 197 n. 84), d'un bas-relief en argent représentant le supplice de s. Laurent, placé dans sa basilique hors-les-Murs par le pape Silvestre. On a également des témoignages de ce type dans le monde grec : cf. Aster. hom. 11 (PG 40, 335c-337c) ; Greg. Nyss. hom. s. Theod. (PG 46, 737d-740a) ; Basil. hom. 17 (PG 31, 197-198 / 141b-c) ; cf. Leclercq 1907, c. 421-443.

[224]  Berlin, Staatliches Museum Dahlem, inv. n° 23 (photographie : Roberts 1989, p. 106), registre supérieur dr. : entre deux mères éplorées et Hérode trônant, un homme tient en l'air, par la cheville, un jeune enfant, alors qu'à ses pieds et sous ceux d'Hérode en gît un autre.

[225]  Roma, Musei Vaticani (photographie : Carletti, Guyon & Charlet 1986, p. 15), provenant du ciborium de la basilique des sts Nérée et Achillée (cimetière de Domitille) ; le martyr au pied d'un poteau, tenu d'une main par un personnage qui élève une arme de l'autre.

[226]  Cette peinture, d'interprétation délicate, est répertoriée chez Nestori 1975, p. 34 n° 15.

[227]  Cf. Leclercq 1907, c. 432-433 et fig. 82 c. 435 ; cf. ibid., section 'xiii. Les Actes des martyrs et les monuments figurés', c. 421-443, où sont énumérés et reproduits (figg. 68. 69. 72. 74. 76-79. 82) les principaux documents (certains sont des faux du xixe s.). Sur l'icono-graphie du martyre, cf. DECA, s.v. martyre / V. Iconographie, p. 1582-1584 (Bisconti).

[228]  Cf. Saggiorato 1968, p. 4.

[229]  Cf. le sarcophage de ste Madeleine (S.-Maximin-la-Ste-Baume, Crypte, [a. 360-370] = Saggiorato 1968 n° 13 p. 44-46 [fig. 14]) et des sarcophages 'à arbres' (Marseille, Musée Borély = Id. n° 24 p. 68-70 [fig. 26] ; Roma, Museo Pio Cristiano, n° 164 = Id. n° 22 p. 63-65 [fig. 23] ; Museo S. Sebastiano, fragm. = Id. n° 21 p. 61-63 [fig. 22]) ou 'à colonnes' (Roma, Cimitero S. Sebastiano = Id. n° 11 p. 38-41 [fig. 12] ; Museo S. Sebastiano, fragm. = Id. n° 6 p. 23-24 [fig. 6] ; Valence, Musée, fragm. = Id. n° 23 p. 65-66 [fig. 24]) datant de la seconde moitié du ive s. et, plus tardifs, 'à frise' (Milano, Basilica S. Ambrogio = Id. n° 17 p. 56-57 [fig. 18]).

[230]  Arles, Musée lapidaire chrétien, sarcophage de la chaste Susanne (~340, retravaillé après 360) = Saggiorato 1968 n° 3 p. 15-17 (fig. 3) ; Roma, Museo Pio cristiano, sarc. des deux frères (a. ~340) = Id. n° 2 p. 12-15 (fig. 2) ; sarc. à colonnes n° 174 (a. 360-370) = Id. n° 10 p. 33-38 (fig. 7) ; Grotte vaticane, sarc. de Junius Bassus (a. 359) = Id. n° 7 p. 25-29 (fig. 7).

[231]  Arles, sarcophage de la chaste Susanne ; Roma, sarc. des deux frères, de Junius Bassus (cf. n. préc.). Cf. DECA, s.v. Daniel / II. Iconographie, p. 624-625 (Santagata).

[232]  Arles, sarcophage de la chaste Susanne (cf. ci-dessus n. 228).

[233]  Perugia, Chiesa di S. Bernardino, autel majeur (a. ~360) = Saggiorato 1968 n° 7 p. 31-33 (fig. 10).

[234]  Les fréquences indiquées ci-après (tableau) reprennent les relevés de Nestori 1975.

[235]  Cf. Comm., -> 2, 22.

[236]  'Être à la fois un diseur d'avis et un faiseur d'exploits' (Hom. Il. 9, 442).

[237]  Cf. N.T. Matth. 10, 19-20 cum autem tradent uos, nolite cogitare quomodo aut quid loquamini : dabitur enim uobis in illa hora quid loquamini. non enim estis uos qui loquimini, sed Spiritus Patris uestri qui loquitur in uobis. C'est ce témoignage inspiré de Dieu face aux puissances du monde qui donne son nom au martyr (martuV, testis, confessor).

[238]  Cf. p.ex. perist. 2, 489-496. Les miracles peuvent aussi soutenir les martyrs (cf. perist. 3, 151-155 ; 6, 103-108). Pour le lecteur des passions et parfois pour le martyr lui-même, ils sont comme un sceau marquant l'acceptation du sacrifice par Dieu. Cf. DECA, s.v. martyre / I.2. Les non-chrétiens et les martyrs, p. 1571-1572 (Rordorf).

[239]  Cette argumentation, critique de la jurisprudence constituée par un échange de lettres entre Pline le Jeune et Trajan (Plin. epist. 10, 96-97), est développée chez Tert. apol. 2-3.

[240]  Tel est en quelque sorte le cas des Maccabées, morts pour ne pas violer la loi mosaïque ; leur acceptation de la souffrance - plutôt que la soumission à la contrainte ou bien le suicide - va pourtant au-delà de l'allégeance aux préceptes et constitue un sacrifice expiatoire (V.T. II Macc. 7, 18. 32) et propitiatoire (II Macc. 7, 37) en même temps qu'un témoignage de foi en Dieu, qui donne la vie éternelle (II Macc. 7, 9. 23. 36) - cela préfigure le martyre chrétien.

[241]  Clem. epist. Cor. 5, 1 - 7, 1 ; Polyc. epist. Phil. 9, 1-2.

[242]  Tert. mart. ; Cypr. epist. 6. 10. 76 ; Fort.

[243]  Cf. Orig. ad mart. 14-15 (inspiré de la Lettre aux Romains de s. Ignace d'Antioche).

[244]  C'est donc secondairement que le martyre est une épreuve : cf. N.T. Iac. 1, 12 beatus uir qui suffert temptationem, quia cum probatus fuerit accipiet coronam uitæ quam repromisit Deus diligentibus se (cf. Ioh. 15, 13 maiorem hac dilectionem nemo habet, ut animam suam quis ponat pro amicis suis) ; Matth. 10, 22 eritis odio omnibus propter nomen meum ; qui autem perseuerauerit in finem, hic saluus erit.

[245]  Cf. N.T. Matth. 10, 23 cum autem persequentur uos in ciuitate ista, fugite in aliam.

[246]  Cf. N.T. Matth. 5, 10 beati qui persecutionem patiuntur propter iustitiam, quoniam ipsorum est regnum cælorum ; I Petr. 3, 13-14 quis est qui uobis noceat, si boni æmulatores fueritis ? sed et si quid patimini propter iustitiam, beati.

[247]  Prudence évoque l'union des martyrs (des élus) et des anges en perist. 1, 66-67 ; 5, 9-10. 287-288 ; 14, 92-93.

[248]  Cf. p.ex. perist. 2, 565-584. Cf. DECA, s.v. martyre / II. Le culte des martyrs, des saints et des reliques, p. 1572-1575 (Saxer) ; Saxer 1980, pp. 75-80. 104-108. 170-229.

[249]  Cypr. epist. 15 ; cf. aussi epist. 27.

[250]  Cf. Comm., -> 11, 23-24.

[251]  Sur les premières passiones, cf. Herzog (éd. ; 1989) p. 517-535, § 593-598 [Fontaine]. Les 'passions donatistes' (cf. ibid., p. 532-535, § 598) portent les titres suivants : [Sermo] de passione sanctorum Donati et Aduocati ; Passio Marculi sacerdotis donatistæ [ou Passio Marculi presbyteri] ; Passio sanctorum martyrum Isaac et Maximiani [ou Passio Isacis et Maximiani] ; cf. aussi CPL 719-721.

[252]  Cf. Avg. epist. 29 (banquets dans S.-Pierre de Rome) ; cf. Saxer 1980, p. 125-149. Les inventaires des donations de Constantin (p.ex. 90 calices pour le Latran, soit plus que pour les paroisses urbaines où se célébrait ordinairement la messe) montrent que les basiliques servaient au moins autant au refrigerium qu'au sacrifice eucharistique (cf. Guyon 1987, p. 259-260). Les inscriptions monumentales que le pape Damase y fera apposer seront autant de marques de propriété de l'Église face à l'État.

[253]  Cf. chap. 12 (PG 20, 1272) ; transmis en appendice à la Vie eusébienne de Constantin.

[254]  La faveur de certains empereurs pour l'arianisme procède de la même logique : le subordinatianisme qui plaçait le Christ entre le Père et l'humanité aidait à maintenir une certaine divinisation de l'empereur au-dessus de l'humanité. De même, relativiser les sacrements administrés par le clergé au profit du refrigerium conservait, dans la pratique, une conception païenne de la religion où même les 'laïcs' - et le premier d'entre eux, l'empereur - pouvaient présenter une offrande et la partager lors de réjouissances populaires.

[255]  Cf. Ambr. Hel. 17. Ambroise empêche la mère d'Augustin de pratiquer ce rituel funéraire qu'elle croyait innocent (cf. Avg. conf. 6, 2, 2) ; dès lors, Augustin voudra y substituer la seule Eucharistie (cf. serm. 310, 2 ; epist. 29). Cf. DECA, s.v. refrigerium, p. 2160-2161 (Hamman).

[256]  Cf. perist. 5, 375-376 (Jean-Baptiste) ; 524. 529-532 (Isaïe).

[257]  Cf. perist. 6, 109-114 (3 Hébreux) ; 5, 523. 533-536 ; 10, 751-778 (Maccabées).

[258]  Cf. perist. 2, 369-372.

[259]  Cf. perist. 10, 736-745 (Innocents ; cf. cath. 12, 97-132) ; perist. 5, 375-376 (Jean-Baptiste).

[260]  Cf. perist. 3, 136-140 (paroles de ste Eulalie) scriberis ecce mihi, Domine. | quam iuuat hos apices legere | qui tua, Christe, tropæa notant ! | nomen et ipsa sacrum loquitur | purpura sanguinis eliciti.

[261]  Cf. perist. 5, 299-300 [Christus] propriæque collegam crucis | larga coronat dextera.

[262]  N.T. Col. 1, 23-25 [Euangelium] cuius factus sum ego Paulus minister, qui nunc gaudeo in passionibus pro uobis et adimpleo ea quæ desunt passionum Christi in carne mea, pro corpore eius quod est ecclesia..

[263]  Cf. perist. 1, 24 ; 13, 41-45.

[264]  Cf. perist. 1, 13-24 ; 2, 529-536. 561-572. Sur l'intercession, cf. Evenpoel 1996.

[265]  Perist. 8 compare les baptêmes d'eau et de sang, qui ont leur source dans le côté transpercé du Christ crucifié. Cf. aussi perist. 1, 30 lota mens in fonte rubro sede cordis exsilit ; 7, 16-20. Cf. N.T. apoc. 7, 14-17 hii sunt qui ueniunt de tribulatione magna et lauerunt stolas suas et dealbauerunt eas in sanguine Agni... non esurient neque sitient amplius ; quoniam Agnus qui in medio throni est reget illos et deducet eos ad uitæ fontes aquarum et absterget Deus omnem lacrimam ex oculis eorum.

[266]  Cf. perist. 1, 97-111 ; 2, 470-472 te [Iouem] sanguis exturbat Petri, | tibi id, quod ipse armaueras | factum Neronis officit ; 4, 65-68 omnibus portis sacer immolatus | sanguine exclusit genus inuidorum | dæmonum et nigras pepulit tenebras | urbe piata.

[267]  Tert. apol. 50, 13 [crudelitas] illecebra est magis sectæ [Christianæ]. etiam plures efficimur, quotiens metimur a uobis : semen est sanguis Christianorum ; 15 ipsa illa obstinatio, quam exprobratis, magistra est. quis enim non contemplatione eius concutitur ad requirendum, quid intus in re sit ? quis non, ubi requisiuit, accedit, ubi accessit, pati exoptat, ut totam Dei gratiam redimat... ?

[268]  Cf. déjà Lana (1962, p. 48-60). On doit déplorer l'erreur très commune de ceux qui considèrent que Prudence a composé ses poèmes dans l'ordre dans lequel on les imprime depuis 1527 (! ; cf. § 126), extrapolant que le poète aurait célébré des martyrs hispaniques, puis, ayant découvert Rome, se serait intéressé à ses saints. En fait - hypothèse tout aussi raisonnable - Prudence a commencé par expérimenter son genre avec des sujets illustres, en faisant preuve d'émulation avec s. Ambroise puis s. Damase (cf. § 154-155).

[269]  Cf. perist. 2, 537-540, en part. 537-538 nos Vasco Hiberus diuidit | binis remotos Alpibus.

[270]  Cf. perist. 2, 537-548, en part. 541-542 uix fama nota est, abditis | quam plena sanctis Roma sit ; en outre, l'indication de perist. 14, 3 (conspectu in ipso condita turrium) semble traduire une ignorance de la topographie réelle (->).

[271]  Cf. les Notices de ces deux poèmes. Significativement, pour évoquer le martyre, s. Ambroise cite dans son De officiis (daté de 386-389) ces deux saints (Ambr. off. 1, 41, 204 [ste Agnès] et 205-207 [s. Laurent]), après les Maccabées (Ambr. off. 1, 41, 202-203).

[272]  Cf. perist. 2, 501-508 sic dimicans Laurentius | non ense præcinxit latus, | hostile sed ferrum retro | torquens in auctorem tulit. ¦¦ dum dæmon inuictum Dei | testem lacessit proelio, | perfossus ipse concidit | et stratus æternum iacet. Cf. N.T. apoc. 12, 7-9 factum est proelium in cælo. Michahel et angeli eius proeliabantur cum dracone, et draco pugnabat, et angeli eius, et non ualuerunt neque locus inuentus est eorum amplius in cælo. et proiectus est draco ille magnus, serpens antiquus, qui uocatur Diabolus et Satanas, qui seducit uniuersum orbem. proiectus est in terram et angeli eius cum illo missi sunt (suivi d'une évocation du martyre [apoc. 12, 11-12] ; draco suggère un lien avec le récit de la Chute, V.T. gen. 3 ; cf. n. suiv.). Sur le martyre en tant que lutte contre le démon, cf. Dölger 1932.

[273]  Cf. perist. 14, 112-118 hæc calcat Agnes et pede proterit, | stans et draconis calce premens caput, | terrena mundi qui ferus omnia | spargit ueneni mergit et inferis, | nunc uirginali perdomitus solo | cristas cerebri deprimit ignei | nec uictus audet tollere uerticem (->). Cf. V.T. gen. 3, 14-15 ait Dominus Deus ad serpentem : 'Quia fecisti hoc, maledictus es inter omnia animantia et bestias terræ ; super pectus tuum gradieris et terram comedes cunctis diebus uitæ tuæ. inimicitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius. ipsa conteret caput tuum et tu insidiaberis calcaneo eius.'

[274]  Le juge y est comparé à un serpent (-> 5, 176) et au démon ; cf. aussi perist. 5, 541-544 in morte uictor aspera, | tum deinde post mortem pari | uictor triumpho proteris | solo latronem corpore.

[275]  Cf. Comm., -> 2, 237-260.

[276]  Cf. § 8 n. 25.

[277]  Cod. Theod. 16, 10, 15 sicut sacrificia prohibemus, ita uolumus publicorum operum ornamenta seruari.

[278]  Cf. en part. perist. 2, 473-477 uideo futurum principem | quandoque, qui seruus Dei | tætris sacrorum sordibus | seruire Romam non sinat, ¦¦ qui templa claudat uectibus ; 481-484 tunc pura ab omni sanguine | tandem nitebunt marmora, | stabunt et æra innoxia | quæ nunc habentur idola (-> 2, 473-484) ; même mention en c. Symm. 1, 499-505, ce qui confirme une proximité avec perist. 2.

[279]  Il s'agit de l'usage catastichon de l'hendécasyllabe alcaïque (alexandrinisme : cf. § 36). Claudien, imité en perist. 11, 115 (->), donne également un terminus post quem en 399 pour perist. 11.

[280]  Cf. Damas. carm. 37, 1-3 et Prvd. perist. 3, 26-45.

[281]  Cf. Damas. carm. 37, 5 et Prvd. perist. 3, 149-150. 156-160.

[282]  Cf. Damas. carm. 37, 7-8 et Prvd. perist. 3, 151-155.

[283]  Cf. ci-dessus § 106-107, ainsi que § 175-177.

[284]  Cf. Verg. Æn. 1, 522-523 o regina, nouam cui condere Iuppiter urbem | iustitiaque dedit gentes frenare superbas ; 6, 851-853 tu regere imperio populos, Romane, memento ; | hæ tibi erunt artes, pacique imponere morem, | parcere subiectos et debellare superbos.

[285]  Cf. § 102 n. 5-7. Ce motif est mieux intégré dans la trame de perist. 2 et 14 qu'en perist. 5.

[286]  Cf. perist. 5, 401-420. 485-500 et 14, 46-49 (miracle) ; 5, 449-472 et 14, 43-45 (outrage).

[287]  On peut p.ex. rapprocher la critique faite aux artistes païens (c. Symm. 2, 39-60) du discours (perist. 5, 65-92) où le martyr dénonce la vanité du culte 'matériel' rendu aux idoles et sa perversité en tant qu'allégeance aux démons.

[288]  Dieu a choisi Rome comme cadre et moyen de la diffusion universelle du salut (perist. 2, 413-432), et s. Laurent pour accomplir l'oeuvre initiée par les Princes des Apôtres : la conversion de Rome, parachèvement de celle de l'humanité (cf. perist. 2, 433-444. 453-472).

[289]  Cf. perist. 5, 253-256 (-> 5, 249-264) ; le supplice du lit de tessons est évoqué, en termes semblables, dans une inscription damasienne (relative à un autre martyr) ; Prudence a donc composé ce poème après son voyage romain, contrairement à perist. 14 (cf. § 100).

[290]  Cf. perist. 5, 525-540 : Prudence compare s. Vincent à Isaïe et aux Maccabées, et le présente comme supérieur à eux du fait de son double martyre. La comparaison avec les autres martyrs (chrétiens) est implicite.

[291]  Le 1er des parallèles donnés dans le tableau ci-dessus montre que le rapprochement est voulu, mais sans que Prudence cherche à faire de s. Vincent l'égal stricto sensu de s. Laurent.

[292]  Il n'y a pas de précision quant au lieu de l'action ; même dans la description de l'endroit où échoue le corps du martyr, Prudence ne nomme pas ce lieu (cf. perist. 5, 499-520).

