Source : http://www.llanchipal.cl/postas.htm
Le Service de Santé possède un total de 148 Postes et 120 Stations Médicales Rurales détaillées à continuation, couvrant une population de 116 000 personnes (65 500 dans la province de Llanquihue, 45 500 à Chiloé, 8 100 dans la province de Palena.
Coefficient d'accès (arbitraire) : bonne route = 1, moyenne = 1.5, en mauvais état = 3, navigation = 5, transport aérien 10. Accès nécessitant plusieurs moyens de transport (p. ex. route + navigation) = pénalité supplémentaire.
Des moyennes par commune ont été calculées et sont reportées en fin de table de l'annexe 3.
http://www.llanchipal.cl/consultorios.htm
http://www.unige.ch/cyberdocuments/theses2003/KlohnAM/images/annexe3.pdf
Principales sources :
Nombre de cas enregistrés de tuberculose | 3.429 |
Nombre de cas enregistrés de SIDA (?) | 178 |
Proportion de la population avec un accès aux services d'eau potable | 94.2 % |
Proportion de la population de moins de 1 an vaccinée contre la poliomyélite | 89 % |
Proportion de la population de moins de 1 an vaccinée contre la rougeole | 97 % |
Proportion de la population de moins de 1 an vaccinée contre la diphtérie, la coqueluche et le tétanos | 97 % |
Proportion de la population de moins de 1 an vaccinée contre la tuberculose | 100 % |
Proportion d'accouchements assistés par du personnel qualifié | 99.7 % |
Nombre de médecins pour 10 000 habitants 32 | 13 |
Dépense nationale de santé en proportion du PIB 33 | 7 % |
Dépense publique de santé par année en proportion de la dépense nationale de santé | 54.8 % |
Tableau socio-économique, politique et démographique.
Le Chili a une surface de 756 626 km2. Au recensement de 2002, la population totale était de 15.050.341 habitants, ce qui représente une augmentation de 12.8 % (1.7 million de personnes) par rapport au recensement de 1992. Le taux de croissance de la population, de l'ordre de 1.2 % par an, se situe parmi les trois plus bas de l'Amérique latine, et montre un tassement par rapport à la décennie antérieure pendant laquelle il était de 1.6 %. Le taux global de fécondité projeté pour la période 2000-2005 est de 2.4
Relevons que les records historiques de croissance démographique ont été atteints au Chili entre 1940 et 1960, période qui a vu la mise en place du Service National de Santé et une baisse du taux de mortalité de 21 a 13 pour mille (principalement liée au contrôle des maladies infectieuses) entraînant une hausse de la croissance naturelle de 15 a 25 pour mille). Cette période a profondément marqué la culture médicale institutionnelle et corporative au Chili.
En 2002 on dénombrait 7 646 856 femmes et 7 403 485 hommes. Le différentiel hommes-femmes se creuse depuis plus de vingt ans en faveur du sexe féminin (1982 : 223 000 1992 : 242 000 et 2002 : 243 000).
La population urbaine prédomine de loin avec 86.6%, ce taux s'est accru de 17.1% en dix ans, tandis que la population rurale a diminué de 9.2% pendant la même période.
40.1% de la population se concentre dans l'aire métropolitaine (Santiago et ses environs) ; en 1992 ce taux était de 39.4%
La densité de population dans le pays tout entier est de 19.2 habitants au km2, et dans la zone métropolitaine ce taux est de 392 habitants au km2. La Xe région affiche 15.8 habitants au km2.
Le PIB a augmenté régulièrement depuis 1960, avec une croissance plus forte pendant la dernière décennie, en particulier pour la période 1990-1995 (7.4 %). La croissance s'est tassée depuis 1998, le pays vivant actuellement une stagnation plus ou moins marquée non sans rapport avec la conjoncture régionale et globale (forte dépendance des exportations), alors que la Xe région connaît encore une certaine croissance. Au niveau national, le taux de chômage est remonté aux alentours de 9% après avoir baissé jusqu'à 5.5 % au milieu des années 90.
Les enquêtes CASEN du Mideplan montrent une baisse importante de la population vivant sous le seuil de pauvreté entre 1984 et 1996 :
Année | 1984 | 1992 | 1996 |
Population vivant sous le seuil de pauvreté | 44.6 % | 32.7 % | 25 % |
Mais certains auteurs comme l'économiste Marcel Claude (2000) critiquent la méthodologie de calcul et considèrent le seuil de calcul officiel comme beaucoup trop bas: Le seuil minimal de satisfaction des besoins de base se situerait d'après lui aux alentours d'USD 195 par personne et par mois, et en tenant compte de ce critère c'est alors 80% de la population du pays qui se trouverait à vivre « en dessous du seuil de pauvreté ».
Le recensement de 1992 montre un taux d'alphabétisation de 91.2% pour la population de plus de 15 ans, et il est estimé à 94.5% en 1994. Les taux de scolarisation sont de 95.7% au niveau primaire et de 79.3% au niveau secondaire. Le nombre moyen d'années de scolarisation en 1996 était de 9.6 années. Il existe pourtant un mécontentement subjectif assez généralisé en ce qui concerne le niveau et la performance des établissements éducationnels.
Profils de mortalité, de morbidité et objectifs de santé.
Après un rapide déclin, le taux de mortalité s'est stabilisé ces dernières années. En 1995, le taux de mortalité général était de 5.5 pour 1 000 habitants, avec une mortalité des enfants de 0 a 4 ans de 0.6 pour 1 000, une mortalité maternelle de 0.3 pour 10 000 naissances vivantes, et une mortalité de 1.3 pour 1 000 dans la tranche d'âges 14-44 ans. Pour la tranche d'âges de 45 a 54 ans, le taux de mortalité était de 7.5 par 1 000, et il était de 51.4 pour 1 000 dans la tranche d'âge de 65 ans et plus.
La mortalité a décliné pour tous les groupes d'âge, mais les gains les plus importants ont été observés chez les femmes et chez les enfants de moins de 5 ans (traditionnellement le système de santé du Chili a précisément mis l'accent sur ces groupes-là).
Pour un enfant né en 1996, l'espérance de vie à la naissance était de 78.3 ans pour les femmes, 72.3 ans pour les hommes, et 75.2 ans pour les deux sexes. Pour l'évolution de ce paramètre entre 1970 et 1997, voir Fig. A5-1, d'après Manuel A. (2002).
Une ombre inquiétante au tableau : l'espérance de vie des hommes sans scolarité s'est réduite de 2 ans entre 1985 et 1997, et de 0.3% chez les femmes sans scolarité pour la même période. Le Ministère de la santé fixe comme objectif de renverser cette tendance d'ici à 2010.
Les quatre premières causes de décès ont été en 1995 : l'infarctus du myocarde (7.3 % des décès), la broncho-pneumonie (5.9% des décès), les AVC (4.4% des décès), la cirrhose du foie et d'autres hépatopathies chroniques ( 4.2% des décès). Pour une récapitulation de l'évolution des principales causes de mortalité entre 1970 et 1997, avec une baisse des maladies infectieuses et des traumatismes et une montée en force des pathologies cardiovasculaires et tumorales, voir Fig. A5-2 :
Les maladies du système respiratoire sont la cause de 11.4% des décès.
En 1995, les entérites, colites et la pneumonie ont été la cause de seulement 9.2% de tous les décès. En 1990 et 1995, il n'y a pas eu de cas de rougeole rapportés. En 1995, seul 0.5% de la mortalité a été imputable à la tuberculose.
Il existe un différentiel important entre hommes et femmes en ce qui concerne les causes de mortalité : la mortalité masculine pour empoisonnement et blessures est près de quatre fois supérieure à la mortalité féminine pour les mêmes causes. Les maladies du système digestif sont 1.6 fois plus fréquentes chez les hommes, les affections de la période périnatale 1.3 fois plus fréquentes, de même que les affections du système nerveux central.
La mortalité féminine est 3.2 fois plus importante dans les maladies du système musculo-squélettique, et 1.9 fois plus fréquente dans les maladies de la peau et du tissu conjonctif.
Un total de 1.4 million d'hospitalisations ont été enregistrées en 1996 ; la plupart étaient en rapport avec la grossesse, l'accouchement et le péri-partum. En 1995, le taux d'occupation des hôpitaux était de 69.7 %, avec une durée moyenne de séjour de 7.1 jours et 33.7 rotations par lit.
Dans les établissements du secteur privé, un total de 371 000 hospitalisations ont été enregistrées, avec une durée moyenne de séjour de 5.7 jours, un taux d'occupation de 57.5% et 32.1 rotations par lit.