[293]  Cf. perist. 4, 98-100 noster est, quamuis procul hinc [= a Cæsaraugusta] in urbe | passus ignota dederit sepulcri | gloriam uictor prope litus altæ | forte Sagunti. Valence n'est nommée dans aucun des 2 poèmes, et pas même Sagonte (cf. perist. 5, 505-506 felix amoeni litoris | secessus ille).

[294]  Le geôlier de s. Vincent, resté soumis au persécuteur après la vision d'un miracle (cf. perist. 5, 309-328), se convertit au moment où il voit les fidèles vénérant le martyr (cf. perist. 5, 333-352). Semblablement, les Romains qui n'avaient pu voir l'illumination du visage de s. Laurent (cf. perist. 2, 373-396) commencent leur mouvement de conversion après avoir vu l'exemple de sénateurs emportant le corps du martyr (cf. perist. 2, 489-500).

[295]  Cf. perist. 5, 337-344, en part. 341-344.

[296]  Cf. perist. 6, 52-60, en part. 52-54 ; 73-81.

[297]  Cf. perist. 6, 130-141.

[298]  Cf. perist. 2, 561-572 ; 13, 3 est proprius patriæ martyr (l'universalité de s. Cyprien découle de son caractère de Docteur de l'Église) ; 14, 4 seruat salutem uirgo Quiritium. Ce lien 'naturel' demeure, mais contingent ou transposé à l'eschatologie (perist. 4, 9-64 ; 6, 157-159), la manière normale (perist. 2, 529-536) ou privilégiée (perist. 1, 7-9 ; 3, 211-212 ; 4, 189-200 ; 9, 5-6. 99-104 ; 11, 177-178) de prier le martyr étant d'aller sur sa tombe, p.ex. lors de pèlerinages ouverts aux 'étrangers' (perist. 1, 10-15 ; 11, 191-230). Cette pratique même sera relativisée, le martyr pouvant être célébré à distance courte (perist. 11, 213-218) ou lointaine, p.ex. en observant le jour de sa fête (perist. 11, 231-238 ; 12, 65-66).

[299]  Cf. les supplications de Prudence, en perist. 2, 573-584 ; 14, 124-133. Alors que l'exau-cement des prières des compatriotes semble aller de soi, sans conditions (cf. § 140), les pèlerins doivent supplier le martyr et formuler des demandes légitimes : cf. perist. 14, 5-6 nec non et ipsos protegit aduenas | puro ac fideli pectore supplices (cf. aussi perist. 1, 13- 15 ; 9, 95-98).

[300]  Cf. perist. 1, 11-12 fama nam terras in omnes percucurrit proditrix | hic patronos esse mundi ; 6, 83-84 cur uestri memor ut fiam rogatis ? | cunctis pro populis rogabo Christum (repris de la passio en prose).

[301]  Cf. perist. 9, 106 ; 11, 231-238 ; 12, 65-66.

[302]  Cf. perist. 13, 38-49. 70-75. 81-85 ; 14, 29-30. 40-42. L'épisode de la Massa Candida est une digression et l'exposition de ste Agnès inclut un épisode annexe, la guérison du profanateur - traditions rapportées : cf. perist. 13, 76 fama refert ; 80 memorant ; 14, 57 sunt qui... rettulerint.

[303]  Une telle opposition, qui évoque les guerres Puniques, n'a rien d'étonnant chez Prudence. Celui-ci aime les références à l'époque républicaine (-> 11, 199-202), probablement moins par nostalgie que par coquetterie de poète, et aussi pour manifester un patriotisme détaché de toute référence à l'époque des persécutions et du culte impérial.

[304]  Cf. perist. 3, 161-162 columba... niue candidior (l'âme de la martyre, qui s'élance vers le ciel).

[305]  Perist. 13 apparaît néanmoins comme antérieur à perist. 4, où Prudence affirme que Saragosse, avec ses 18 martyrs, n'est dépassée que par Rome et par Carthage (cf. perist. 4, 53-64). Il semble en effet faire allusion à perist. 13, où sont mentionnés les 300 martyrs de la Massa Candida (cf. perist. 13, 83) - ne citer que Rome eût amené une contradiction dans le recueil - ; il est remarquable que le catalogue s'ouvre sur la mention du seul Cyprien comme martyr carthaginois (perist. 4, 17-18), célébré comme Docteur de l'Église (de même qu'en perist. 13), raccourci qui amènerait une discordance avec la suite, s'il n'y avait une référence implicite à l'ensemble des martyrs carthaginois célébrés en perist. 13.

[306]  Cf. les tableaux donnés § 203-205.

[307]  Proportion du parlé : 77,9 % en perist. 10 ; 57,5 % en perist. 2 ; 38,5 % en perist. 5. Hormis perist. 9 et 12 où le discours d'un narrateur secondaire prend une place prépondérante, et perist. 4 et 8, sans discours direct, les autres poèmes n'ont qu'entre 10 et 30 % de parlé.

[308]  Cf. Arist. poet. 52a 29-31. 32-33 : 'la reconnaissance (anagnwrisiV), comme son nom même l'indique, est le renversement qui fait passer de l'ignorance à la connaissance... la reconnaissance la plus belle est celle qui s'accompagne d'une péripétie (peripeteia).'

[309]  À l'époque de Prudence, on observe en littérature une grande créativité et en même temps un attachement à des traditions, ce qui se manifeste par des emprunts parfois curieux à la tragédie telle qu'Aristote (suivi de ses imitateurs) l'a définie. Ainsi, Quintus de Smyrne, dans le premier chant de ses Posthomériques, adapte au genre épique une division en cinq 'actes' et s'attache à respecter les unités d'action et de temps ; si perist. 2 et 5 ne comportent que l'unité d'action, perist. 10 respecte même les trois unités (celle de lieu également). Près d'un siècle avant Prudence, Lactance compose un épyllion, l'Oiseau Phénix (cf. §§ 50. 54), avec une structure en cinq actes entre un prologue et un épilogue (cf. Fontaine 1981, p. 62-63) ; pour perist. 2, 5 et 10 également, il y a un tel cadre, outre un ensemble de 5 actes.

[310]  Dans divers contextes, ce verbe, qui évoque l'anagnwrisiV aristotélicienne, désigne le passage de l'ignorance à la connaissance en perist. 2, 95. 455 ; 5, 273 ; 10, 341. 545. 1008.

[311]  Il existe une tragédie grecque chrétienne, le Christus patiens, centon euripidéen attribué à s. Grégoire de Nazianze. Dans le monde latin, on n'a rien de tel avant Roswitha de Gandersheim (xe s.), qui compose six drames chrétiens (p.ex. Abraham eremita ; Gallicanus) destinés non à être joués, mais à se substituer à la lecture de Térence.

[312]  Cf. Zehnacker & Fredouille 1993, p. 409 n. 1 et p. 417. L'inexistence d'un théâtre chrétien peut recevoir plusieurs explications, dont la décadence du théâtre profane, disqualifié par son caractère souvent sanglant ou obscène ; dans un contexte chrétien, la représentation liturgique apparaît comme indépassable et occupe largement la place de la tragédie classique, par son caractère sacré, sa charge émotive, voire ses qualités esthétiques. Cf. Longosz 1997 (qui ne mentionne pas perist. 10, insistant surtout sur les 'homélies dramatiques' en grec).

[313]  Perist. 10, le plus long des poèmes de Prudence, a près de 2 fois le nombre de vers du plus développé des autres poèmes du Peristephanon (perist. 2), plus de 3 fois celui de ses syllabes.

[314]  Ce titre, unique dans le Peristephanon, est probablement authentique ; cf. ci-après, § 125.

[315]  Cf. aussi perist. 10, 86-87 hoc tu parasti, perdite, spectaculum | cladis cruentæ de necandis ciuibus. Le narrateur utilise le terme spectaculum dans le même contexte aux vv. 463 et 701.

[316]  Il y a un choeur d'enfants (perist. 10, 662 amplexus unum de caterua infantium) et un choeur de témoins (assesseurs, public du tribunal) émus lors du supplice de l'enfant (perist. 10, 706-710), alors que le juge, par hybris, reste inflexible, tout comme la mère, héroïne d'allure stoïcienne.

[317]  La tragédie commence par l'entrée du martyr qui se présente devant le juge (perist. 10, 74-76), siégeant au milieu de la scène. Lors de la décapitation de l'enfant et de la mise sur le bûcher de s. Romain, deux groupes sortent de part et d'autre (perist. 10, 826. 846-847), le juge n'assistant pas aux exécutions et restant sur scène (perist. 10, 866-867 quod cum tumenti nuntiatum iudici, | commouit iram fellis implacabilis - récit de messager, typique de la tragédie).

[318]  Cf. perist. 10, 1111-1115 ; cf. aussi n. préc.

[319]  Cf. Lease 1895 : Prudence viole des règles observées par Plaute (p.ex. ne pas faire précéder l'iambe final d'un mot crétique) et recourt souvent à des licences rares chez Horace (substitution de l'anapeste au 1er pied).

[320]  Cf. n. préc. ; ce fait est comme confirmé par la plus grande élégance des autres poèmes : recherche dans la disposition et dans l'expression, concision du récit, fermeté du plan.

[321]  Le titre peut indiquer l'appartenance d'un poème à un ensemble (cf. §§ 148. 162-163. 173).

[322]  Ce seul titre est donné par les mss C, EFhkm, p (familles aa ba bb) en tête du poème, et figure dans les explicit des mss TVNde, Fh, Snqtuxy (fam. ab ba bb) et dans les sommaires des mss c, e (fam. aa ab). Embarrassés par ce titre peu commun, des copistes donnent deux titres (mss Cb, OS) ou transmettent une adaptation du titre original développant l'appellation du personnage, p.ex. par l'épithète sanctus, et faisant dépendre la désignation du martyr de la préposition de (mss c, il, OS) ou, par analogie avec d'autres poèmes du recueil, de passio (mss C, e, Pf, suwxyz ; le ms. b a le titre passio Romani). Sur les familles de mss, cf. § 216-226.

[323]  Ces éléments figurent dans les titres des autres poèmes du recueil (cf. ci-après App. C, p. 132-138), sauf pour perist. 8, autre cas particulier (cf. § 187-189).

[324]  Romanus contra gentiles est donné par les mss b, TVNde, OSnrt (familles aa ab bb) ; on a des traces du sous-titre contra gentiles dans des formes corrompues du titre de ce poème (mss D, s).

[325]  Cf. § 251. L'éditeur le reconnaît lui-même (f. 148r ; c'est nous qui soulignons) : 'Supplicium Romani martyris, quod Aldus Romanus seorsim tragoediæ nomine impresserat, ex industria inseruimus Coronatis, ne quis hoc putet negligentia factum. Nam quum exemplaria, quæ uidi, omnia ita haberent, modo quæ essent paulo uetustiora, tum res ipsa cum argumento coronatorum bene conuenit.'

[326]  À ce titre sont joints les noms Aurelius Prudentius Clemens (mss NTVde, qtuxy [familles ab bb]), Prudentius Clemens (mss Onprs [fam. bb]), Prudentius (ms. m [fam. ba]).

[327]  Il s'agit des mss c, BNTVde, lm, OSnprtxy (familles aa ab ba bb).

[328]  Cf. § 4 nn. 11. 13.

[329]  Cf. § 125 n. 53.

[330]  Ce poème est improprement désigné comme 'apoth. præf. 1' dans l'Index du ThlL ; en fait, seul 'apoth. præf. 2' est une préface.

[331]  Il est à noter que dans le ms. l (famille ba), les deux 'poèmes-charnières' sont appelés liber (f. 65v : liber de beato Romano martyre ; f. 88v : liber de Trinitate), à l'instar des recueils lyriques et des poèmes hexamétriques. Compréhensible pour perist. 10, le fait est singulier en ce qui concerne les 12 vv. du De Trinitate : aurait-on là, au xe s., une trace indirecte d'une présentation des oeuvres de Prudence où ce qui est reconstitué ici était encore patent ?

[332]  Cf. § 8 et n. 25. De même, la disproportion de perist. 9 et 11 (resp. 106 et 246 vv.) ne les empêche pas d'avoir maintes symétries (cf. § 134-137) et de former un cadre pour perist. 12.

[333]  Cf. perist. 9, 105-106 urbem adeo, dextris successibus utor, | domum reuertor ; 11, 179-180 quod lætor reditu, quod te, uenerande sacerdos, | complecti licitum est ; 12, 65-66 hæc didicisse sat est Romæ tibi : tu domum reuersus | diem bifestum sic colas memento.

[334]  Cf. perist. 9, 3-4 hic [= Foro Cornelii] cum peterem te, rerum maxima Roma, | spes est oborta prosperum Christum fore ; 7-8 dum lacrimans mecum reputo mea uulnera et omnes | uitæ labores ac dolorum acumina ; 101-104 tunc arcana mei percenseo cuncta laboris, | tunc, quod petebam, quod timebam mur-muro : ¦¦ et post terga domum dubia sub sorte relictam, | et spem futuri forte nutantem boni ; 11, 177-182, en part. 177-178 hic [= ante tumulum martyris] corruptelis animique et corporis æger | oraui quotiens stratus. Lana (1962, p. 27-29) pense que Prudence, qui devait avoir rang de sénateur, s'est rendu à Rome pour être jugé par le præfectus Vrbi. Cette hypothèse explique les formules évasives utilisées par le poète, mais n'empêche pas que d'autres scénarî soient envisageables.

[335]  Il y a disproportion entre c. Symm. 1 et 2 et entre les 2 pièces de transition (cf. § 129-130).

[336]  S. Cassien est tué par les coups des élèves qu'il aurait auparavant maltraités (-> 9, 28) ; s. Hippolyte subit le 'schisme' de son corps (cf. perist. 11, 19 schisma Nouati et 119 scissa minutatim labefacto corpore frusta). Les soldats de perist. 1 meurent en milites Christi, succombant au glaive après l'avoir manié (perist. 1, 31 nec rudem crudi laboris ante uitam duxerant).

[337]  Cf. perist. 9, 106 Cassianum prædico ; 11, 231-238 (demande à l'évêque Valérien d'inscrire la fête de s. Hippolyte au calendrier de son diocèse).

[338]  Prudence, qui mentionne la date de la fête de s. Hippolyte à la fin de perist. 11, ne pouvait ignorer ce fait qui amena, un siècle plus tard, les évêques de Milan à associer les deux cultes - peut-être sous l'influence de Prudence (cf. § 257-258). Il y a dans le recueil une autre coïncidence de dates : s. Fructueux et ses compagnons (perist. 6) et ste Agnès (perist. 14) sont fêtés un 21 janvier ; cependant, dans ce cas, aucun lien thématique ou formel n'existe entre ces poèmes, hormis 2 parallèles lexicaux (cf. § 107) montrant plutôt qu'ils ont été composées en des temps différents (et sans programme commun qui les lierait).

[339]  Cf. perist. 12, 3-6. 21-22. 57-58. 63-66.

[340]  Cf. § 131 et n. 67.

[341]  Cf. perist. 2, 529-548 : Prudence vante la félicité des Romains, qui peuvent vénérer des martyrs illustres et innombrables. Cette attente implicite sera comblée : perist. 11, 1-2 innumeros cineres sanctorum Romula in urbe | uidimus.

[342]  Cf. § 4 et nn. 11. 13.

[343]  Cf. Notice de perist. 2, p. 149.

[344]  C'est en part. le cas du poète païen Claudien (cf. Paschoud 1967, p. 147-149) ; cf. ici § 4.

[345]  L'association répétée du paganisme aux origines troyennes de Rome (cf. perist. 2, 445 error Troicus ; 447-448 ueneratus occultis focis | Phrygum penates exsules ; 11, 6 cum coleret patrios Troia Roma deos) est comme une manière subtile de critiquer la 'nouvelle Rome', proche du site de Troie.

[346]  La diues manus (perist. 11, 185) qui orna la tombe de s. Hippolyte semble être celle de Damase, auteur aussi des travaux de drainage de la colline vaticane (cf. Damas. carm. 20), objets d'un discret hommage en perist. 12, 33-36.

[347]  Ce poème est destiné à un baptistère construit sur le lieu où sont ensevelis des martyrs ; une telle construction et la composition d'une épigramme pour expliquer sa signification sont probablement inspirés de l'oeuvre et des idées damasiennes à S.-Pierre de Rome. Cf. § 187.

[348]  Le choix de célébrer s. Quirin, martyr de Siscia (Croatie) dont la dépouille venait d'être transférée à Rome et ensevelie à la basilique S.-Sébastien, semble lié à une politique délibérée des autorités religieuses, voulant y remplacer un culte 'alternatif' de sts Pierre et Paul et y empêcher une résurgence avec la pratique de banquets funéraires désordonnés. Damase déjà avait placé là une inscription précisant que les restes des Apôtres n'y étaient plus (carm. 20), et une autre en l'honneur d'un martyr qui s'y trouve enseveli (carm. 21 ; Prudence imite ce poème en perist. 5, 249-264). À ces motifs généraux s'ajoutaient peut-être pour Prudence ceux, plus personnels, des commanditaires (cf. § 183 n. 150 et en général § 180-186).

[349]  Prudence reprend des éléments lexicaux de ces épigrammes en perist. 3. 5 et 11, en réutilise la trame narrative dans son récit de perist. 3 (cf. § 106 et n. 13-15), et compose lui-même un tel texte, édilitaire et martyrial : perist. 8 (cf. § 187).

[350]  Le texte de ce v. est discuté, en part. la mention iocantur (-> 2, 567).

[351]  Perist. 2 est antérieur à perist. 4 (cf. § 108) et donc aussi à perist. 1 (cf. § 175-176).

[352]  Cf. perist. 9, 10-11 fucis colorum picta imago martyris | plagas mille gerens, totos lacerata per artus ; 71-72 reddimus ecce tibi tam milia multa notarum | quam stando, flendo, te docente, excepimus ; cf. aussi perist. 9, 13 innumeri... pueri.

[353]  Cf. Thraede 1965, p. 79-140 ; cf. aussi Ross 1990.

[354]  Nom rare, apex se trouve aussi en perist. 9, 53 (passage dont dépend perist. 3, cf. § préc.).

[355]  Cf. § 27 n. 65.

[356]  Ce trait constitue une mise en valeur. On peut comparer les sept Passions au groupe de 14 poèmes d'Ausone intitulé Ordo urbium nobilium (= carm. 285-298 ; CPL 1404). Dans cette suite d'éloges d'une ou deux villes de l'Empire, la 1ère et la plus courte (un seul v. : prima urbes inter, diuum domus, aurea Roma) est consacrée à Rome, la dernière et la plus longue (41 vv.) célèbre Bordeaux, ville natale du poète, qui lui est chère à un autre titre. Cf. aussi § 159 n. 109.

[357]  Cf. perist. 2, 519-520 apostolorum et martyrum | exosculantur limina ; præf. 42.

[358]  Les ascètes, tels s. Antoine, ne commencent à être considérés comme des saints, à l'égal des martyrs, que du temps de Prudence. La prééminence des Apôtres demeure jusqu'à nos jours.

[359]  Les 'hymnes hispaniques' célébreront souvent des groupes de martyrs : deux soldats (perist. 1), un évêque et deux diacres (perist. 6), les martyrs d'une cité (perist. 4).

[360]  Cf. Pietri 1976, p. 1571-1596. De même, Prudence se fait l'écho du thème de propagande pontifical associant s. Pierre (et ses successeurs) à la figure de Moïse (chef du peuple de Dieu) en perist. 12, 31-34 (cf. ibid., p. 317-341), thème souvent illustré par l'iconographie contemporaine (cf. Fontaine 1964b, p. 258, n. 22).

[361]  Cf. perist. 2, 457-472 ; 11, 31-32 et les deux préfaces du Contre Symmaque (s. Paul, s. Pierre).

[362]  Ce qui suit est synthétisé dans trois tableaux, § 203-205.

[363]  À ce sujet, cf. Fontaine 1981, p. 184-185 : il y a un jeu de symétries et d'inclusions aussi bien thématique que formel. Cf. aussi Seng 2000 ; Recanatini 1991 ; Toohey 1991.

[364]  Sts Pierre et Paul, originaires l'un de la Galilée et l'autre de Tarse (mais citoyen romain), sont venus d'Orient pour subir le martyre à Rome, où ils sont ensevelis. S. Cassien est issu d'une ancienne colonie romaine (perist. 9, 1-2), où il meurt ; s. Hippolyte est grec, il meurt près de l'embouchure du Tibre et est enseveli au pied des murs de Rome (perist. 11, 151-152).

[365]  Ces martyrs sont les seuls du recueil primitif à ne pas être cités dans le canon romain de la messe, et les seuls à ne pas être représentés dans l'iconographie des catacombes (cf. § 87).

[366]  S. Laurent (perist. 2 et Damas. carm. 33), s. Hippolyte (perist. 11 et Damas. carm. 35), sts Pierre et Paul (perist. 12 et Damas. carm. 20, ainsi que carm. 1. 3. 4), ste Agnès (perist. 14 et Damas. carm. 37) ; on peut encore citer s. Sixte (perist. 2, 21-32 et Damas. carm. 17).

[367]  Cf. Guyon 1987, p. 412-413 : se basant sur une comparaison entre la répartition des peintures et celle des inscriptions damasiennes dans les cimetières, l'auteur détermine les choix les plus significatifs de Damase, car les plus 'personnels'. Tel est le cas pour les martyrs évoqués ici, dont les sanctuaires ont en outre tous bénéficié des largesses impériales : 'non content de consacrer les plus importants cimetières romains, Damase a probablement cherché très consciemment à placer aussi sa signature sur le terrain même des créations impériales pour y laisser, à côté de la marque de la famille constantinienne, celle même de l'Église' (ibid., p. 413). Il s'agissait probablement aussi de contribuer à mettre fin à la pratique du refrigerium, prônée par Constantin (ibid., p. 85 n. 312) ; cf. ici § 96.

[368]  Ambr. hymn. 8. 12. 13 ; cf. § 69 et n. 168-172.

[369]  Ce calendrier datant de 448/449 (CIL I2 p. 254-278, pp. paires ; cf. DECA, s.n. Polemius Silvius, p. 2080 [Loi]), juxtapose fêtes profanes, païennes et chrétiennes - en évoquant pêle-mêle les natalia des Muses, d'empereurs et de martyrs - et ne mentionne qu'un petit nombre de fêtes de martyrs : le natalis sancti Vincentii martyris (le 22.1 ; cf. perist. 5), la depositio sancti Petri et Pauli (le 22.2 ; cf. perist. 12), le natalis sancti Laurenti martyris (le 10.8 ; cf. perist. 2), la fête d'Hippolyti martyris (le 12. 8 ; cf. perist. 11), ainsi que le natalis sancti Stephani martyris (le 26.12 ; cf. perist. 2, 369-372) et le martyrium Maccabæorum (le 1.8 ; cf. perist. 5, 521-528. 533-536 ; 10, 776-780). S. Cyprien (pourtant célèbre) et s. Cassien n'y figurent pas.

[370]  Ce verre doré, de provenance inconnue, est conservé au Bargello, à Florence (inv. 32 ; cf. Zanchi-Roppo 1969 n° 34, fig. 17). Autour d'un motif central, il comprend un large cadre avec une alternance de six personnages et de six colonettes portant un titulus ; on y lit les noms Epolitus (s. Hippolyte, cf. perist. 11), Petrus, Paulus (cf. perist. 12), Laurentius (cf. perist. 2), Sustus (s. Sixte, cf. perist. 2, 21-32) et Ciprianus (cf. perist. 13).

[371]  À ce sujet, cf. Callu 1985, p. 116-119.

[372]  Ces victimes juives de la persécution d'Antiochus IV Épiphane sont parmi les rares martyrs cités dans le calendrier de Polémius Silvius (cf. ci-dessus n. 102), et figurant dans le De officiis ambrosien (1, 41, 202-203) ; déjà cités par s. Cyprien (Fort. 11), ils font l'objet de plusieurs homélies de sts Augustin (serm. 300-301), Grégoire de Nazianze (orat. 22) et Jean Chrysostome (hom. 1-3). C'est à la même époque que les chrétiens prennent possession de la synagogue d'Antioche où se trouvaient leurs reliques.

[373]  Cf. de Bruyne 1969, p. 40-42. Une coïncidence veut que nous proposions pour le Peristephanon ce que l'on a observé dans le domaine iconographique : le passage d'un groupe de sept à un groupe de douze ou treize !

[374]  Cette tension entre Rome et la province, du point de vue des fidèles, est expressément mentionnée à la fin de perist. 2 (v. 529-584) ; cf. § 152.

[375]  En outre, perist. 2 mentionne s. Étienne, protomartyr (perist. 2, 369-372), tandis que perist. 5 évoque les préfigurations des martyrs que sont Abel (perist. 5, 371-372) et Jean-Baptiste (perist. 5, 375-376), ainsi que les Maccabées, autre groupe de sept (perist. 5, 522. 533-536).

[376]  Dans le groupe des 14 pièces de l'Ordo urbium nobilium d'Ausone (cf. § 144 n. 89), la première commence par prima urbes inter, tandis que la dernière comporte un rappel de la première et de l'ensemble du groupe. Dans les sept Passions, avec perist. 2 et 5, la situation serait tout à fait comparable.

[377]  Il serait inapproprié de ranger cette pièce, où l'auteur dit son regret de ne pas connaître Rome, après les poèmes où il décrit son voyage (perist. 9. 11. 12). En fait, le désir manifesté par le poète à l'orée du recueil, avec perist. 2, est pleinement accompli avec les poèmes centraux, où la même tension est encore rappelée ; en outre, à la fin du recueil, avec saint Vincent, Prudence finit par vénérer chez lui en Hispanie un autre 'Laurent'.

[378]  Sur les titres de perist. 8 et 10, cf. resp. §§ 189 et 125. Le fait qu'à part ces poèmes, on ait 2 types distincts de titres semble corroboré par la sobriété des titres en Passio (parfois en 2 mots seulement), qui s'oppose à la longueur des titres en Hymnus (avec toujours l'apposition martyr et une épithète, et souvent d'autres indications) ; cf. ci-après App. C, p. 132-138.

[379]  Cette distinction entre Passio et Hymnus est systématiquement respectée, à quelques exceptions près (moins de 2 % des cas répertoriés ici) : perist. 2 est intitulé hymnus in honorem passionis... dans les mss ACc (famille aa) et hymnus in honorem... dans z (fam. bb) ; perist. 3 est intitulé passio... dans les mss M'pz (fam. bb) ; perist. 5 est intitulé hymnus in honorem... dans b (fam. aa). Les mss uniformisant les titres sont rares et tardifs (cf. § 167).

[380]  En perist. 14 : inter dispersa reperies (cf. Cunningham 1966, réfuté par Schetter 1986).

[381]  Mss Dac, Fm, qu (familles aa ba bb) ; cf. aussi Roma, B. Ap. Vat., Reg. Lat. 74 (s. XIII, fam. ba), ff. 23v. 41r. 43r. 52r. 61r. 64v ; Firenze, B. Laur., Plut. 23.15 (a. 1489, fam. bb), f. 25v.

[382]  Mss Paris, B. nat., Lat. 2335 (s. XII, famille ba ; avec une numérotation continue entre les pièces du Cathemerinon et du Peristephanon, selon leur ordre d'apparition) ; Roma, B. Ap. Vat., Reg. Lat. 1702 (s. XII, fam. bb ; titres systématiquement en Hymnus, ajoutés à l'époque moderne, avec la numérotation des éditions imprimées, qui ne correspond pas à l'ordre d'apparition des pièces dans ce ms. : p.ex. f. 47v hymnus IX in sanctum Cassianum).

[383]  Mss Ow (famille bb) ; cf. aussi ms. Roma, B. Ap. Vat., Vrb. Lat. 666 (a. 1481, fam. bb), où l'irrégularité du titre de perist. 7 (cf. ci-après n. 118) est reportée telle quelle dans le sommaire. Par contre, le ms. w présente des différences entre les titres du sommaire et du texte même.

[384]  Mss Bruxelles, B. royale, 5339-5344 (s. XI, famille ba) ; 14586-14590 (s. XI, fam. ba).

[385]  Ms. Roma, B. Ap. Vat., Reg. Lat. 74 (s. XIII, famille ba) ; tel est aussi le cas, pour la plupart des poèmes, du ms. London, Brit. Libr., Burn. 247 (a. 1464, fam. ba), qui garde cependant les titres originaux en Hymnus de perist. 4 (f. 113v) et 6 (f. 117v). Semblablement, le copiste uniformise tous les titres sauf celui de perist. 7, maintenu avec sa forme en Hymnus, dans les mss Roma, B. Ap. Vat., Vrb. Lat. 666 (a. 1481, fam. bb ; cf. f. 74v) ; Firenze, B. Laur., Plut. 23.15 (a. 1489, fam. bb, dépendant du préc. ; cf. f. 57r).

[386]  Ms. Montpellier, B. fac. méd., H 35 (s. XII, famille ba) ; la réélaboration est évidente, comme le montrent notamment la numérotation des pièces dans un sommaire (f. 28v) - fait très rare - et des titres tels que passio sancti Cypriani Cartaginensis archiepiscopi doctoris incomparabilis (f. 45ra) ou hymnus in solemnitate apostolorum Petri et Pauli (f. 46vb). On trouve des fantaisies semblables dans le ms. Douai, B. mun. 290 (s. XII, fam. ba) : perist. 4 est intitulé in honore decem et octo martyrum Cæsaraugustanorum (f. 28va), perist. 6 de sanctissimis martyribus Fructuoso episcopo Augurio et Eulogio ymnus et passio (f. 30rb), perist. 9 incipit passio sanctissimi et beatissimi Cassiani martyris Forocorneliensi (f. 33r) ; le copiste se soucie cependant parfois du titre qu'il transmet : cf. f. 51va passio Romani martyris, hic textus dicitur Romanus.

[387]  Le ms. A est en accord avec l'ensemble de la tradition pour les titres de perist. 1. 3-5, en désaccord pour perist. 2 ; les parties anciennes du ms. B sont en accord avec l'ensemble de la tradition pour les titres de perist. 1-3. 6-7, en désaccord pour ceux de perist. 4. 9.

[388]  Cf. Ambr. off. 1, 45, 221 hymnus specialiter Deo dicitur ; surtout, Avg. in psalm. 72, 1 hymni cantus sunt continentes laudes Dei. si sit laus et non sit Dei, non est hymnus ; si sit laus, et Dei laus, et non cantetur, non est hymnus. oportet ergo ut, si sit hymnus, habeat hæc tria : et laudem, et Dei, et canticum. Prudence ne tient pas compte de cette distinction, comme le montrent perist. 2, 515-516 Christi frequentans atria | hymnis resultat martyrem ; 6, 151 laudans Augurium resultet hymnus.

[389]  La première attestation (d'après le ThlL) est de 380 : Hier. chron. a Abr. 2183 [Polycarpius et Pionius], quorum scriptæ... passiones feruntur. Les suivantes sont contemporaines de la rédaction du Peristephanon : Avg. serm. 37, 1 ; 218, 1, 1 ; Conc. Carth. [Corp. Christ. 149] p. 43, l. 107 ; Svlp. Sev. chron. 2, 32, 6.

[390]  Cf. perist. 1, 118 state nunc, hymnite matres ; 2, 35-36 quo passionem carmine | digne retexens concinam ? ; 5, 291-292 pulchroque mortis exitu | omnis peracta est passio ; 6, 151 laudans Augurium resultet hymnus ; 10, 1109 sic peracta est passio.

[391]  Delehaye (1927, pp. 46-48. 55. 66-67) considère ces titres, pour la plupart, comme authentiques, tout en émettant à tort des réserves pour celui de perist. 5 (cf. ci-après n. 126). Cunningham (1963, p. 40) estime que les inscriptiones des poèmes remontent à l'autorité de Prudence, qu'elles soient de la main de l'auteur ou d'une personne de son entourage proche.

[392]  Delehaye (ibid.) mentionne des documents (inscriptions gravées, peintures, mosaïques, verres dorés) portant une titulature analogue. On peut aussi comparer les titres donnés aux poèmes du Peristephanon avec ceux que les tachygraphes ont placé en tête des sermons de s. Augustin, dans les collections antiques : p.ex. le serm. 309 (n° 37 de la collection 'campanienne') porte l'indication - contemporaine du texte - habitus Carthagine ad mensam beati martyris Cypriani de eius natali XVIII Kalendas Octobris ; cette désignation de s. Cyprien correspond à la manière dont Prudence nomme les martyrs en perist. 6 et aussi 2. 3. 7. 11.

[393]  Le titre de perist. 5 (Passio sancti Vincentii) a une forme déjà 'médiévale', qui n'en est pas pour autant inauthentique : dans ses poèmes, Prudence utilise plusieurs fois cette formulation (cf. perist. 2, 549 ; 4, 36 ; 6, 76 ; 10, 829 ; 13, 53).

[394]  Cet usage, systématique chez Virgile, se retrouve p.ex. avec les Métamorphoses d'Ovide. À l'exception du Contra Symmachum et de la Præfatio, les poèmes ou recueils de Prudence portent tous des titres grecs, suffisamment rares (voire uniques, comme Hamartigeneia) et recherchés pour attester du soin mis au choix de ces titres. Cf. Brozek 1983 ; Henriksson 1956.

[395]  Le titre des Confessions de s. Augustin évoque à la fois l'aveu des péchés et la profession de foi. La Psychomachia de Prudence est une lutte acharnée où l'on risque sa vie (ici la vie éternelle), sens habituel du terme (cf. Polyb. 1, 59, 6), et un combat spirituel, celui de l'âme ; de même, Peristephanon (peri stefanwn) désigne autant 'Les couronnes (des martyrs)' que 'Les Étienne', c'est-à-dire 'Les martyrs' (cf. § 21).

[396]  C'est le cas des Philippiques de Cicéron (cf. celles de Démosthène) et du De officiis minis-trorum ambrosien (cf. le De officiis cicéronien). L'emploi par Prudence de Passio pour désigner des hymnes consacrées aux martyrs est une reprise du titre généralement donné aux récits dramatisés voire romancés des martyres (par analogie implicite avec la Passion du Christ).

[397]  Cf. præf. 7-9 ; Prudence reprend en outre, sinon des souvenirs personnels, du moins le topos des souffrances des élèves sous la férule de leur maître en perist. 9, 25-28. 38. 42.

[398]  La manière même dont Prudence construit les éloges qu'il décerne aux martyrs découle en droite ligne des préceptes relatifs au genus demonstratiuum, avec leur énumération des objets de la laudatio. Cf. p.ex. Rhet. Her. 3, 10 ; Cic. de orat. 2, 45-46 ; part. 72-79.

[399]  Cf. Serv. Æn. præf. in exponendis auctoribus hæc consideranda sunt : poetæ uita, titulus operis, qualitas carminis, scribentis intentio, numerus librorum, ordo librorum, explanatio ('pour présenter les auteurs, il convient de considérer ceci : la vie du poète, le titre de l'oeuvre, la qualité du poème, l'intention de l'auteur, le nombre des livres, leur explication'). On l'a vu, Prudence accorde une certaine importance à l'ordo librorum (cf. § 17), tout comme au numerus librorum (cf. § 156-157) ; il le fait aussi pour le titulus operis, comme le montrent les titres grecs de plusieurs de ses oeuvres. Enfin, sa Præfatio donne l'esquisse d'une biographie autorisée (poetæ uita) ainsi que la scribentis intentio (indiquée aussi, généralement, dans les préfaces secondaires) - de même que certains passages écrits à la 1ère pers. dans d'autres poèmes.

[400]  Cf. Gennad. uir. ill. 13.

[401]  Cf. perist. 1, 10-12 (exagération de la popularité et des attributions de martyrs locaux) ; 4, 57-64 (comparaison excessivement avantageuse avec Rome et Carthage pour le nombre de martyrs) ; 89-108 (revendication insistante d'un martyr illustre mort ailleurs qu'à Saragosse).

[402]  Cf. perist. 2, 573-584 ; 11, 243-244 ; 14, 124-133.

[403]  Cf. perist. 1, 115-120 ; 3, 201-215 ; 4, 193-200 ; 6, 142-162.

[404]  Cf. perist. 3, 141-142. 208-210. 215 ; 4, 161-172 ; 6, 161-162.

[405]  Perist. 2 fut composé avant perist. 4 (cf. § 108) ; perist. 5, avant perist. 4. 6 (cf. § 113-114) ; perist. 9, avant perist. 1. 3 (cf. §§ 140. 142) ; perist. 11, avant perist. 3 (cf. § 143) ; perist. 14, avant perist. 3. 6 (cf. § 106-107).

[406]  Cf. Theodoret. hist. eccl. 5, 26.

[407]  Cf. c. Symm. 2, 1109-1132. Un tel appel pourrait être une fiction destinée à rendre hommage à une mesure récente ; même relativisé, cet élément chronologique reste utilisable (sauf s'il y a pseudépigraphe, une telle fiction ne peut s'appliquer à un événement ancien).

[408]  Cf. § 104 et n. 10-11.

[409]  Même s'ils semblent liés à des commandes locales, ces poèmes ne s'intègrent pas dans ce groupe : perist. 7 ne célèbre pas un martyr hispanique ; perist. 8 apparaît comme un doublet de perist. 1 (mêmes martyrs ; cf. § 188).

[410]  Cf. præf. 42 (à ce sujet, cf. § 144).

[411]  Cf. Cunnigham 1976.

[412]  Cf. § 139 et n. 81 ; § 186 et n. 157.