Le premier motif de consultation ambulatoire est l'hypertension artérielle. Les maladies du système respiratoire sont la cause de 24% des visites au service de santé, et d'environ 40 % de toutes les visites au premier niveau de soins.
Il n'existe pas de système national de suivi des consultations ambulatoires.
Maladies cardio-vasculaires, obésité, sédentarité et diabète.
La première cause de mortalité actuelle (1/4 des décès) est constituée par les maladies du système circulatoire ou cardio-vasculaire, avec une tendance générale ascendante, représentant 27.8 % de tous les décès en 1995.
L'obésité affecte plus les femmes (23 a 25%) que les hommes (13 a 18 %). En 1997 elle atteignait 10% des enfants de moins de 10 ans, 16% des écoliers, et 32% des femmes enceintes.
La mortalité liée au diabète est de 15.8% pour 100 000 habitants, en augmentation constante. La prévalence du diabète se situe entre 3 et 5.6 %. Le diabète est en nette progression parmi les causes primaires d'hospitalisation et comme co-morbidité.
Le Ministère de la santé se propose comme objectif de stabiliser la mortalité standardisée liée au diabète d'ici à 2010.
En ce qui concerne l'obésité, l'objectif est d'en réduire de 30% la prévalence chez les enfants préscolaires, de 25% chez les écoliers, et de 13% chez les femmes enceintes. Les valeurs-cibles pour 2010 sont : 7% d'obésité chez les enfants de moins de 6 ans, 12% chez les écoliers, 28% chez les femmes enceintes.
La sédentarité (activité physique insuffisante) affecte 91% de la population de plus de 15 ans (Aguilera X. et coll. 2002). Le Ministère de la santé vise à réduire la prévalence du sédentarité de 8%, avec une valeur-cible pour 2010 de 84%.
Cancer.
Les néoplasies malignes sont responsables de 20.7% des décès. Le taux de mortalité global pour les cancers est de 123.7 pour 100 000. Les cancers les plus fréquents sont chez la femme le cancer du col de l'utérus (25.6% du total), le cancer du sein (15.8%) et le cancer de la peau (8.7 %). L'incidence du cancer de vésicule est en augmentation, et certains auteurs mettent ce phénomène en rapport avec le taux relativement bas de cholécystectomies pratiquées dans le pays (par manque de ressources) par rapport aux moyennes internationales.
On remarque par ailleurs une augmentation du nombre de cas de cancer de la vésicule chez la femme, qui se situent à 17.1 pour 100 000. Chez l'homme, les cancers les plus fréquents sont le cancer de l'estomac (20.5%), le cancer de prostate (12.2%), et le cancer de poumon (10.1%).
Le Ministère de la santé vise pour 2010 une stabilisation du taux de mortalité standardisée pour l'ensemble des cancers, avec une diminution de 40% de la mortalité standardisée due au cancer cervico-utérin, de 25% de la mortalité standardisée pour le cancer de sein, et de 25% de la mortalité standardisée liée au cancer de vésicule.
Traumatismes et accidents.
Les blessures, traumatismes et empoisonnements contribuent pour 11.8% du total des décès. Les accidents et la violence prennent une part croissante parmi les causes de morbidité et de décès.
Entre 1980 et 1995, la quantité de personnes blessées ou tuées lors des accidents de la route a augmenté de 9.4% par an, et le nombre de décès dus aux accidents de la route a augmenté de 7.4% par an.
La mortalité liée aux traumatismes est de 51 pour 100 000 habitants, et celle due aux accidents de 11 pour 100 000 habitants. Le gouvernement se propose d'ici à 2010 de réduire la mortalité standardisée par âge de 20% dans le cas des traumatismes, et de freiner l'augmentation de la mortalité liée aux accidents.
Santé mentale.
Les problèmes de santé mentale sont aussi en progression significative. 5.6% des arrêts-maladie établis dans le secteur public sont liés à des névroses. La dépression toucherait 7.5% de la population générale, le taux de suicide se situait à 9.7 pour 100 000 habitants en 1999.
Le Ministère de la santé se propose de réduire (modestement) la récurrence des épisodes dépressifs avec une prévalence-cible de 7% de la population générale en 2010. Le taux de suicides devrait quant à lui avoir baissé de 10%, ajusté par âges.
Alcoolisme et toxicomanies.