[413]  La 1ère strophe du poème (en part. perist. 7, 3-5 urbis moenia Sisciæ | concessum sibi martyrem | complexu patrio fouent) peut laisser entendre que le martyr est enseveli dans sa patrie croate d'origine, Siscia ('les remparts de la ville de Siscia, à qui ce martyr a été accordé, l'entourent d'un amour paternel') mais peut aussi, moyennant un changement de ponctuation, se référer à Rome ('les remparts de la Ville, à qui le martyr de Siscia a été accordé, etc.') ; dans les 2 cas, l'emploi de moenia (désignant les habitants) crée une synecdoque d'autant plus curieuse que s. Quirin n'a été enseveli à l'intérieur des murs ni de Siscia, ni de Rome. Par contre, concessum s'accorde particulièrement bien avec le fait d'une translation de reliques (il est paradoxal pour Siscia, à qui s. Quirin a été 'donné' comme évêque, mais 'pris' comme martyr ; cf. n. suiv.).

[414]  Cf. Hier. chron. a. Abr. 2324 [= a.D. 308]. L'expression sub Galerio duce (perist. 7, 6) ne peut être tirée de la Passio, mais provient d'une interprétation du texte hiéronymien, de même que la mention ambiguë de Siscia comme éventuel lieu de sépulture (cf. n. préc.), ce qui n'a jamais été le cas. S'il avait disposé du texte de la Passio ou résidé dans la région, Prudence aurait connu l'emplacement de la tombe (à Savaria, près de la porte de Scarbantia) et aurait pu donner le nom du fleuve (le Sibaris).

[415]  Cf. Herzog (éd. ; 1989), p. 530-531, § 597. 5 [Fontaine] (BHL 7035 ; CPL 2058). La fin du texte, où il est question de translation de reliques, est cependant un appendice postérieur - il se réfère à l'époque de Prudence, sans grande précision toutefois (cf. ici § 185 n. 153).

[416]  Cf. § 77 et n. 188.

[417]  On pourrait p.ex. avancer l'hypothèse que le commanditaire appartienne au cercle de Lucceia, fille de Rufus Viventius Gallus ; cette famille a des liens avec la Pannonie et, à Rome, avec le site funéraire de S.-Sébastien (en part. avec la Platonia, où est enterré s. Quirin) ; Rufus Viventius a prêté main-forte - tardivement il est vrai - à Damase contre l'anti-pape Ursin, et fut remplacé peu après à sa charge de præfectus Vrbi par Prétextat, adversaire païen de s. Ambroise et objet probable de la moquerie du Carmen contra paganos (cf. § 57).

[418]  Cf. perist. 5, 525-532. 537-544. Le supplice par noyade dans un bateau piégé que Prudence mentionne en perist. 11, 69-76 est distinct de celui qui est évoqué en perist. 5 et 7.

[419]  On trouve un même jeu d'imitation thématique entre perist. 2 et 5 (cf. § 111-112), mais dans ce cas, c'est le poème le plus tardif, avec des exemples de 'seconde catégorie' (perist. 5), qui est pourtant mis en valeur, afin d'obtenir un certain équilibre avec le modèle (perist. 2). On ne trouve par contre rien de tel entre perist. 5 et 7.

[420]  Il est question de cette translation dans un appendice de la Passion en prose : facta autem incursione barbarorum in partes Pannoniæ, populus Christianus de Scarabatensi urbe fugiens, sanctum corpus Quirini episcopi et martyris afferentes secum deduxerunt. Il serait difficile d'identifier précisément cette incursion barbare avec l'une de celles qui sont attestées à cette époque.

[421]  Cf. Carcopino 1956, p. 230-231 ; Ferrua 1979. L'inscription à s. Quirin peinte dans la Platonia correspond à Ps.-Damas. 76a (éd. Ihm ; n° 64 dans l'éd. de Ferrua).

[422]  Les trois Pères latins qui ont eu une influence sur Prudence (sts Ambroise, Damase et Augustin) condamnent cette pratique auparavant soutenue par Constantin (repas funéraires communs, sans clergé, ni liturgie, ni calendrier : cf. § 96).

[423]  Cf. Damas. carm. 20 ; cf. aussi carm. 21 (autre culte de substitution, cf. § 139 n. 81).

[424]  S. Ambroise mentionne un triple pèlerinage (hymn. 12, 27-28 trinis celebratur uiis | festum sacrorum martyrum), alors que Prudence insiste sur la dualité de ces lieux de culte (perist. 12, 7-10. 29-32. 45-46. 55-64) et précise en perist. 12, 57 : per bifidas plebs Romula funditur plateas.

[425]  Cf. § 96 et Comm., -> 11, 171-174.

[426]  On le voit dans un grand nombre de mss de la famille bb des ix-xe s. : cf. § 227 n. 22.

[427]  Cf. § 228 n. 23. Les auteurs de ces poèmes sont toujours mentionnés.

[428]  Perist. 8 manque en effet dans les mss A et B, ainsi que uxy (famille bb) ; il peut s'agir d'un fait purement accidentel, vu la brièveté du poème.

[429]  Sur les poèmes ambrosiens, cf. § 71-72.

[430]  Cf. cath. 11 et Ambr. hymn. 5 (Nativité) ; cath. 12 et Ambr. hymn. 7 (Épiphanie).

[431]  Cf. cath. 1-2 et Ambr. hymn. 1-2 (matines ; laudes) ; cath. 6 et Ambr. hymn. 4 (complies). En outre, (chez Prudence) cath. 5 correspond à vêpres ; Ambr. hymn. 3, à terce.

[432]  Cf. perist. 2 et Ambr. hymn. 13 (s. Laurent) ; perist. 12 et Ambr. hymn. 12 (sts Pierre et Paul) ; perist. 14 et Ambr. hymn. 8 (ste Agnès).

[433]  Les 2 poèmes ont des dimensions proches (120 et 114 vv.) ; bien que leurs sujets respectifs soient fort différents, tous deux finissent sur une invitation aux mères, et à d'autres, à chanter (perist. 1, 118-120 et cath. 9, 109-111), parlent de miracles vus de tous (perist. 1, 91 et cath. 9, 7-8), de guérisons (perist. 1, 112-114 et cath. 9, 31-33. 66), d'enfants rendus à leur mère (perist. 1, 118 et cath. 9, 42-44), de démons chassés (perist. 1, 97-111 et cath. 9, 52-57), et aussi de l'étendard de la Croix victorieux du serpent (perist. 1, 34-36 et cath. 9, 82-84. 88-92), du baptême de sang (perist. 1, 30 et cath. 9, 86-97 ; cf. aussi perist. 8), de portes de l'éternité réouvertes (perist. 1, 29 et cath. 9, 70-75).

[434]  Les 2 poèmes ont des dimensions proches (215 et 205 vv.) ; la coïncidence métrique est comme soulignée par la similitude de deux passages : perist. 3, 208-209 serta... | texta feram pede dactylico ; cath. 3, 28-29 sertaque mystica dactylico | texere docta liga strophio. On trouve d'autres motifs communs, très particuliers : mépris des roses (perist. 3, 21 et cath. 3, 21) ; colombe faisant fuir l'ennemi (perist. 3, 161. 171-175 et cath. 3, 166-167).

[435]  À la différence des 3 autres paires de poèmes, celle-ci présente une disparité dans les dimensions (perist. 4 : 200 vv. ; cath. 8 : 80 vv.) et l'on peine à trouver des parallèles thématiques ou lexicaux (hormis la mention d'ornements pour la chevelure et la tête : perist. 4, 13. 20. 21. 24. 25. 55-56 et cath. 8, 23-24). Il est intéressant de voir par contre en cath. 8, 33-48 des réminiscences adventices de motifs premiers en perist. 11 (-> 11, 241-245) et 12 (-> 12, 31-44), ce qui s'intègre bien dans la chronologie relative ici proposée.

[436]  Plusieurs détails ou motifs de perist. 6 trouvent une correspondance dans cath. 4 : jeux du cirque (perist. 6, 61-66) et condamnation aux lions (cath. 4, 36-38. 43-45) ; frugalité alimentaire (perist. 6, 52-60 et cath. 4, 28-30) ; prière les mains vers le ciel, dans la posture de l'orant (perist. 6, 103-108 et cath. 4, 52-54) ; Babylone (perist. 6, 110 et cath. 4, 43).

[437]  Ce poème consacré est consacré au temps du jeûne (cath. 8, cf. ci-dessus n. 168, à la rupture du jeûne) ; ce thème ascétique se retrouve en perist. 2 (nombreux parallèles lexicaux). Il n'y a pas de correspondance remarquable avec perist. 10 (poème à part. cf. § 122-129).

[438]  Cf. § 126 et n. 58.

[439]  Ci-après sont récapitulés les principaux indices ou preuves (directs ou indirects) utiles à l'établissement d'une chronologie du Peristephanon, avec une référence au Commentaire [->] ou à cette Introduction [cf. § ...].

[440]  Bergman a recensé les mss dans toute l'Europe ; sa liste du De codicibus Prudentianis (1910) est quasi exhaustive.

[441]  Cf. Cracco Ruggini 1979, p. 75 n. 215 (avec bibliographie sur le ms. A). On lit au centre du f. 45v, à l'aide des rayons ultra-violets, l'inscription ]tius Agorius Basilius, en onciales, de la main du glossateur. La reconstitution de la forme complète est aisée, d'après la suscription Vettius Agorius Basilius Mauortius V C figurant dans de nombreux mss des Épodes d'Horace, dont l'archétype appartenait au même personnage. La question de la nature de cette inscrip-tion est déjà discutée avec clarté par Winstedt (1903, p. 206-207) ; cf. Jannacone 1948.

[442]  Ce ms. comprend tout le Cathemerinon (f. 1r-45r), les 3 premiers livres hexamétriques (f. 46r-124r) mais non le Contre Symmaque. Le fragment du Peristephanon occupe les ff. 124v-155v.

[443]  C'est le cas de 2 mss du xiie s., qui ne transmettent une oeuvre de Prudence que pour son contenu narratif, sans en respecter la disposition métrique : Paris, B. s. Gen., 134 (f. 81va- 82va : perist. 3, 1-169) ; Bruxelles, B. royale, 9742 (f. 159v-163r : perist. 2).

[444]  Le ms. Paris B. nat., Lat. 1656 A (s. xii-xiii) transmet perist. 13 (f. 2va-4ra) parmi une série d'écrits de et sur s. Cyprien. On a comme une préfiguration des Acta sanctorum modernes avec le ms. Bruxelles, B. royale, 9332-9346 (a. 1428), qui insère perist. 2 (f. 12vb-15va) dans une collection de documents biographiques sur s. Laurent.

[445]  Cf. Winstedt (1904), évoquant Stettiner (1895). Sur le ms. U, copié à Reichenau autour de 900, cf. Eggenberger (1986 ; 2000) et Beer (1980).

[446]  Cette hypothèse se fonde principalement sur les particularités orthographiques que devait avoir cet archétype, trahissant la langue du lieu (en particulier abondance de h). Le fait est du moins manifeste pour l'archétype de la famille bb (cf. Bergman, éd., p. xliv).

[447]  Jannacone (1948) veut remettre en cause l'interprétation de Bergman, généralement admise et reportée ici ; elle cite, p. 232, une série de leçons concordantes propres aux mss NV, MOSU (familles ab et bb) et aux mss C, EP (fam. aa et ba) - ces dernières ne posent pas de problème, tandis que les premières, s'il ne s'agit pas de pures coïncidences, pourraient s'expliquer par une contamination légère (indépendante de celle de l'archétype ba avec le ms. d) de l'archétype bb avec un autre ms. de la famille ab.

[448]  Cf. § 17 n. 43-44.

[449]  Cf. § 17 n. 43.

[450]  Son f. 23v porte la fin de cath. 12 et le début de perist. 10 (qui sera suivi de perist. 1 et du reste du recueil). Il y a là même une trace de l'ordre primitif, puisqu'entre l'explicit de cath. 12 et le titre de perist. 10, on a l'indication incipit Apostheoses, erronée ici mais s'expliquant par le fait que, dans un modèle direct ou indirect de B, cath. 12 était suivi de l'Apotheosis.

[451]  Les poèmes ne sont cependant jamais rangés dans l'ordre de l'année liturgique, qui donnerait : perist. 3 ; cath. 11-12 ; perist. 6 et 14 ; 5 ; 1 et 8 ; 12 ; 2 ; 9 et 11 ; 13 ; 4 ; 10.

[452]  Cf. mss O, f. 65v; S, pp. 153. 154 ; o, f. 75r-v; q, ff. 111v. 112v; r, ff. 77v. 78r.

[453]  Cf. ms. w, ff. 80v. 84r.

[454]  Il existe une incertitude dans la famille bb : le Peristephanon prend-il fin avec perist. 10 ou avec l'Epilogus ? Généralement, les témoins illustrent la seconde possibilité (mss Ooqr [cf. ci-dessus n. 13] ; S, p. 154 ; x, f. 60r), reflétant une présentation des poèmes lyriques où cath. 11 et 12 ne sont pas encore placés à la suite du Peristephanon ; plus rarement, les mss donnent une présentation plus 'logique', donc peut-être artificielle, qui met un point final au Peristephanon après perist. 10 (mss w [cf. ci-dessus n. 14] ; z, p. 275).

[455]  Les mss Dabc, e, fg (familles aa ab ba) ont l'ordre ditt. - epil. ; les mss Jd, OSUopqrvxyz (fam. ab bb) ont l'ordre epil. - ditt. Ici, les familles plus 'tardives' semblent plus conservatrices que la famille aa ; dans les familles de la classe 'B', il pourrait aussi s'agir d'une reconstruction.

[456]  Situation inverse dans le ms. N, où l'Epilogus est donné (f. 156r-v) après un Dittochæon lacunaire (f. 154v-155v) et avant un Dittochæon mutilé de son début et de sa fin (f. 157r-v).

[457]  Cf. § 228 n. 23 ; ces deux épigrammes sont notées '14+' dans le tableau ci-après, § 224.

[458]  Le ms. B a vu son ordre bouleversé lorsque certains cahiers (issus de la famille bb) y ont été introduits. L'ordre actuel est le suivant (les parties récentes sont entre parenthèses) : cath. 7, 149 - 9, 93 ; (9, 94 - 10 ; perist. 11 ; 13 ; 12 ; 14+ ; cath. 11 - 12, 112) ; 12, 113-fin ; perist. 10, 1-205 ; (206-453) ; 454-fin ; perist. 1 - 3, 112 ; (3, 113-fin ; 5, 1-342) ; 5, 343-fin ; 4 ; 14 ; 6 - 7 ; 9. Ensuite sont donnés les livres hexamétriques ; perist. 8 manque.

[459]  Le ms. M présente, comme B, un ordre bouleversé (complément du xie s. à des parties du ixe s.). L'ordre actuel est le suivant : perist. 10 ; 2 - 3 ; 8 - 9 ; 11 ; 14 ; 4 ; cath. 2 ; 12 ; præf. ; cath. 3 - 10 ; perist. 1 ; 5 - 7 ; 13 ; 12 ; epil ; cath. 11. Seul le second groupe de poèmes du Peristephanon est conservé dans sa version du ixe s. Quant au ms. v, il donne deux fois perist. 1 (cf. App. C, p. 133 n. 7).

[460]  Dans l'état actuel du ms. U, perist. 11 est interrompu entre les vv. 240 et 241 par un cahier (p. 57-98) comportant aux pp. 61-96 la fameuse Psychomachie illustrée (psych. præf. ; psych. 1-640 ; cf. ici § 210).

[461]  Il s'agit des mss MOSopqrsuvwxyz ; cf. §§ 223-224.

[462]  Les auteurs de ces poèmes, le pape Damase (carm. 37) et Constantina, fille de Constantin (= Ps.-Damas. epigr. 84 [= Ferrua 71]), sont toujours mentionnés dans les mss ; il n'y a pas d'attribution erronée à Prudence.

[463]  La seule exception à ce sujet est donnée au f. 58r du ms. B, à propos de perist. 1 ; ce ms. ayant été complété au xe s. à partir d'un ms. de la famille bb, il est possible qu'on ait là une intervention contemporaine, bien que cette partie de B date du viie s.

[464]  C'est le cas pour le début de perist. 5 (en dimètre iambique, comme les hymnes ambro-siennes chantées dans la liturgie), dans le ms. b (s. XI, famille aa), f. 124ra. On trouve aussi des neumes pour perist. 12, 3 (grand archiloquien) dans le ms. S (s. IX-X, fam. bb), p. 86.

[465]  C'est le cas de perist. 13 dans les mss JV, Pghklm, rsw (familles ab ba bb), et de perist. 14 dans les mss FPfghklm, Us (fam. ba bb). Dans la partie récente de B (s. X, fam. bb), perist. 13 est d'abord copié avec une structure en distiques, puis, après quelques vv., catastichon. On a même une structure strophique pour ces poèmes dans le ms. u (s. XII, fam. bb) : perist. 13 est copié avec des strophes de quatre vv. et perist. 14 avec des strophes de trois vv.

[466]  Ce fait relevé par Rudolf von Raumer (en 1845) puis par Rösler (1886, p. 260) est souvent rappelé (cf. Ortega & Rodriguez 1981, p. 59* et n. 250 ; Bless-Grabher 1978, p. 13-14) ; le nombre des mss glosés en vieil allemand de l'ensemble des auteurs classiques n'équivaut, durant le haut Moyen-Âge, qu'à la moitié de ceux de Prudence. Il est aussi l'auteur pour lequel on a le plus de mss enluminés anciens (cf. Winstedt 1903, p. 204)

[467]  Cf. Steinmeyer & Sievers 1882 : entre autres, mss glosés h, Unpqswyz (familles ba bb).

[468]  Cf. Silvestre 1957a, p. 51(-52) n. 2 : gloses en irlandais et en allemand ; bibliographie.

[469]  Cf. Winstedt 1903, p. 204 : 6 mss avec ce type de gloses, dont le ms. a (s. xi, famille aa).

[470]  Liste des mss transmettant un commentaire carolingien, cf. Silvestre 1957a, p. 57-59.

[471]  P.ex. des scholies figurant dans le ms. a (s. xi, famille aa) ; cf. Silvestre 1957a, p. 54.

[472]  Cf. Silvestre 1956 ; 1957a, p. 55-56 ; ce commentaire se trouve dans les mss Paris, B. nat., Lat. 13953 (s. ixex) et Roma, B. Ap. Vat., Pal. Lat. 235 (s. xi).

[473]  Ce commentaire, édité par Rand (1920), se trouve dans le ms. Valenciennes, B. mun., 413 (394) (s. x-xi) et dans les mss P (s. xin, famille ba), a (s. xi, fam. aa), h (s. xi, fam. ba ; seulement f. 118r-v), u (s. xii, fam. bb). La répartition des familles de mss montre que la transmission du texte et celle de l'annotation peuvent être distincts. De même, le commen-taire figurant sur un feuillet ajouté dans le ms. h n'émane pas de la même source que celui du texte ; cf. aussi la pluralité de commentaires présents dans le ms. a (ci-dessus, nn. 30. 32. 34).