Selon les sources,15 a 20% des habitants peuvent être classés comme des buveurs à problème, dont un sur trois avec une dépendance à l'alcool. L'alcoolisme est plus fréquent chez les hommes, en particulier en situation d'emploi précaire ou au chômage. Il est impliqué dans 7% de tous les décès comme cause principale, et dans 25% des décès comme cause associée.
L'alcoolisme constitue un problème réel qui augmente dans les campagnes et encore plus dans les secteurs urbains, y compris chez les jeunes. La modalité la plus visible dans les campagnes semble être de type «binge drinking». Malgré des efforts de régulation, il est facile à quiconque (y compris aux mineurs) de se procurer de l'alcool en vente libre et à bas prix.
Signalons à cet égard l'effet singulier que semblent exercer certains mouvements religieux sur le comportement général: Depuis de longues années, certaines sectes nord-américaines (comme les pentecôtistes) sont très actives sur le terrain des populations urbaines et suburbaines de bas niveau socio-économique, et pratiquent un encadrement quotidien des «fidèles» avec des activités de groupe, une éradication systématique de toute croyance, culture ou pratique vernaculaire, et des prescriptions sévères en matière d'alcool et de drogues notamment. L'encadrement et les interdits semblent avoir un impact réel et contribuent à la popularité de ces mouvements (discours souvent entendu : «Untel ne boit plus depuis qu'il se rend chaque soir au temple»). Voir pour un tableau d'ensemble de l'essor du protestantisme en Amérique Latine Schirová K., ou encore pour une perspective historico-culturelle et religieuse Engs R. (2001)
Cet ensemble de pratiques, tout comme l'existence d'éventuelles nuisances ou effets indésirables (atomisation plus poussée? vulnérabilité accrue à la consommation de certains produits? ), mériterait de faire l'objet d'une enquête qui prenne aussi en compte les spécificités culturelles locales.
La prévalence à vie de la consommation de drogues illicites est de 9.8% dans l'ensemble du pays, et se repartit selon un gradient décroissant du nord au sud et de la capitale vers les provinces.
Le Ministère de santé a fixé pour objectif pour 2010 de freiner l'augmentation de l'abus et de la dépendance de l'alcool et des drogues, et de diminuer de 10% leur prévalence. Les valeurs-cibles sont de 13.5% de buveurs à problèmes dans une population de plus de 12 ans, et en ce qui concerne les drogues de 2.7% dans une population de plus de 12 ans.
Tabagisme.
En 1994, une étude estimait la prévalence de l'usage de tabac à 24% dans la tranche d'âge 12 - 18 ans, l'usage d'alcool à 24%, l'usage de tranquillisants à 1.1%. La prévalence du tabagisme dans la population générale est de 40%, avec 38% de tous les hommes (en diminution), 45% des femmes en âge fertile et 25% de toutes les femmes (en très nette progression dans ces derniers groupes). Il touche aussi 27% des écoliers de « 8e basique » (Aguilera X. et coll. 2002).
Le Ministère de la santé du Chili a fixé parmi ses objectifs spécifiques pour 2010 une réduction du tabagisme de 25%; chez les écoliers, une diminution de 26%, et chez les femmes de 11%, avec fin d'obtenir des prévalences de 30%, 20% et 40% respectivement (Aguilera X. et coll. 2002), soit des changements plutôt modestes par rapport à la situation actuelle.
Violence domestique, sexualité, SIDA et santé génésique.
On estime en 1993 que la violence domestique et les abus touchent une femme sur quatre, indépendamment de son niveau socio-économique. Une femme sur trois décrivait des pressions psychologiques, et une sur trois des sévices physiques graves.
En matière de sexualité des adolescents, on constate depuis quelques années, comme dans le reste de l'Amérique latine, une nette augmentation en nombre des grossesses précoces. En 1999, le taux de fécondité se situait à 65.4 pour mille femmes dans la tranche d'âge 15 - 19 ans, et à 1.7 pour mille dans la tranche d'âge 14 - 17 ans. Le fait est considéré comme préoccupant, notamment du fait que ces adolescentes interrompent généralement leurs études et semblent condamnées à pérenniser un cycle de pauvreté.
Les raisons de cette dérive ne semblent pas clairement établies, il est cependant plausible qu'elle soit liée à une érosion par ailleurs maintes fois constatée des modèles traditionnels d'autorité parentale. Le contrôle de la famille et du groupe sur la sexualité adolescente marquerait le pas devant l'introduction de modèles de comportement faisant la part belle à la consommation immédiate.
Le Ministère de la santé a fixé des objectifs spécifiques pour 2010 en la matière, soit une réduction de 30% des grossesses non désirées chez les adolescentes, avec pour valeurs-cibles une baisse de la fécondité à 46 pour mille femmes dans la tranche d'âge 15 - 19 ans, et à 0 pour la tranche d'âge 14 - 17 ans (Aguilera et coll. 2002).
La prévalence du SIDA serait en augmentation constante, les chiffres pour 1999 semblent contradictoires : 75 (?) cas recensés selon une source, 3.2 cas pour 100 000 habitants selon une autre. Le Ministère de la santé s'est fixé pour objectifs pour 2010 de maintenir le taux standardisé pour âge à sa valeur actuelle, et de réduire le taux de transmission verticale de 30% a 5%.
Le recours au préservatif se situerait autour de 23% dans la tranche de la population de 15 à 19 ans sexuellement active, et autour de 30% dans la population avec plus d'un partenaire sexuel. Les objectifs spécifiques du Ministère de la santé pour 2010 en la matière sont une « augmentation de l'âge des premières relations sexuelles » , un recours au préservatif d'au moins 50% dans la tranche d'âge 15 - 19 ans, et d'au moins 60% dans la population avec plus d'un partenaire sexuel.
La mortalité maternelle s'est stabilisée aux alentours de 30 par 100 000 naissances vivantes en 1996, après avoir été de 300 pour 100 000 naissances vivantes en 1960. A l'époque on estimait qu'un tiers des décès était lié aux avortements clandestins.
Au Chili, l'avortement est pénalisé et poursuivi d'office sous toutes ses formes. En raison d'un essor sans précédent dans l'histoire du pays de l'influence politique des partisans de la pénalisation, essor accompagné d'un surprenant durcissement des discours, la loi est même devenue plus restrictive, puisque l'avortement thérapeutique peut désormais être pénalisé.
Certains informateurs évoquent des cas de femmes dénoncées arrêtées, enchaînées à leur lit d'hôpital et mises sous escorte policière. De ce fait les avortements ne sont pratiquement jamais déclarés comme tels, ou apparaissent sous le label « accident ».
Il y aurait d'après la littérature grise environ 44 000 hospitalisations par an pour des complications d'avortement, qui correspondraient à plus de 160 000 avortements clandestins par an. Quatre grossesses sur dix se termineraient par un avortement provoqué. Les complications des avortements resteraient la première cause de mortalité maternelle.
Les mêmes groupes d'influence actifs en matière d'avortement exerceraient un «filtrage» marqué lors des campagnes ou tentatives de campagnes de prévention du SIDA.
D'après d'autres informateurs, le problème des orientations idéologico-religieuses se pose en termes particulièrement graves au niveau des nouvelles facultés de médecine et des écoles d'infirmières privées, puisque ce sont des générations entières d'élèves qui sont désormais «éduqués» à une certaine conception des soins formulée selon une approche dogmatique qui exclut partiellement ou totalement l'avortement et les questions de santé génésique du champ des problèmes de santé légitimes.
Au total, il s'agit d'un sujet particulièrement «sensible» dans le pays, au point que les autorités ne semblent pas vouloir ni pouvoir l'aborder.
Analyse par groupes de population.
Il a été observé un déclin marqué de la mortalité infantile, du fait d'une réduction dans le taux de natalité, et des taux élevés de couverture prénatale comme d'accouchements dans un environnement institutionnel. En 1995, 99.5 % des naissances étaient prises en charge par du personnel spécialisé, et le taux de mortalité pour cette année était estimé à 11.1 pour 1 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité néonatal était de 6.1 pour 1 000 naissances. Une ombre au tableau cependant, les résultats préliminaires du recensement 2002 mettent en évidence une nette augmentation récente du taux de grossesses chez les adolescentes, créant -outre les problèmes sociaux- un risque accru de grossesses à problème.
Au cours de la dernière décennie, la couverture du programme étendu d'immunisations a été étendue, de même que la chaîne du froid. Le taux de vaccination par le BCG en 1996 a atteint 98 % des nouveau-nés, et la couverture par trois doses de DTP (diphtérie, tétanos, coqueluche) a atteint 94.2 % des nouveau-nés. La couverture par trois doses de vaccin anti-polio a atteint 94.3% des nouveau-nés. La mortalité par diphtérie est tombée à 0 en 1992, celle liée à la rougeole est descendue de 0.2% en 1989 a 0 en 1990. Depuis lors, aucun cas n'a été rapporté.