[474]  Cf. Silvestre 1957a, p. 62.

[475]  Ce commentaire est notamment donné par les mss U (s. ixex-x, famille bb), h (s. xi, fam. ba), n (s. xi, fam. bb), w (s. x-xi, fam. bb). Cf. Liébana Pérez 1981-1983.

[476]  Cf. Ortega & Rodriguez (1981), p. 56*.

[477]  Cf. Svlp. Sev. chron. 1, 3, 3 (imitation possible de ditt. 11-12) ; 1, 48, 5 (imitation possible de cath. 7, 163-164. 171). Cf. Merkle 1896, p. 263-271.

[478]  Cf. Symphos. ænigm. 1, 2-3 (év. allusion à perist. 9, 51-54) ; 15, 1 (év. allusion à ham. 581-607) ; 15, 2 (iunctura commune avec ditt. 40, 159) ; 24, 1 (év. allusion à c. Symm. 2, 1052-1054) ; 96, 1 (év. allusion à ham. 367-368). Cf. CCL 133A, pp. 622. 636. 645. 717.

[479]  Hypothèse de Merkle (1896, p. 252-263), qui ne donne toutefois pas de parallèles in-discutables. L'inverse (imitation de s. Augustin par Prudence) est aussi possible (cf. § 5 n. 18).

[480]  Cf. Sidon. epist. 2, 9 similis scientiæ uiri hinc Augustinus, hinc Varro, hinc Horatius, hinc Prudentius lectitabantur. Cette lettre datée de 472 est le plus ancien témoignage, et peut-être le plus flatteur, au sujet de Prudence (un quasi Horace chrétien ou s. Augustin poète !). Sidoine Apollinaire imite par ailleurs notamment perist. 12, 45-54 (->).

[481]  Cf. Gennad. uir. ill. 13.

[482]  Cf. Alc. Avit. carm. 6, 370-372 (= MGH auct. ant. 6, 1 p. 285) has uirtutis opes, hæc sic solacia belli | describens, mentis uarias cum corpore pugnas | prudenti quondam cecinit Prudentius ore ou arte (à propos de la Psychomachie ; hésitation sur la leçon ore/arte).

[483]  Cf. Greg. Tvr. stell. 34 Prudentius cum... prudenter disseret (à propos de perist. 9).

[484]  Cf. Greg. Tvr. glor. mart. 1, 41 (citation d'apoth. 449-453. 455-460. 465-471. 474. 485-501) ; 93 (mention de Prudence et du liber Coronarum ; citation de perist. 1, 82-90 et résumé du poème) ; 106 (mention de Prudence, citation de cath. 6, 133-136) ; glor. conf. 112 (mention de Prudence, citation de ham. 257). En glor. mart. 43, il se base sur le récit de perist. 9 sans bien en comprendre un passage (perist. 9, 47-50 : il croit que les enfants enduisent de cire la tête du martyr, alors que Prudence parle de tablettes à écrire jetées sur la tête de s. Cassien).

[485]  Cf. Ven. Fort. Mart. 1, 18-19 (= MGH auct. ant. 4, 1 p. 296) martyribusque piis sacra hæc donaria mittens | prudens prudenter Prudentius immolat actus.

[486]  Cf. Ennod. carm. 1, 17 (= MGH auct. ant. 7, p. 253-254, n° 348) : cette hymne à ste Euphémie reprend le mètre rare de perist. 14 (cf. § 105), avec d'év. réminiscences lexicales.

[487]  BHL 1626 ; CPL 2060 ; cf. Bless-Grabher 1978, p. 75-77 ; cf. aussi ici § 256.

[488]  Cf. Colvmb. carm. 1, 10 (PL 80, 285a) : ce vers reprend psych. 609.

[489]  Cf. Isid. carm. 9 (PL 83, 1110b) si Maro, si Flaccus, si Naso et Persius horret, | Lucanus si te Papi-niusque tedet, | par erat eximio dulcis Prudentius ore, | carminibus uariis nobilis ille satis ; cf. § 235 n. 41.

[490]  Cf. Isid. orig. 8, 9, 8 (mention de Prudence, extraits de c. Symm. 1, 90-98) ; 8, 11, 58 (citation de c. Symm. 1, 365b-367) ; 19, 33, 3 (mention de Prudence, citation de perist. 4, 25).

[491]  Cf. Aldhelm. ænigm. 76, 1 (CCL 133, 489 : iunctura peut-être reprise de ham. 340) ; 96, 1 (CCL 133, 521 : iunctura reprise de cath. 5, 48).

[492]  Cf. Beda, art. metr. 20, 5-6 (CCL 123A, 135 ; Bède cite ensuite psych. præf. 1-4) ; cf. aussi art. metr. 14, 63-66 (CCL 123A, 125 : mention Prudens in Psychomachia et citation de psych. 98. 594) ; orthog. 145 (CCL 123A, 13 : référence possible à perist. 5, 267).

[493]  Cf. § 261 et n. 131.

[494]  Cf. Bonif. ænigm. 2, 1 (CCL 133, 313 : probable reprise de psych. 161).

[495]  Cf. Alcvin. liturg. (PL 101, 544a-d) : parmi des prières composées par lui ou reprises de Pères latins, on a une Oratio metrica Aurelii Prudentii Clementis, constituée par ham. 931-966 ; cf. carm. 281, 1551 (PL 101, 843d : mention de Prudence dans une liste de poètes chrétiens).

[496]  Cf. Pavl. Diac. eleg. 5 (MGH poet. i, p. 43-44), inspiré de perist. 3, 21-25. 41-45. 191-200 et d'autres auteurs (Virgile, Ovide ; cf. Giovini 2000).

[497]  Env. 60 emprunts à Prudence (répertoriés en CCL 133A, 969-970) ; le De dubiis nominibus, cuius generis sint (CPL 1560) est édité en CCL 133A, 755-820. Sur les mss, cf. CCL 133A, 750.

[498]  Cf. Ward 1993, p. 283 ; Katscher 1973, relevant aussi des similarités avec Virgile et Stace.

[499]  Cf. Ortega & Rodriguez (1981), p. 57*-60* (avec de nombreux autres ex.).

[500]  Ses 29 vv. sont comme un résumé de perist. 3 ; cf. p.ex. v. 25 in figure de colomb volat a ciel et perist. 3, 161-170.

[501]  Cf. cath. 3 ; 4 ; 7 ; 8.

[502]  Cf. perist. 1, 3-15 ; 2, 529-552 ; 3, 191-195 ; 4, 1-16. 189-196 ; 5, 553-568 ; 6, 130-141 ; 9, 5-6. 99-104 ; 11, 135-152. 169-194 ; 12, 29-30 ; 14, 3-6.

[503]  Prudence décrit des fresques représentant des saints (perist. 9, 9-20. 93-94 ; 11, 123-134), des basiliques somptueuses (perist. 3, 191-200 ; 11, 215-230 ; 12, 31-54), et évoque le chant liturgique des hymnes (perist. 1, 118-120 ; 2, 513-516 ; 3, 208-215 ; 6, 145-156 ; 12, 59-60).

[504]  C'est tout surtout le cas de la Psychomachie, que tous les lettrés connaissent alors. Silvestre (1957a, p. 51) indique qu''il n'en est pour ainsi dire aucun qui ne la cite' ; cf. § 231-233.

[505]  Cf. § 233 et n. 36.

[506]  Cf. § 261 n. 131-132. Cf. Notker-Balb. interpr. diu. script. (= notatio ill. uir.) 7 (PL 131, 1000a) si uero etiam metra requisieris, non sunt tibi necessariæ gentilium fabulæ, sed habes in Christianitate prudentissimum Prudentium de mundi exordio, de martyribus, de laudibus Dei, de Patribus Noui et Veteris Testamenti dulcissime modulantem, uirtutum et uitiorum inter se conflictus tropologica dulcedine suauissime proferentem, contra hæreticos et paganos acerrime pugnantem. (Sur le de mundi exordio, cf. § 8 et n. 27).

[507]  Cf. la biographie écrite par Ruotger de Cologne (MGH scr. IV, p. 256 ; PL 59, 753c-754b), qui dit de Prudence : locum in eruditorum bibliothecis et in animis piorum merito tenet, ut olim tenuit ; nam Bruno antistes Coloniensis... eius uolumen ecclesiis omnibus donauit, et ipse manibus semper tenuit... deinde ubi prima grammaticæ artis rudimenta percepit, sicut ab ipso in Dei omnipotentis gloriam hoc sæpius ruminante didicimus, Prudentium poetam, tradente magistro, legere coepit. qui sicut est et fide, intentioneque catholicus et eloquentia ueritateque præcipuus, et metrorum librorumque elegantissimus, tanta mox dulcedine palato cordis eius complacuit, ut iam non tantum exteriorum uerborum scientiam, uerum intimi medullam sensus et nectar, ut ita dicam, liquidissimum maiori quam dici possit, auiditate hauriret.

[508]  Cf. Livt. Ant. 3, 3 (MGH scr. rer. Germ.) : réminiscences de psych. 854-861 (Giovini 1998).

[509]  Cf. Theodvlf. carm. 45, 15-16 (MGH poet. I, p. 543) diuersoque potens prudenter promere plura | metro, o Prudenti, noster et ipse parens ; ord. bapt. 12 (PL 105, 231a) Clemens Prudentius, disertis-simus atque Christianissimus poeta (suivi d'une citation de psych. 439-440a ; même texte au chap. 12 du Liber de sacris ordinibus de Raban Maur : cf. PL 112, 1173b) ; Spir. sanct. (PL 105, 276b-c ; citations de ham. 931-932 ; cath. 6, 5-8 puis 5, 1-5. 157-164). Cf. Abbo quæst. gramm. 4 (PL 139, 524c : citation de perist. 11, 147) ; 6 (PL 139, 525d : citation de psych. 165).

[510]  Cf. Raban.-M. uniu. 15, 4 (PL 111, 422d : citation d'extraits de c. Symm. 1, 90-98, probablement d'après Isidore de Séville, cf. ci-dessus n. 51) ; excerpt. gramm. Prisc. 2 (PL 111, 616c : citation de psych. 163) ; cleric. instit. 3, 18 (PL 107, 396a) utique multi euangelici uiri, insignes libros hac arte condiderunt, et Deo placere per id satagerunt, ut fuit Iuuencus, Sedulius, Arator, Alcimus, Clemens, Paulinus et Fortunatus et ceteri multi ; sacr. ord. 12 (cf. n. préc.).

[511]  Cf. Lvp.-Ferr. epist. 20 (PL 119, 467d) Aurelius Prudentius, qui apud plerosque uehementissime celebratur (avec peu après citation de ham. 2a).

[512]  Cf. p.ex. ces imitations de Prudence : Walafr. uit. et fin. Mamm. 8, 14 (MGH poet. ii, p. 282 : cf. c. Symm. 1, 385) ; 16, 12 (ibid., p. 287 : cf. perist. 2, 217) ; Blaithm. uit. et fin. 38 (ibid., p. 298 : cf. perist. 3, 65) ; 132 (ibid., p. 300 : cf. perist. 13, 26) ; uisio Wett. 21 (ibid., p. 304 : cf. psych. præf. 45) ; 455 (ibid., p. 318 : cf. perist. 5, 343) ; 498 (ibid., p. 320 : cf. cath. 8, 4) ; 607 (ibid., p. 323 : cf. psych. 108) ; 644 (ibid., p. 324 : cf. psych. 42).

[513]  Cf. Godesc. carm. 4 (MGH poet. iii, p. 728) : dans ce poème de 6 strophes, l'auteur utilise le trimètre dactylique hypercatalectique et la strophe de 5 vers, suivant très vraisemblablement le modèle de cath. 3 et de perist. 3. Cette forme sera aussi reprise par Abbon de S.-Germain-des-Prés († après 921) et par Adémar de Chabannes (988-1034)

[514]  Dans son De una et non trina deitate, 3 (PL 125, 528c ; 529a), Hincmar cite 2 fois Prudence : et idem Prudentius scribit : 'Per Christum genitum, summe Pater, tuum... per quem splendor, honor, laus, sapientia, | maiestas, bonitas et pietas tua | regnum continuat numine triplici' (cath. 5, 157. 161-163), uel sicut in quibusdam codicibus inuenitur, 'nomine triplici' (...) uerum et ipse Prudentius, fortasse metri lege coactus, ad demonstrandum tres personas unius substantiæ alibi scribit dicens : 'Est tria summa Deus, trinum specimen, uigor unus' (de Trin. 1). Gottschalk finira ses jours dans le monastère d'Hautvilliers, non loin de Reims, retenu prisonnier par Hincmar.

[515]  Cf. Silvestre 1956 ; cf. ici § 233.

[516]  Cf. p.ex. ces imitations de Prudence : Flor.-Lvgd. euang. Matth. 168 (MGH poet. ii, p. 513 ; cf. ham. 883) ; euang. Ioh. 15 (ibid., p. 519 ; cf. cath. 1, 54) ; comm. mir. Christ. 13 (ibid., p. 524 ; cf. cath. 9, 15) ; 132 (ibid., p. 527 ; cf. c. Symm. 2, 435) ; 175 (ibid., p. 528 ; cf. cath. 5, 156) ; epigr. psalm. 27, 30 (ibid., p. 537 ; cf. cath. 2, 59) ; 27, 48 (ibid. ; cf. perist. 10, 4) ; Agob. 25, 2, 15-20 (CCCM 52, 356 : mention Prudentius, uir doctus ; citation de cath. 7, 161-165).

[517]  Cf. Ratram. natiu. Christ. 10 (PL 121, 100a-b : mention Prudentius, uir liberalium studiorum non ignarus et citation d'apoth. 97-98).

[518]  Cf. Wandalb. commend. 24 (PL 121, 583b ; MGH poet. II, p. 575) Prudentique, Deum ca-nendo uiuis. La Commendatio est le 3e des poèmes introduisant son Martyrologe (cf. § 260 n. 129).

[519]  Cf. Flod. Christ. triumph. Ital. 14, 8 (PL 135, 857d) Syllæ forum qua Cassianus gloria | illustrat, edit, concrepante carmine | Clemens palæstram disserens Aurelius, | pictoris arte se docente et hospite ; Christ. triumph. Antioch. 14 (PL 135, 565a-566c) Romani luctam aureolo Prudentius ore | intonuit ; quare satis est libare tropæa. Outre la mention de Prudence, le début de ces poèmes imite respectivement celui de perist. 9 et 10, consacrés aux mêmes martyrs.

[520]  Cf. p.ex. ces imitations de Prudence : Herig. uita Vrsm. 1, 339 (MGH poet. v, p. 189 : cf. apoth. 234) ; 450 (ibid., p. 192 : cf. perist. 3, 75) ; 561 (ibid., p. 195 : cf. apoth. 335).

[521]  Cf. Dvngal adu. Claud. Taurin. : citation d'apoth. 443-448 et perist. 11, 189-190 (PL 105, 484b) ; perist. 12, 55-56 et 3, 1-5 (ibid. 485c-d) ; perist. 11, 231-232 (ibid. 486a) ; psych. 344-350. 403-416 (ibid. 492b-d). Il précise : Aurelius Prudentius Clemens, uir consularis ac Hiberorum eruditissimus, eodem fidei ac deuotionis studio flagrans, multa de sanctorum laudibus intercessionibusque postulandis metrico textu composuit (PL 105, 519d) ; après præf. 34-45 (ibid. 520a), il cite une série de prières aux martyrs dans l'ordre de la famille bb (cf. § 224) : perist. 10, 1136-1140 ; 1, 1-21. 34-36. 106-117 ; 2, 453-472. 529-548. 561-584 ; 3, 201-215 ; 5, 505-516. 545-568 ; 4, 1-48. 93-96. 193-200 ; 14, 124-133 ; 6, 130-147 ; 9, 3-11. 17-20. 93-106 (PL 105, 520b-525b).

[522]  Cf. Æn.-Par. adu. Græc. 90-92 (PL 121, 720c-721a) : citations de ham. 931-932 ; cath. 6, 5-8 ; cath. 5, 1-4. 157-164 (Prudence, témoin de la doctrine du Filioque).

[523]  Cf. Theodvl. ecl. 3, 2 (s'inspire de ditt. 83-84) (mentionné par Ortega & Rodriguez, 1981, p. 58* n. 242).

[524]  Cf. Hvcbald. comm. Ionat. March. 15 (PL 132, 891b) ille, qui est igneus fons animarum : reprise de l'expression appliquée à Dieu en cath. 10, 1. En outre, Hucbald est l'auteur d'une Passion de s. Cassien qui dépend de perist. 9 (cf. Dolbeau 1977).

[525]  Cf. Aldana García & Herrera Roldán 1997.

[526]  Ortega & Rodriguez, 1981, p. 60* donnent encore d'autres ex. que ceux cités ici.

[527]  Cf. Hvmbert. adu. Simonian. 3, 24 (PL 143, 1179c-d) : mention de l'egregius Prudentius et citation de ham. 85 (image médicale utilisée à propos des Marcionites).

[528]  Cf. Petr.-Dam. op. 19, 3 (PL 145, 427d : mention de Prudentius, nobilis uersificator, cf. la doctrine controversée du soulagement provisoire des damnés) ; serm. (PL 144, 710d-717a : consacré à s. Cassien, inspiré de perist. 9).

[529]  Cf. Petr.-Ven. epist. (cité en PL 59, 754b-c) ei [= Symmacho] et prosa et metro tam supradictus uenerabilis Pater [Ambrosius] quam noster insignis poeta Prudentius potentissime responderunt.

[530]  Cf. Bieler 1962.

[531]  Outre les auteurs mentionnés ci-après : Guibert de Gembloux (xiie s.) cite psych. 177 (cf. epist. 26 [PL 211, 1312a]) ; Pierre le Chantre (1120/1130-1197) cite psych. 285 (cf. Verb. [PL 205, 46a]) ; Cosmas de Prague († 1125) cite psych. 550 (cf. chron. Bohem. 3, 19 [PL 166, 204c]).

[532]  Cf. Sicard. mitr. 4, 6 (PL 213, 170b : psych. 21) ; cf. aussi ibid. 6, 7 (PL 213, 268d : citation de perist. 2, 465-467).

[533]  Cf. Helin. serm. 26 (PL 212, 699d : psych. 21-22a). On a d'autres citations de Prudence : cf. serm. 15 (PL 212, 602d : psych. 286. 285) ; chron. (PL 212, 973b : cath. 5, 125-126).

[534]  Cf. Gerhoh. epist. 21 (PL 193, 576a : psych. 21-22a ; Prudence, appelé prudens uersificator).

[535]  Cf. Hildeb. serm. 114 (PL 171, 869a : psych. 21-22a) ; cf. aussi carm. min. (éd. Scott) 38, 3-4 (allusion à c. Symm. 2, 765. 768) ; 9 (allusion à c. Symm. 2, 619).

[536]  Cf. Hvgo Trimb. registr. mult. auct. ; il cite en outre psych. præf. 1-2 et psych. 1-2, et nomme Prudence aux vv. 381. 449 (mentionné par Lavarenne, éd., t. 3 p. 25 n. 4).

[537]  Cf. Rvpert. Trin. num. 3 (PL 167, 840b : psych. 845-849 ; Prudence, egregius atque orthodoxus uersificator) ; 39, 593-600. 607-617 = op. S. S. 6, 10 (CCCM 24, 2023 : perist. 12, 17-20 puis 5-6. 21-24 ; Prudence, quidam fidelis et in fide laudabilis, metrice canens) ; 39, 926 = op. S. S. 6, 16 (ibid., 2031-2032 : psych. 21-27) ; 39, 985-998 = op. S. S. 6, 18 (ibid., 2033 : perist. 2, 1-8. 13-18) ; etc. (cf. relevé en CCCM 24, 2215) ; comm. apoc. 12, 21 (PL 169, 1197b : psych. 845-849) ; diu. off. 4, 12 (PL 170, 101a : perist. 2, 2-4. 465-467) ; comm. Ioh. 9, 2105-2107 (CCCM 9, 527 : apoth. 69-70 ; Prudence, quidam tam doctus quam fidelis).

[538]  Cf. Mart.-Legion. serm. 7 (PL 208, 567a-b) : c. Symm. 1, 90-91a. 93a. 96-98.

[539]  Cf. Henric. Andel. sept. art. 210 (mentionné par Lavarenne, éd., t. 1 p. xx n. 8).

[540]  Cf. Conrad. Mvri, fabul. p. 254 (éd. de Bâle, vers 1470) : psych. 105-108.

[541]  Cf. R. Bac. comp. (éd. Brewer [1859], p. 462) : psych. 860. 862.

[542]  Cf. Ioh. Vicr. lib. cert. hist. 2, 2 (psych. 286. 290) ; 6 (psych. 177) (éd. Boehmer 1, 306. 318).

[543]  Cf. Eberh. Alem. labyr. 659-660 (éd. Faral, p. 360) uirtutem prudens Prudentius armat in hostem | quo uitio uicto gaudeat, ille docet.

[544]  Cf. Gelsomino 1973 : parallèle entre perist. 14, 94-95 et Dante, Par. 22, 128-129.

[545]  'Un homme qui doit être compté parmi les savants, quel que soit le siècle' ; extrait (in Ioh. 14) cité en PL 59, 755c et chez Ortega & Rodriguez (1981, p. 61* n. 265) ; dans ces deux Introductions est encore cité un extrait du De pueris statim ac liberaliter instituendis (ibid. ; ibid. n. 264) : Prudentium, unum inter Christianos uere facundum poetam ('Prudence, l'unique poète véritablement éloquent parmi les chrétiens').

[546]  'Le poète Prudence, qui respire tant de sainteté et tant d'érudition sacrée qu'il mérite d'être compté parmi les plus sérieux docteurs de l'Église' ; extrait cité en PL 59, 756a.

[547]  Il écrit en 1527 à François de Vergara (epist. 20 ; éd. Bâle, 1540-1541, t. 3 p. 711) : at ego malim unam odam Prudentii modulantis Iesum quam nauem onustam uersibus Pontanicis. En 1528, à la fin du Cicéronien, Érasme dit qu'il préfère, comme oeuvre pieuse, le seul cath. 11 (hymne de Noël) aux 3 livres du De partu Virginis de Jacopo Sannazaro (ou Actius Syncerus ; 1458-1530).

[548]  On peut mentionner le ms. commandé peu avant sa mort par Frédéric iii de Montefeltro à un copiste et à des enlumineurs florentins (ms. Roma, B. Ap. Vat., Vrb. Lat. 666 [a. 1481]). De la même veine est le ms. Firenze, B. Laur., Plut. 23, 15 (a. 1489).

[549]  Sidoine Apollinaire (cf. § 235 n. 41) et Isidore de Séville (cf. § 237 n. 50) laissent entendre que Prudence vaut autant que les grands classiques ; l'idée qu'il puisse ou doive les remplacer est défendue, durant la Renaissance carolingienne, par Notker (cf. § 242 n. 67).

[550]  Sur cette tapisserie du Musée d'histoire de Berne (inv. 56-59), les légendes sont en latin (hexamètres dactyliques en distiques) et en allemand (strophes de 2 octosyllabes iambiques suivis d'un heptasyllabe). Le 10e distique latin, p.ex., emprunte beaucoup au Peristephanon : fragmine testarum (cf. 5, 257 fragmenta testarum) sunt strata (cf. 5, 322 stramenta testarum) ergastula cæca (cf. 13, 62 ergastula cæca) | quo super expiret lento mucrone (cf. 5, 264 mucrone) supinus.

[551]  Cf. § 126 n. 58. On a une liste des premières éditions chez Ortega & Rodriguez (1981, p. 71*-76*). Les plus courantes et les principales sont reportées ci-après, p. 116.

[552]  On le constate en prose d'art avec le passage de la clausule (fondée sur la quantité des syllabes) au cursus (lié à l'accent d'intensité). Plus artificielle, la poésie pouvait maintenir la prosodie classique, d'autant plus que les réminiscences virgiliennes ou autres qui affleuraient partout - ce qui à la fois soutenait la composition poétique et plaisait au lecteur qui les reconnaissait - la poussaient à un certain conservatisme.

[553]  Le poème funéraire cath. 10 p.ex. donne le texte des compositions d'E. Englund (1975) et de H. Howells (1964, motet Take Him Earth, for cherishing, dédié au président Kennedy).

[554]  Dans sa notice au Peristephanon (éd., p. 12-13), Lavarenne affirme que 'la liturgie n'a pas emprunté grand chose à ce recueil'. N'ont été retenus ici, pour corriger cette idée et à titre d'ex., que la liturgie mozarabe (fin du vie s.), qui doit beaucoup à Prudence, poète hispanique, et la liturgie romaine dans ses développements les plus récents (autres ex. chez Ortega & Rodriguez, 1981, p. 62*-63*). Vu la diffusion du corpus prudentien en Gaule et au nord de l'Italie (cf. §§ 211. 235-236) à l'époque où se formaient les liturgies gallicane et milanaise, il y a tout lieu de croire que des poèmes lyriques de Prudence y ont trouvé leur place ; la disparition de l'une et la contamination de l'autre par la liturgie romaine ne permettent pas de livrer ici une analyse significative et nécessiteraient force nuances et longs développements.

[555]  Tout perist. 1 est réparti entre vêpres (v. 1-51 : PL 86, 1106d-1108c) et matines (v. 52-120 : PL 86, 1109a-1111c), le vers étant scindé en deux vv. brefs. Pour perist. 2 (bref centon), cf. Notice, p. 150 n. 10. L'intégralité de perist 3 est reprise, avec 2 strophes conclusives (PL 86, 1274b-1278a). Pour perist. 4, cf. PL 86, 1111c. Pour perist. 5 (bref centon + intégralité des vv. 1-288), cf. Notice, p. 234 n. 8-9. L'intégralité de perist. 6 est reprise (PL 86, 1062c-1065b). Pour perist. 14 (bref centon ; quasi intégralité, v. 5-124), cf. Notice, p. 464 n. 10. Enfin, le début de perist. 10 est repris dans un ensemble de 5 quatrains (PL 86, 1249a-b).

[556]  Sur l'influence de Prudence sur la liturgie romaine médiévale, cf. Blume & Dreves 1886-1922 : Analecta hymnica medii ævi 27 [Dreves, 1897], p. 35-39.

[557]  Chaque fois, 4 strophes : cath. 1, 1-8. 81-84. 97-100 (jeudi, matines) ; 2, 1-8. 48-49. 52. 57. 59-60. 67-68 (mercredi, laudes) ; 12, 1-4. 77-80. 95-98. 125-128 (Épiphanie, laudes).

[558]  Ces hymnes sont des centons où parfois le premier v. est retouché. Dans la série hebdomadaire, on a les mêmes poèmes que dans le Bréviaire 'traditionnel' : cath. 2, 1-12. 48-49. 51-52. 57-60 (mercredis I et III, laudes) ; cath. 2, 25-28. 93-108 (jeudis I et III, laudes) ; cath. 1, 1-8. 21-24. 81-84. 97-100 (jeudis II et IV, matines). Dans le propre du temps, outre l'hymne des vêpres du 1er janvier (cf. n. suiv.), on a repris, pour l'Épiphanie, de plus larges extraits de cath. 12 : vv. 61-72. 77-80. 85-92 (matines) et 1-8. 25-28. 33-44 (laudes). Pour la fête de l'Annonciation, on a une hymne formée de cath. 11, 33-52. 58-60 (matines). Dans le propre des saints, outre le célèbre Saluete flores martyrum (cath. 12, 93-100. 133-136. 125-132) des saints Innocents, Prudence est mis à contribution pour les laudes de la fête de s. Laurent (perist. 2, 15-18. 37-40. 501-504. 549-550. 565-566. 553-556 - vv. 15. 501. 553 retouchés) ; il l'est aussi au commun, le jour de la fête d'un(e) martyr(e) (matines) : perist. 5, 1-12. 545. 557-560. 565-568 (v. 4 réinterprété, v. 545 retouché).

[559]  Pour les vêpres du 1er janvier, on a repris cath. 9, 10-12. 16-21. 25-27.

[560]  Cf. perist. 9, 106 Cassianum prædico ; cf. § 136.

[561]  Cf. Bless-Grabher 1978, p. 96-116.

[562]  Ce texte est intitulé Vita et gesta sanctorum Cassiani, Ingenuini et Albuini episcoporum (= BHL 1627) ; au chapitre 4 (cité par Bless-Grabher, 1978, p. 108), on lit : [Cassianus] cuius uitam et mortem luculenter descripsit Prudentius.

[563]  Cf. § 236 n. 47.

[564]  Cf. Bless-Grabher 1978, p. 68-70 ; ces informations sont tirées du décor conservé et du Liber Pontificalis Ecclesiæ Ravennatis.

[565]  Cf. § 136 et n. 70 ; § 257.

[566]  Cf. Guerreiro 1992 ainsi que Díaz y Díaz 1975.

[567]  De Bède (édité par dom Dubois, 1976 ; cf. CPL, n° 2032) dérivent les martyrologes de Raban Maur et du ms. Paris, B. nat., Lat. 3879 (lui-même augmenté par le pseudo-Florus). Ce travail accompli au ixe s. sera repris dans le martyrologe en vers de Wandalbert, et aboutira dans le martyrologe d'Adon (cf. Dubois 1984), que le résumé d'Usuard popularisera (texte et commentaire chez Dubois, 1965 ; cf. aussi de Gaiffier 1937). Le Martyrologe romain imprimé en 1527 reprendra celui d'Usuard, augmenté de notices tirées de ménologes grecs, et est, depuis, l'objet de révisions régulières - jusqu'à l'édition faite à l'occasion du grand Jubilé de l'an 2000 (Martyrologium Romanum ex decreto sacrosancti oecumenici concilii Vaticani II instauratum, auctoritate Ioannis Pauli PP. II promulgatum, Typis Vaticanis MMI). On trouve le détail de cette histoire chez Delehaye (1934, p. 59-71) ; en général, cf. Dubois 1990.

[568]  Cf. PL 94, 935a ; le texte de Bède est repris presque tel quel chez Adon (PL 123, 279d-280a) et chez Usuard (PL 124, 119c. 120c), seul le second mentionnant Prudence. Curieu-sement, Usuard élimine de sa notice les renseignements provenant de la Passio qui se trouvent dans les martyrologes antérieurs (mention de l'empereur Maximinus et de la translation des reliques in Catacumbas) - a-t-il épuré sa version sur la base du seul poème prudentien ?

[569]  Cf. PL 123, 331a-b (réminiscences de perist. 9, 33-34. 43. 49). Certains mss de Bède (cf. PL 94, 1005c-1006b) mentionnent aussi Prudence, de même que les martyrologes de Raban Maur (PL 110, 1162d-1163a) et de Notker (PL 131, 1140b-c).

[570]  La notice de s. Grégoire de Tours (glor. mart. 93) comporte en outre des réminiscences lexicales de perist. 1. Bède (PL 94, 852c-853a) complète le texte de sa source avec d'autres éléments, supprime la citation de perist. 1, 82-90, mais conserve la mention de Prudence et reproduit presque sans retouche une partie du De gloria martyrum. Adon (PL 123, 235a-b), Usuard (PL 123, 811d. 812d) et Notker (PL 131, 1051c-d) font de même, ce dernier déformant la référence à Prudence (scribit Aureolus in libro coronatorum (confusion peut être liée au nom Aurelius) ; cf. aussi § 245 n. 80 aureolo... ore [Flodoard]), tandis qu'Usuard, qui résume le texte d'Adon, ne la maintient pas.

[571]  Cf. § 209 n. 5. Des références aux AA. SS. comme à la BSS sont données dans chacune des Notices ; cf. aussi la Note liminaire au Commentaire, p. 148.

[572]  Cf. p.ex. les pp. XII-XIV et XXI de l'introduction de son édition du Cathemerinon.

[573]  Prudence conclut le 1er livre du Contre Symmaque par un hommage à l'éloquence de son adversaire, mal utilisée, redoutable, mais admirée (c. Symm. 1, 632-655) ; mêmes nuances à propos de Julien l'Apostat (cf. apoth. 454 perfidus ille Deo, quamuis non perfidus orbi).

[574]  Cf. c. Symm. 2, 655-665 ; de même, Clavd. 15, 208-212 ; Rvt. Nam. 1, 115-118.

[575]  Cette expression est le titre d'un ouvrage de Roberts (1989) ; plus qu'un simple style (synonymie, énumérations, antithèses : cf. op. cit. p. 31), elle désigne un 'goût' (scintillement, contraste : cf. op. cit. p. 118), qui transparaît dans le lexique même des auteurs de ce temps (à propos d'esthétique, on parle de gemmæ comme de flores : cf. op. cit. p. 53-54).

[576]  Sur les tombes vénérées, cf. § 96 et Comm., -> 2, 533-536 ; il est question de pèlerinages en perist. 1, 10-12 ; 11, 199-212 ; 14, 5-6. Cf. DECA, s.v. pèlerinage, p. 1981-1983 (Vogt).

[577]  Les jeux du cirque sont explicitement (c. Symm. 2, 1090-1101. 1109-1129) ou impli-citement (perist. 6, 61-66) condamnés, et leur suppression, souhaitée par Prudence (cf. § 179), est une mesure qu'Honorius prend en 404. Prudence estime indigne d'hommes civilisés, tels les chrétiens, les aliments obtenus en tuant des animaux (cath. 3, 41-50. 58-62), alors qu'il suffit de récolter les dons de la nature sans verser le sang (cath. 3, 51-57. 63-80). Cependant, le poète insiste sur la valeur sacrée du sang des martyrs, et ne manque pas d'en faire mention - sans complaisance morbide toutefois (cf. § 32-33). Il n'y a pas là de vraie contradiction, mais tout de même une attitude complexe face au sang, faite de répulsion et de fascination.

[578]  Cf. c. Symm. 2, 39-50 ; Prudence a l'habileté de ne nommer qu'Homère parmi les poètes païens, non ses propres sources littéraires latines (cf. § 46 n. 128).

[579]  Avec la suppression des jeux, la conservation des statues païennes, mais à titre de monuments artistiques seulement, est une autre mesure honorienne (prise en 399) - expressément saluée par Prudence (perist. 2, 473-484 ; c. Symm. 1, 501-505) ; c'est là à la fois une preuve de clementia impériale, et la marque d'un triomphe définitif.

[580]  Prudence condamne la richesse (perist. 2, 197-200 ; 14, 102-103), le luxe privé (perist. 2, 233-234. 237 ; 14, 104-105) et l'égoïsme, même spirituel (cf. perist. 6, 130-141). Le combat le plus long de la Psychomachie oppose la Charité, vertu reine, à la Cupidité (psych. 454-664)

[581]  Prudence décrit des oeuvres d'orfèvrerie ou de joaillerie (perist. 11, 183-188 ; 12, 48-50), et utilise aussi de telles images à propos des réalités spirituelles (perist. 2, 297-300. 305-308. 558 ; 6, 1-9 ; psych. 823-874).

[582]  Ce souci de rester dans la vraie foi est manifesté en part. dans la préface de l'Apotheosis ; cf. aussi perist. 11, 29-32 fugite, o miseri, exsecranda Nouati | scismata, catholicis reddite uos populis ! | una fides uigeat, prisco quæ condita templo est, | quam Paulus retinet, quamque cathedra Petri.

[583]  Cf. van Uytfanghe 1992 ; cf. aussi Comm., -> 5, 269-272. 357-360.

[584]  Cf. perist. 3, 191-200 (basilique de Ste-Eulalie, à Mérida) ; 6, 140-141. 154 (basilique des martyrs de Tarragone) ; 11, 153-194 (crypte de S.-Hippolyte, à Rome) ; 215-230 (basilique de S.-Hippolyte ou plutôt de S.-Laurent, à Rome) ; 12, 31-44 (basilique et baptistère de S.-Pierre, à Rome) ; 45-54 (basilique de S.-Paul, à Rome).

[585]  Cf. perist. 9, 9-20. 93-94 ; 11, 123-144 ; cf. § 88-90.

[586]  Cf. App. B, p. 130-131.

[587]  Toutes les éditions critiques donnent les références bibliques des passages cités ci-après ; en outre, certaines (Bergman, Cunningham) donnent un index locorum s. Scripturæ systématique, qui n'est pas reproduit ici in extenso.

[588]  Le lien existant entre le mètre et le contenu (thèmes ou ton général) fait qu'une séparation entre forme et fond est souvent illusoire, et que le genre littéraire embrasse les deux aspects.

[589]  Perist. 14 donne un parfait exemple de ce travail de transformation profonde : Prudence utilise la forme métrique d'un poème nuptial de Claudien pour célébrer les noces mystiques d'une vierge martyre avec le Christ - forme à la fois toute récente et classique, puisqu'il s'agit d'hendécasyllabes alcaïques, mais employés catastichon, hors de la strophe alcaïque ; cf. § 105.

[590]  Cf. Seng 2000 ; Recanatini 1991 ; Toohey 1991.

[591]  Prudence semble être rentré en grâce avec Valérien après son voyage de Rome (cf. perist. 11, 179-180. 241-244) ; en perist. 4, 77-108, il apporte des précisions, peut-être à la demande de l'évêque et du clergé de Saragosse, sur s. Vincent, célébré auparavant en perist. 5 (cf. § 113).