Une recherche de risques dans les soins obstétricaux et périnataux a conduit à un déclin régulier dans le taux d'enfants présentant un poids trop bas à la naissance, descendu de 5.7% en 1991 a 5% en 1995. Quelques améliorations ont été observées dans les indicateurs de déficience nutritionnelle chez les enfants de moins de 6 ans, mais en même temps on observe une prévalence accrue des excédents pondéraux. 73% des enfants ont un statut nutritionnel normal, alors que 22% souffrent d'excédent pondéral et d'obésité.
20% des enfants de 6 a 24 mois et 20% des femmes enceintes souffrent d'anémie. 87% des enfants reçoivent un allaitement au sein durant le premier mois de la vie, ce taux diminue à 59% au 4e mois et à 25% au 6e mois. A noter que le sevrage précoce est suspecté de jouer un rôle dans l'obésité infantile (Rapport INSERM).
En 1996, 60% des hospitalisations d'enfants de moins de 2 ans étaient associées à des causes respiratoires (relevons à ce sujet que Santiago, la capitale du pays, regroupant 40% de la population, se trouve au fond d'une cuvette entourée de montagnes et souffre, en particulier en hiver, de gravissimes problèmes de pollution de l'air).
En 1993, la principale cause d'hospitalisation dans le groupe de 10 a 14 ans d'âge a été constituée par les blessures et les empoisonnements (704.9 pour 100 000 hab.) , suivie par les maladies du système digestif (569.3 pour 100 000 hab.) et les maladies du système respiratoire (404.7 pour 100 000 hab.). Dans le même groupe d'âge, la répartition par sexes place les blessures en premier chez les sujets de sexe masculin, suivies des affections du système digestif. Chez les sujets de sexe féminin, l'ordre de ces deux causes est inversé.
Dans le groupe de 15 a 19 ans, la cause la plus fréquente d'hospitalisation est l'accouchement (2 272 par 100 00), suivie par les blessures et les empoisonnements (823.7 pour 100 000). Dans ce groupe d'âge, les addictions constituent un problème sérieux.
En 1995, les adolescents de Santiago présentent 2.8 épisodes de maladie par année, avec un taux de consultation de 1.58. En 1990, les affections les plus fréquentes sont 1) les « affections mal définies », suivies des 2) affections respiratoires aiguës et des 3) affections digestives. Parmi les référés au deuxième niveau de soins, on dénombre 40% de cas pour la psychiatrie, 18% pour l'ophtalmologie, 11% pour la dermatologie, et 5% pour la traumatologie.
En 1994, la mortalité dans le groupe d'âge 15-59 ans était de 2.2 par 1 000 habitants. La mortalité masculine était le double de la mortalité féminine, avec peu de variations entre les régions. Des différentiels par sexe étaient notés notamment en ce qui concerne les accidents et la violence (118 par 100 000 chez les hommes contre 19 par 100 000 chez les femmes). En termes de maladies du système cardiovasculaire, les taux étaient de 43.8 pour 100 000 chez les hommes et 25 pour 100 000 chez les femmes. La mortalité par cause de maladies infectieuses a décru pour les deux sexes de 3.6% des causes de décès en 1984, à 2.7% en 1995. La proportion des décès du à des néoplasies s'est accrue de 16.6 % en 1984 a 21.7 % en 1985, celle des décès liés à des affections endocriniennes et métaboliques est passée de 2.3 % en 1984 a 3.6% en 1995.
Les adultes de plus de 60 ans constituent 9.7% de toute la population en 1995. Les décès dans ce groupe d'âge représentent 69.4% de tous les décès enregistrés cette année. On retrouve les maladies du système cardiovasculaire et les néoplasies comme cause de 57.1% de tous les décès pour cette tranche d'âge, les affections respiratoires 13.5% et les affections digestives 6.1%. Le taux d'hospitalisation était en 1993 de 174.8 pour 100 000 habitants dans ce groupe d'âge.
Santé du travail et handicaps
Il semble que les problèmes de santé liés au travail ne sont que peu rapportés au Service National de la Santé. La plupart des plaintes concernent des maladies de peau, des problèmes d'audition, et des affections du système musculo-squélettique. Le gouvernement cherche à diminuer la mortalité et la morbidité liée aux conditions de travail d'ici à 2010.