[592]  Perist. 7 semble avoir été composé après le voyage de Rome, mais à l'invitation de milieux romains (cf. § 183 et n. 150) ; dans un premier temps, l'oeuvre de Prudence paraît avoir connu une diffusion plus importante en Italie du nord (et en Gaule) qu'en Hispanie, cf. § 235-236.

[593]  Cf. Ernesti 1998, en part. II ('Die Beurteilung des Princeps Christianus Theodosius durch seine christlichen Zeitgenossen'), 2 ('Imperium sine fine docet - Prudentius'), p. 231-261, où sont examinés sous cet angle le Contre Symmaque (p. 233-253) et le Peristephanon (p. 254-258 ; en part., perist. 2 et 12).

[594]  On trouve une étude bibliographique chez Magazzù (1977 - années 1967-1976). Palmer (1989), Kah (1990) et Roberts (1993) donnent aussi des bibliographies développées. Cf. aussi Bastiænsen 1993.

[595]  Les instrumenta généraux (grammaires, dictionnaires) ne sont en principe pas relevés ci-après. De même, sauf exception, les éditions d'auteurs anciens ne sont pas indiquées ; de telles références sont systématiquement données dans les citations d'auteurs médiévaux.

[596]  Parmi les ouvrages généraux : Puech 1888, Bergman 1922, Lavarenne 1933, Peebles 1951, Lana 1962, ainsi que l'introduction de l'édition Ortega & Rodriguez 1981 ; cf. aussi les recueils d'articles de Gnilka (2000 - 2002).

[597]  Cf. surtout Lana 1962 et Messenger 1962 ; de nombreux auteurs commentent cependant la Præfatio ou évoquent le voyage romain de Prudence.

[598]  Cf. p.ex. Rösler 1886, Rodriguez-Herrera 1936, E. Rapisarda 1963, Cerri 1964, Fontaine (1964b ; 1972), Buchheit 1966, Torti 1970, Cacitti 1972, Torro 1976, Padovese 1980, Micaelli 1984, Fontanier (1986 ; 1987), Klein 1986, Kah 1990. On peut ajouter des études sur l'idéologie et les mentalités propres à l'époque de Prudence, comme celles de Fuchs 1938, Carcopino 1956, Pietri (1961 ; 1976), Momigliano 1963, Frend 1965, Orselli 1965, Wytzes 1977, Brown 1981, van Uytfanghe 1992.

[599]  Cf. p.ex. Puech 1888, Sanford 1936, Brozek (1954 ; 1957-1958), Lana 1962, Thraede 1965, Herzog 1966, Witke 1968, Fontaine (1970b ; 1975 ; 1976), Costanza (1976 ; 1977), Ludwig 1977, Charlet (1980a ; 1986), Henderson 1983/1990, van Assendelft 1984, Paratore 1985, Doepp 1988, Malamud (1989 ; 1990), Roberts 1993, Wilson 1995. On peut ajouter à cette liste des travaux en histoire littéraire : Schanz 1914, de Labriolle 1920, Lazzati 1956, Norberg 1967, Witke 1971, Fontaine 1981, Roberts 1989, Zehnacker & Fredouille 1993.

[600]  Cf. p.ex. Lease 1895, Lavarenne 1933, Sztrelecki 1935, Hoppenbrouwers 1961, Opelt 1965, Thraede 1965, Luque Moreno 1978. On peut ajouter les travaux sur le latin des chrétiens de Mohrmann, ainsi que la récente étude de Seng (2000), qui examine la superstructure métrique du Cathemerinon.

[601]  Cf. § 39-41 et n. 110-113.

[602]  Sur les mss, cf. les travaux de Stettiner 1895, Winstedt 1904, Bergman 1910, Colombo 1927, Woodruff 1930, Jannacone 1948, Silvestre 1957b, Cunningham 1958, Eggenberger (1986 à 2000), Wieland 1994. Sur l'histoire du texte, cf. Winstedt 1903, Pelosi 1940, Lazzati 1941-1942, Jannacone 1948, Lavarenne 1949, Schmid 1953, Gnilka 1975, Beer 1980. Cf. aussi l'article de Toohey 1991, qui distingue un noyau primitif de poèmes à l'intérieur du Cathemerinon ; de même, Recanatini 1991.

[603]  Cf. les travaux de Steinmeyer 1872/1873, Burnam (1900 à 1910), Silvestre (1956 ; 1957a), Dubois (1965 à 1990), Liébana Pérez 1981-1983, Wieland 1983.

[604]  Cf. en part. les études de Delehaye ainsi que les articles de Franchi de' Cavalieri, de Gaiffier, et de Sabattini ; en outre, cf. Orselli 1965, Brown 1981, Guerreiro 1992.

[605]  Les mss. CEM n'ont pas été examinés (on s'est basé sur Bergman) ; les mss tardifs sans titres ou avec des titres uniformisés (cf. § 166-167) ne sont pas reportés ici.

[606]  Élément non significatif : un même copiste peut donner plusieurs graphies différentes.

[607]  Ms. D : pas de titre pour perist. 1 dans le corps du texte, mais titre courant passio Emeterii et Chelidonii dans la marge supérieure des ff. 93v-94r et 94v-95r.

[608]  Ms. n (f. 125r) : même titre (complet, avec la provenance), après ajout d'une 2e main.

[609]  Ms. l (f. 24v) : titre erroné, les martyrs calagurritains étant qualifiés de Cæsaraugustani.

[610]  Mss lacunaires Roma, B. Ap. Vat., Reg. Lat. 348 (s. IX), f. 25v et St. Gallen, Stiftsb., 134 (s. x), p. 56 : même titre. Sur le ms. v, cf. n. suiv.

[611]  Ms. v : perist. 1 est donné à 2 reprises (ff. 81ra-83ra ; 107ra-108va), avec des titres différents.

[612]  Liste w' : en tête, titre général (liber eiusdem de martyribus), suivi de celui de perist. 1 (ymnus de martyribus) ; ensuite, les titres des autres pièces sont donnés sous une forme plus régulière.

[613]  Ms. D (f. 95v) : à l'origine, seulement mention incipit au début de perist. 2 ; une seconde main a complété passio sancti Laurentii beatissimi martyris.

[614]  Liste w' : titre passio metrica sancti Laurencii ; même titre dans le ms. lacunaire St. Gallen, Stiftsb., 134 (s. x), p. 75 ; de même, cf. ci-après n. 15, à propos de perist. 5.

[615]  Ms. lacunaire Bruxelles, B. royale, 5354-5361 (s. X-XI), f. 84ra : même titre.

[616]  Ms. o (f. 49v) : titre ymnus in nomine beatæ Eulaliæ martyris.

[617]  Ms. lacunaire Bruxelles, B. royale, 8860-8867 (s. X-XI), f. 53r : même titre.

[618]  Ms. u (f. 47r) : titre incipit metrum safficum passioque uel ymnus in honore etc., qui indique moins le doute ou l'indifférence du copiste qu'un souci de 'se rattraper' (cf. § 165).

[619]  Liste w' : titre passio sancti Vincencii metrica ; même titre dans le ms. lacunaire St. Gallen, Stiftsb., 134 (s. x), p. 62 ; de même, cf. ci-dessus n. 10, à propos de perist. 2.

[620]  Ms. F (f. 18ra), explicit : finit ymnus in honore martyrum dictus Fructuosi episcopi et ceterorum.

[621]  Ms. lacunaire Bruxelles, B. royale, 8860-8867 (s. X-XI), f. 56r : même titre.

[622]  Mss q (f. 72r), u (f. 56rb), w (f. 55v) et y (f. 28v) : titre ... Eulogiique (au lieu de ... et Eulogii) ; de même, ms. x (f. 35v), ... Euloigique (sic).

[623]  Ms. i (f. 28r) : titre avec Sesciane ymnus | in honore... ; le copiste a mal interprété son modèle où le dernier mot a probablement été rejeté à la fin de la ligne sup. Sur le ms. e, cf. n. suiv.

[624]  Ms. M : titre inintelligible (mais au modèle aisément reconstituable) du fait de l'omission d'ecclesiæ ; de même, mss e (f. 52vb) et w (f. 58r) ainsi que liste w', avec l'omission d'episcopi.

[625]  Mss i (f. 29r) et U (p. 118b) : titre avec l'ajout de la préposition in avant Forocorneliensi(s). Ms. p (f. 68v) : titre avec le nom Cypriani corrigé par une seconde main en Cassiani.

[626]  Ms. l (f. 43r) : titre avec l'ajout erroné ad Valerianum episcopum (cf. n. 24). Ms. t (f. 42r) : titre avec l'ajout quod est Ydus Augusti (indication exacte, absente du poème). Ms. U, cf. n. préc.

[627]  Ms. lacunaire Paris, B. nat., Lat. 13026 (s. ix), f. 26r : titre de pasione [sic] Hypoliti beatissimi martyris, sans parallèles ailleurs mais reflétant l'énoncé du titre 'ordinaire' ; ce ms. ne comporte pas le reste du recueil, hormis perist. 8.

[628]  Ms. l (f. 44v) : l'adresse au destinataire manque ici et est par erreur insérée après le titre du poème précédent (perist. 9) ; cf. ci-dessus n. 22.

[629]  Ms. S (p. 86) : titre passio sanctorum apostolorum (en rouge) suivi des monogrammes [Petri] et [Pauli] (en noir) ; l'explicit (p. 89) intègre les monogrammes, donnant le titre ici retenu.

[630]  Ms. Paris, B. nat., Lat. 1656 A (s. XIex-XIII ?), f. 2va : même titre. Ce ms. ne comportant pas le reste du recueil, le maintien d'un titre avec passio (au lieu d'hymnus) est d'autant plus notable que le poème n'a pas pour sujet principal la passion proprement dite de s. Cyprien.

[631]  Ms. Paris, B. nat., Lat. 1647 A (s. IX-X), f. 90v : même titre. Ce ms. ne comporte pas le reste du recueil - même remarque qu'à la n. préc. sur le maintien de passio.

[632]  Ms. E : l'épithète sanctæ a été grattée (cf. § 165).

[633]  Sur les liens entre perist. 2 et 5, cf. Introd. § 111-112 et Notice relative à perist. 5, p. 233. Perist. 2 présente aussi certaines analogies avec perist. 10, cf. Introd. § 120-121.

[634]  Cf. resp. perist. 2, 202-212 et 14, 7-9. 61-63. 119-123 (ascèse) ; 2, 501-508 et 14, 113-114 (triomphe) ; 2, 563-572 et 14, 3-6 (rôle tutélaire).

[635]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain donne cette notice (10.8) : festum sancti Laurentii, diaconi et martyris, qui, Xysti papæ consortium etiam in martyrio cupiens, ut refert sanctus Leo Magnus, thesauros Ecclesiæ tradere iussus, pauperes, in quorum uictum atque uestimentum facultates cumulauerat, illuso tyranno ostendit ac post triduum pro Christi fide flammas superauit et in honorem eius triumphi transierunt etiam instrumenta supplicii. eius corpus Romæ in coemeterio in agro Verano eius nomine appellato depositum est.

[636]  La fête de s. Laurent figure déjà dans la Depositio martyrum et dans le sélectif calendrier de Polémius Silvius ; elle est mentionnée dans la Vita sanctæ Melaniæ iunioris (BHG 1241, cp. 5).

[637]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain indique (7.8) : sanctorum Xysti papæ II et sociorum, martyrum. Xystus Pontifex, dum sacra peragebat et cælestia iussa fratres docebat, superuenientibus militibus, ex edicto Valeriani imperatoris subito comprehensus et decollatus est, die sexta Augusti ; cum eo diaconi quattuor martyrium passi sunt et Romæ in coemeterio Callisti uia Appia depositi sunt.

[638]  Cf. Ambr. off. 1, 41, 205-207 ; 2, 28, 140-141 ; hymn. 13.

[639]  Cf. Avg. serm. 302-304 ; s. Augustin cite plusieurs fois la Passion en prose, cf. Saxer 1980, p. 204-206. Cf. aussi Petr. Chrys. serm. 135 ; Ps.-Max. Tavr. hom. 74-75 p. 407-412.

[640]  Cf. PL 171, 1607b-1614c (Marbod) ; Ven. Fort. carm. 9, 14 ; PL 135, 685a-688a (Flodoard).

[641]  Cf. PL 131, 1015b-d (Notker) ; PL 196, 1498b-1501b (Adam).

[642]  Le 10 août, bref centon à vêpres (5 quatrains et une doxologie : vv. 15*. 17*. 397-398 ; 21-32 ; 549*-550. 565 et un v. nouveau ; d'autres [*] sont modifiés ; cf. PL 86, 1179), repris à laudes et à complies ; cf. Introd. § 254. Perist. 2 est aussi repris dans la liturgie romaine, cf. § 255 n. 119.

[643]  Cf. Introd. §§ 243 n. 73 (Walafrid) ; 245 n. 82 (Dungal) ; 247 nn. 98 (Rupert) et 93 (Sicard).

[644]  Chapelle privée des Papes pendant un millénaire. Au Vatican, Fra Angelico orna la chapelle Nicoline d'un cycle de fresques mettant en parallèle saints Étienne et Laurent.

[645]  S.-Senator à Albano (fin ve s.) ; S.-Janvier à Naples (v-vie s.) ; S.-Valentin à Rome (viie s.).

[646]  Pacificateur victorieux (cf. vv. 1-16. 439-440. 501-508) et pater patriæ (cf. v. 569-572), s. Laurent est tel un nouvel Auguste ; son rôle civique, politique, est particulièrement marqué.

[647]  Mètre des hymnes ambrosiennes, avec des dimensions plus étendues (cf. Introd. § 36) ; de même, perist. 5 (cf. § 111) et cath. 1-2. 11-12 (cf. § 192).

[648]  1er pied : vv. 6. 11. 18. 34. 52. 122. 124. 137. 147. 151. 184. 186. 198. 210. 256. 289. 325. 327. 390. 412. 447. 473. 557. 3e pied : vv. 8. 170. 268. 367. 368. 423. 511. 514.

[649]  Le Cathemerinon a un cadre analogue de poèmes en dimètres iambiques (cf. Introd. § 192).

[650]  Postérieur à perist. 2 et 14, perist. 5 reste l'un des poèmes 'anciens' du recueil (cf. Introd. § 113-114. 118-119. 184), et présente certaines analogies avec perist. 10 (cf. § 120-121), autre poème ancien. Il existe d'autres analogies avec perist. 14 (-> 5, 383-464).

[651]  Outre la prison et les supplices du fer et du feu, il subit, après sa mort, l'exposition aux fauves (v. 385-388) et la noyade (v. 436-448) - seules manquent la crucifixion (cependant, cf. v. 299 propriæque collega cruci) et la décapitation.

[652]  Ces miracles, indiscutables, ont pour témoins principaux des païens ; en perist. 2, seuls les fidèles en état de grâce perçoivent la gloire du supplicié sur le gril (perist. 2, 361-396), ce qui n'exclut pas du reste que d'autres spectateurs se convertissent finalement (perist. 2, 489-496).

[653]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain indique (22.1) : sancti Vincentii, diaconi Cæsaraugustani et mar-tyris, qui in persecutione Diocletiani imperatoris, sub præside Daciano, carceres, famem, eculeum laminasque candentes perpessus, Valentiæ in Hispania Carthaginensi inuictus ad martyrii præmium euolauit in cælum.

[654]  Ce texte (BHL 8628. 8631 ; CPL 2073a) est mentionné chez Avg. serm. 276 (cf. en général serm. 274-277) ; cf. Saxer 1980, p. 201. Parmi les autres sermons anciens en l'honneur de s. Vincent, on peut mentionner celui de Justus d'Urgell (s. vi), édité en PL Suppl. 4, 237 (cf. CPL 1092) et un autre, attribué à Léandre de Séville (s. viex) ou à Braulio de Saragosse (s. vii), édité en PL 39, 2095 ; 54, 501 ; 57, 871 (CPL 1185).

[655]  Cf. respectivement PL 87, 361 (Eugène) ; PL 145, 947c-949b (Pierre Damien) ; PL 171, 1301c-1308b (Hildebert) ; PL 196, 1476a-1479a (Adam).

[656]  Cf. Introd. § 254 ; PL 86, 1066-1068. Le début résume la passion en s'inspirant de Prudence et, avant une doxologie, 9 quatrains reprennent la fin du poème (vv. 536-540 ; 545-576).

[657]  Cf. PL 86, 1073-1078 ; sont repris de perist. 5 les vv. 1-288, avec des vers corrompus et des modifications pour les vv. 19-20. 26. 32. 77-78. 99-101. 138. 157. 189-190. 202. 230. 265-266. Perist. 5 est aussi utilisé dans la liturgie romaine des heures : cf. Introd. § 255 n. 119 ; -> 5, 4.

[658]  Cf. Introd. §§ 243 n. 73 (Walafrid) ; 245 n. 82 (Dungal) ; 247 n. 98 (Rupert).

[659]  Cf. Avg. serm. 276, 4 quæ hodie regio, quæue prouincia ulla, quousque uel Romanum imperium uel Christianum nomen extenditur natalem non gaudet celebrare Vincenti ?

[660]  En 455, le prêtre Othia fonde à Béziers une basilique mise sous la triple invocation des sts Vincent, Agnès (cf. perist. 14) et Eulalie (cf. perist. 3) ; cf. CIL xii 4311.

[661]  Cf. Introd. § 251 et n. 111 : ensemble de 18 scènes assorties de vers latins (inspirés de perist. 5) et allemands composés vers 1513 par le donateur, le chanoine Heinrich Wölflin (1470-1532).

[662]  La mort est dure à affronter, même pour le martyr (cf. v. 541 in morte uictor aspera), mais glorieuse (cf. v. 291-292 pulchroque mortis exitu | omnis peracta est passio) et souhaitable (cf. v. 356 mortis incensus siti) ; elle est un baptême (cf. v. 361-362 mentem piatam sanguine ¦ mortis lauacris elutam) et correspond à la fin des maux (cf. v. 527-528 finem malorum præstitit ¦ mortis supremus exitus). La vision présentée par Prudence confronte et articule les thèses platoniciennes sur l'âme et le dogme chrétien de la résurrection (-> 5, 357-364).

[663]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain donne la notice suivante (13.8, n° 2) : Fori Cornelii in Flaminia, sancti Cassiani, martyris, qui, cum idolis adorare noluisset, pueris, quibus magister præfuerat, traditus est calamis ad mortem torquendus, ut, quanto infirmior manus, tanto gravior poena esset martyrii. On remarque l'influence de perist. 9, 59-64 sur la fin de cette notice.

[664]  Ce bourg, allié de Bologne contre Imola, fut détruit après de longues guerres, et ses habitants, avec l'évêque, le siège épiscopal et les reliques du martyr, furent transférés en 1187 à Imola ; cf. Montroni & Mancini, p. 7.

[665]  Cf. Introd. § 235 n. 45. On a aussi une mention de perist. 9 en Greg. Tvr. stell. 34 (cf. § 235 n. 44) et auparavant une possible allusion à perist. 9, 51-54 chez Symphosius (ænigm. 1, 2-3 ; cf. § 234 et n. 39).

[666]  Confondant s. Cassien de Siscia avec s. Cassin de Tanger (mentionné en perist. 4, 45), la Clavis Patrum Latinorum range à tort cette passion parmi celles des saints africains.

[667]  Cf. Introd. §§ 235 n. 44-45 (s. Grégoire) ; 236 n. 48 (première Passio sancti Cassiani) ; 245 n. 85 (Hucbald).

[668]  Cf. Introd. § 261 n. 130.

[669]  Cf. Introd. §§ 234 n. 39 (Symphosius) ; 245 nn. 82 (Dungal) et 80 (Flodoard) ; 246 nn. 89 (Pierre Damien) et 91 (Guillaume).

[670]  Le ms. Bern, Burgerb. 264 (s. ixex) comprend trois tableaux : Prudence vénérant la tombe de s. Cassien (f. 60r ; cf. v. 25-36) ; le martyr comme maître d'école et devant le juge (f. 60v ; cf. v. 25-36) ; la passion de s. Cassien, avec la montée de son âme au Ciel (f. 61r ; cf. v. 37-58). On n'y trouve cependant pas de reproduction - réelle ou reconstituée - de la fresque que mentionne le poète.

[671]  Ce motif est topique : cf. Plavt. Bacch. 432-434 ; Hor. epist. 2, 1, 70 ; Qvint. inst. 1, 3, 14 ; Ivv. 1, 15 ; Hier. epist. 32, 33 ; Avg. conf. 1, 9, 14-15 ; ciu. 21, 14. Prudence le reprend à son compte, cf. Introd. § 5 n. 18.

[672]  À la figure de l'anti-héros correspond en quelque sort une esthétique du laid, un 'anti-art'.

[673]  Cf. perist. 9, 3-4. 101-106 ; cf. Introd. § 131 n. 67.

[674]  Cette forme qui fait alterner rythmes descendant et ascendant (comme en perist. 12) est employée chez Hor. epod. 16, où le trimètre (ou sénaire) est entièrement composé de pieds purs, ce qui n'est pas le cas ici.

[675]  Comme perist. 13, ce poème est consacré à un converti et repenti, qui fut aussi un Docteur de l'Église. Prudence ne mentionne toutefois pas ici cette qualité de s. Hippolyte (auteur grec), alors qu'il s'agit d'un des thèmes principaux de son éloge de s. Cyprien (auteur latin).

[676]  Le Martyrologe romain de 2001 indique (13.8) : sanctorum martyrum Pontiani, papæ, et Hippolyti, presbyteri, qui simul in Sardiniam deportati sunt ibique ambo communi damnatione et una, ut uidetur, laureati corona, tandem in Vrbem hic in coemeterium ad uiam Tiburtinam, ille in coemeterium Callisti translati sunt (translation qui aurait eu lieu le même jour, cf. Lavarenne, éd., t. 4 p. 160-161).

[677]  Cette version, donnée par Adon (PL 123, 329d-331a) et reprise par Flodoard (PL 135, 687b-688b), est postérieure au vie s., où l'on voit encore l'Hippolyte prêtre, tonsuré, aux côtés de s. Laurent, sur une mosaïque de S.-Laurent-in-Verano. Cf. de Rossi 1882, p. 28-37.

[678]  Cf. Evs. Cæs. hist. eccl. 6, 20. 22 ; Hier. uir. ill. 61.

[679]  Cf. Introd. § 4 n. 11. L'identification de l'Hippolyte écrivain et de l'Hippolyte condamné aux mines avec le pape Pontien pourrait cependant être elle-même mise en doute : cf. DECA, s.n. Hippolyte / D. Hippolyte, p. 1163-1164 (Nautin).

[680]  Cf. PL 86, 1183 (CPL 1243).

[681]  Cf. Introd. §§ 245 n. 82 (Dungal) et 243 n. 70 (Abbon).

[682]  On peut signaler en outre la chapelle que le prêtre Ilicius élèva (entre 384 et 417) sur l'Esquilin, en l'honneur de s. Hippolyte ; elle est attestée par l'inscription suivante : omnia quæ uidentur | a memoria sancti mar-|tyris Yppoliti usque huc | surgere tecta Ilicius presb. sumptu proprio fecit (cf. Delehaye 1930, p. 8).

[683]  Cf. Garrucci, pl. 18, 2 ; 19, 7 ; 25, 5 (sts Laurent et Sixte II) et 22, 5 (sts Vincent et Agnès). Cf. aussi la mosaïque mentionnée ci-dessus, n. 3.

[684]  Même mètre en perist. 8 (cf. Introd. § 188). Significativement, perist. 11, qui commence par l'évocation d'épitaphes, recourt à la forme habituelle de telles inscriptions.

[685]  La brièveté, dans une série, peut constituer une mise en valeur : cf. Introd. § 144 n. 89.

[686]  Le Martyrologe romain de 2001 indique (29.6) : sollemnitas sanctorum Apostolorum Petri et Pauli. Simon, filius Iona et Andreæ frater, primus inter discipulos Iesum confessus est Christum, filius Dei uiui, a quo Petrus uocatus est. Paulus uero, Apostolus gentium, Iudæis et Græcis Christum crucifixum prædicauit. ambo in fide et dilectione Iesu Christi Euangelium in urbe Roma nuntiauerunt et sub Nerone imperatore martyres occubuerunt : prior, ut fert traditio, cruci uerso capite affixus et in Vaticano iuxta uiam Triumphalem sepultus, alter gladio animaduersus et uia Ostiensi confossus ; quorum triumphum hac die totus orbis pari honore et ueneratione celebrat.

[687]  Cf. de même Avg. serm. 381 ; Arator act. 2, 1247-1249 ; Greg. Tvr. glor. mart. 29.

[688]  Ambr. hymn. 12 ; cf. Fontaine 1992, p. 515-517.

[689]  Cf. respectivement PL 63, 537 et Suppl. 3, 1276 (cf. CPL 1539 : Helpis), PL 131, 1014b-c (Notker) et PL 196, 1491a-1498b (Adam).

[690]  Cf. Introd. §§ 245 n. 82 (Dungal) et 247 n. 98 (Rupert).

[691]  Le pape Sirice (385-398) surveilla cette reconstruction, par les architectes Auxentius et Aphrodisius. La dédicace eut lieu le 18 novembre 391 et d'ultimes travaux de décoration furent encore effectués après 395 (allusion à ces travaux aux vv. 47-54).

[692]  Cf. Introd. § 86 et nn. 208. 212 (verres dorés) ; § 87 et n. 216 (mosaïques) ; § 90 et n. 227 (sarcophages).

[693]  Cf. Piétri 1961 ; 1976, p. 1537-1596, en part. 1583-1596

[694]  Cf. Pietri 1976, p. 316-401, en part. 317-341 ; on a un écho de cet épisode aux vv. 33-34 du poème, et des représentations p.ex. sur des verres dorés : cf. Roma, Museo sacro Vaticano, inv. 751 (758) ; 632 (483) = Zanchi Roppo 1969 n° 200 p. 171-172 (fig. 49) ; n° 201 p. 173.

[695]  Cette forme qui fait alterner rythmes descendant et ascendant (comme en perist. 9) est employée chez Hor. carm. 1, 4 ; elle correspond au 4e mètre archiloquien. Ici, l'utilisation de 2 vers dont le début diffère mais dont la fin est identique semble refléter le sujet (2 Apôtres, morts à Rome le même jour, après avoir connu des destins très différents). Le choix de cette forme pour le poème central des sept Passions permet une sorte de synthèse formelle des autres poèmes (cf. Introd. §§ 152. 203).

[696]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain mentionne deux fois s. Cyprien : le 14.9 (n° 3) : Carthagine, passio sancti Cypriani, episcopi, sanctitate et doctrina clarissimi, qui funestissimis temporibus Ecclesiam optime rexit, confessores fidei in ærumnis firmauit et, Valeriano et Gallieno principibus, post durum exsilium, coram frequentissimo populo a proconsule gladio animaduerti iussus martyrium consummauit. eius memoria perendie celebratur ; le 16.9 : memoria sanctorum Cornelii, papæ, et Cypriani, episcopi, martyrum, quorum prioris depositio alteriusque passio quarto decimo Septembris recensetur ; quos uero hac die, ut indefectibilis ueritatis amoris testes tempore perturbationis coram Ecclesia Dei et mundo, una uoce Christianus orbis laudat. La Massa Candida fait l'objet de la notice suivante (18.8, n° 2) : Vticæ in Africa, sanctorum martyrum Massæ Candidæ, qui, crebriores piscibus ab Apostolis in rete tractis, fideles episcopo suo Quadrato, simul Christum Dei Filium confitentes, magnanimi mortem occubuerunt.

[697]  Prudence évoque aussi s. Cyprien en perist. 4, 17-18 Afra Carthago tua promet ossa, | ore facundo Cypriane doctor (cf. Introd. § 118 n. 38) ; 11, 237-238 inter sollemnes Cypriani uel Chelidoni | Eulaliæque dies currat et iste tibi.

[698]  Pass. Cypr. rec. I-III (BHL 2037-2041 ; CPL 53). Ce document comprend trois parties : texte de l'interrogatoire subi en 257, suite auquel l'évêque est exilé ; compte-rendu de son arrestation et de son second interrogatoire, en 258 ; récit de sa mort. Ces documents sont cités par s. Augustin (cf. serm. 309), cf. Saxer 1980, p. 203-204.

[699]  Ce sermon, édité en PG 35, 1169a-1193c, date de 379. Prudence ne l'a pas forcément connu, mais il fait écho à la même tradition en perist. 13, 21-24. Le même passé de magicien est attribué à un Cyprien d'Antioche par un ensemble de récits mal datés, réunis au ve s. par l'impératrice Eudocie (cf. AA. SS. 47 [septembre t. 7], 204-226), qui s'en inspire dans la composition d'un poème de plus de 800 vers (cf. PG 85, 831a-864c).

[700]  Cf. Introd. § 243 n. 73.

[701]  Cf. Introd. § 209 n. 5.

[702]  Ce v. constitue la 1ère partie du distique formant le 4e mètre archiloquien (utilisé en perist. 12). Ce v. aussi long que les hexamètres dactyliques dans leur extension maximale est comme un reflet du style attribué à s. Cyprien (cf. vv. 1-4. 15. 99-106) et de sa locuples facundia (v. 17). Certains copistes tenteront de réintroduire une structure en distiques (cf. Introd. § 230 n. 26).

[703]  Ailleurs (p.ex. perist. 12), les trois premiers pieds autorisent une substitution dactyle-spondée.

[704]  Un autre type de coupe, après les trois syllabes longues, s'observe aux vv. 2. 3. 16. 18. 25. 32. 49. 58. 59. 68. 78. 80. 81. 84. 87. 98. 99. 100. Dans presque la moitié des cas, une coupe (principale ou secondaire) intervient après la première de ces trois syllabes longues (= coupe du 'pentamètre') : vv. 1. 6. 7. 9. 10. 12. 13. 15. 20. 24. 25. 28. 30. 31. 33. 38. 40. 43. 46. 50. 53. 54. 56. 58. 60. 69. 73. 74. 75. 77. 79. 83. 84. 85. 86. 88. 90. 96. 101. 103. 104. 105. 106.

[705]  Cette coupe semble en outre indispensable pour des raisons d'euphonie aux vv. 31. 33. 35 (répétition de syllabes identiques) ; au v. 75, on a une élision sur la coupe ; enfin, il y a d'assez nombreux enjambements sur cette coupe (vv. 2. 3. 15. 16. 18. 23. 25. 32. 38-39. 49. 53. 58. 68. 76. 78. 80. 82. 83. 87. 98).

[706]  Dans les deux poèmes, la martyre, à la fois forte et douce, connaît l'apaisement et le triomphe au moment de la mort (cf. perist. 3, 136-142. 146-170. 176-180 ; 14, 81-123).

[707]  Cf. perist. 2, 289-308 (pauvreté et virginité) et 14, 61-63. 119-123 (virginité et martyre) ; 2, 501-508 et 14, 113-114 (triomphe sur le démon) ; 2, 563-572 et 14, 3-6 (rôle tutélaire).

[708]  On peut aussi opposer ste Agnès au personnage d'Hannibal (cf. c. Symm. 2, 742 ; -> v. 36-37), tous deux confrontés aux périls du glaive et des plaisirs, mais réagissant à l'opposé.

[709]  L'éd. 2001 du Martyrologe romain donne la notice suivante (21.1) : memoria sanctæ Agnetis, uirginis et martyris, quæ, adhuc puella, Romæ supremum fidei obtulit testimonium et titulum castitatis martyrio consecrauit ; nam et ætatem uicit et tyrannum, amplissimam apud gentes admirationem acquisiuit, plus etiam maiorem apud Deum gloriam cumulauit. hac in die depositio corporis celebratur.

[710]  Cf. Fontaine 1992, p. 371. Il est question de ce sacrifice obligatoire en perist. 14, 26-28.

[711]  Cf. Damas. carm. 37 : ces motifs, repris en partie chez Ambr. hymn. 8, sont transposés en perist. 3 (ste Eulalie). Ici, quelques parallèles lexicaux (perist. 14, 2 martyris inclytæ ; 21 trux tyrannus ; 133 almo) ne suffisent pas à établir un rapport de dépendance relativement à Damase.

[712]  Cf. Ambr. off. 1, 204 ; uirg. 1, 2, 9 hæc inter cruentas carnificum impauida manus, hæc stridentium grauibus immobilis tractibus catenarum, nunc furentis mucroni militis totum offerre corpus, mori adhuc nescia, sed parata... stetit, orauit, ceruicem inflexit. cerneres trepidare carnificem.

[713]  Le lieu en question (au bord de l'actuelle place Navone, où s'élève l'église de Borromini) est vénéré au moins depuis le le viiie s. (cf. Itinerarium Einsiedlense = PL 127, 351 ; CPL 2338).

[714]  Cf. PL 89, 145b-146b ; 272a-d (Aldelm) ; PL 137, 1121c-1130c (Roswitha) ; PL 171, 1307c-1314d (Hildebert) ; PL 203, 1387a-1392c (Philippe) ; PL 196, 1473c-1475b (Adam).

[715]  Le 20 janvier, bref centon à vêpres (5 quatrains et doxologie : vv. 1-4 ; 7*. 8-9. 20 ; 67-68. 83*-84* ; 85-88 ; 125-128 ; certains vv. [*] sont modifiés ; cf. PL 86, 1050) ; quasi reprise du poème à laudes (seuls les vv. 1-4. 125-128 ne sont pas repris, mais près de 20 vv. sont modifiés ou corrompus, et 6 vv. sont ajoutés avant la doxologie ; cf. PL 86, 1052-1054).

[716]  Cf. Introd. §§ 245 n. 82 (Dungal) et 249 n. 105 (Dante) ; sur Ennode, cf. ci-après n. 17.

[717]  Sur Constantine, cf. DECA, s.n. Constantia, p. 545 (Forlin Patrucco) ; on lui attribue un poème acrostiche transmis par la plupart des mss de la famille bb. Cf. Introd. § 228 n. 22-23.

[718]  Cf. Introd. § 87 et n. 217 (relief) ; § 86 et n. 210-212 (verres dorés).

[719]  Début de v. : stabat/-ntem/-ns (vv. 18. 40. 113) ; ferrum (vv. 36. 77) ; spectare/-at (vv. 45. 95) ; ibat/ibo (vv. 52. 74) ; castum (vv. 55. 129). En fin de v. : uirginem (vv. 28. 39) ; sacræ/-am (vv. 34. 44) ; solo (vv. 50. 116) ; periculo/-a (vv. 54. 106) ; gradum/-us (vv. 61. 100). Avant la césure : puellæ/-am (vv. 2. 44) ; lupanar (vv. 25. 55) ; Agnes (vv. 31. 61. 67. 112) ; pudicis/-um (vv. 34. 132) ; in plateæ (vv. 39. 49) ; tenebras (vv. 80. 95) ; uirginalem/-i (vv. 84. 116) ; mundus/-i (vv. 97. 114) ; atri/-o (vv. 98. 108). Après la césure : martyris (vv. 2. 120) ; forte (vv. 11. 43) ; uirginitatis/-(ta)s (vv. 24. 56) ; ni caput/nam caput (vv. 26. 89) ; lumine (vv. 45. 48. 122) ; redderet/reddere (vv. 58. 129) ; uota (vv. 76. 106) ; uim (vv. 78. 102) ; spem/spes (vv. 88. 109) ; ac pede/uel pede (vv. 112. 133).

[720]  Cf. Ambr. uirg. 1, 2, 5 natalis est uirginis, integritatem sequamur. natalis est martyris, hostias immolemus. natalis est sanctæ Agnes... appellabo martyrem, prædicabo uirginem ; 9 habetis in una hostia duplex martyrium, pudoris et religionis. et uirgo permansit, et martyrium obtinuit ; off. 1, 41, 204 in duarum maximarum rerum posita periculo... castitatem protexit, salutem cum immortalitate commutauit.

[721]  Cf. Ambr. uirg. 1, 2, 8-9 non sic ad thalamum nupta properaret, ut ad supplicii locum læta successu ; gradu festina uirgo processit... ; non flosculis redimita, sed moribus... mirari plerique... stupere uniuersi... quanto terrore egit carnifex ut timeretur, quantis blanditiis ut suaderet ! quantorum uota ut sibi ad nuptias perueniret ! at illa : "Et hæc Sponsi iniuria est exspectare placiturum. qui me sibi prior elegit, accipiet. quid, percussor, moraris ? pereat corpus quod amari potest oculis quibus nolo."

[722]  Ce v. est normalement répété au début de la strophe alcaïque (cf. p.ex. les Odes d'Horace). Ici, Prudence reprend le modèle de Claudien (cf. Introd. § 105) et sera imité un siècle plus tard par Ennode (hymn. 1, 17 ; réminiscences lexicales [-> vv. 2. 52. 70. 115]). Des copistes tenteront de réintroduire une structure en distiques (cf. Introd. § 230 n. 26).

[723]  Comme chez Horace, la 1ère syllabe est presque toujours longue ; les finales sont 2 fois plus souvent brèves que longues chez Prudence (chez Horace, le rapport est égal ; cf. Lease 1895).

[724]  Comme chez Horace. Cette ponctuation du v. coïncide généralement avec les articulations syntaxiques, notamment avec le début des discours directs (cf. vv. 21. 64 ainsi que 31).

[725]  Les élisions sont plus fréquentes que chez Horace ; 17 cas de hiatus entre les vers (aucun chez Horace). Le v. 24 s'achève sur le monosyllabe est (exception sans parallèle horatien).