Le recensement de 1992 indique qu'il y avait au Chili 238 888 personnes, soit 2.1% de la population, souffrant d'un handicap grave. Les handicaps les plus fréquents étaient : paralysie (36%), dysfonction mentale (30%), surdité (21%), cécité (14%), troubles de la parole 5%. Le ratio hommes/femmes était de 1.2, la cécité étant le seul handicap plus fréquent parmi les femmes.
Santé des populations indigènes.
Des données épidémiologiques, disponibles mais incomplètes, montrent que les communes avec les plus grandes concentrations de population indigène présentent des indicateurs de santé moins favorables que le reste du pays. La mortalité infantile durant la période 1988-1992 a varié selon les différents groupes indigènes : entre les Aymará, le taux était de 40 pour 1 000 naissances vivantes. Chez les Atacameños, de 57 pour 1 000, chez les Rapa Nui de 32 pour 1 000 et chez les Mapuche de 34 pour 1 000. La situation de santé des populations indigènes s'est davantage détériorée dans les aires urbaines que dans les zones rurales.
Maladies infectieuses et parasitaires.
Triatoma Infestans est présent au Chili entre les parallèles 18o30' et 38o35'. La population exposée à la maladie de Chagas est estimée à 500 000 personnes. 19% de la population est séropositive. Dans les aires d'endémie, le sang subit un screening chez 76% des donneurs. L'incidence de la maladie est estimée à 3.3 pour 100 00 hab. en 1994.
La mortalité pour hydatidose a décru de 0.5 a 0.2 par 100 000 entre 1981 et 1994, année où l'on a dénombré 34 décès dus à cette cause. Toujours en 1994, le taux d'incidence était de 2.4 pour 100 000 habitants, avec 332 cas dénombrés. La prévalence de l'hydatidose dans les abattoirs est demeurée stable avec 10% des animaux touchés.
Il n'y a pas de cas connus de fièvre jaune. Huit cas de malaria ont été rapportés en 1994. Il n'existe pas d'études récentes sur la fréquence d'aedes egypti dans les aires urbaines.
L'incidence de la diphtérie en 1995 fut de 0.01 par 100 000 (deux cas). Le taux a diminué lentement mais sûrement depuis des années.
Les cas déclarés de coqueluche ont beaucoup varié d'une année à l'autre, entre 517 en 1993 a 10 en 1994, causant entre zéro et deux décès par année.
La dernière épidémie de rougeole remonte a 1988, avec 47 079 cas (351 pour 100 000). En 1993, l'incidence était retombée à deux cas, on n'en dénombre aucun entre 1994 et 1996.
L'incidence de la rubéole a décliné, avec des poussées irrégulières, la dernière en 1988. Le taux est tombé de 54.9 pour 100 000 en 1990 a 16.5 en 1994.
Aucun cas de poliomyélite n'a été rapporté entre 1976 et 1996.
Le Tétanos est sous contrôle avec des incidences de 0.1 par 100 000 hab. en 1994. On dénombra cette année 11 cas dont un néonatal, et aucun décès.
La dernière poussée de choléra remonte à 1991 avec 41 cas confirmés et un taux de létalité de 4.8%. Le dernier cas rapporté remonte a 1994.
Le nombre de cas de fièvre typhoïde et paratyphoïde a diminué de plus de 50% entre 1980 et 1990. En 1990 l'incidence était de 39.3 par 100 000, entraînant une mortalité de 0.2 pour 100 000. La poussée de choléra de 1994 a conduit à l'adoption d'un ensemble de mesures de contrôle qui ont provoqué une remarquable réduction concomitante dans les cas de fièvre typhoïde et d'hépatite.
L'hépatite A est l'affection entérique la plus souvent rapportée dans le pays. L'incidence a augmenté, entre 1980 et 1984, de 36.7 a 107.6 par 100 000, pour chuter ensuite a 66.5 par 100 000 en 1990, puis a 38.9 par 100 000 en 1992, avec toutefois une nouvelle poussée en 1994 a 90.8 par 100 000. On estime que l'hépatite C a infecté moins de 1% de la population du pays. Des études dans les banques de sang dans le pays indiquent des taux de prévalence d'anticorps entre 0.2 et 0.35%.
La mortalité par la tuberculose était de 2.8 par 100 000 en 1994, un chiffre qui avait diminué par rapport à celui de 1980 (12.2 pour 100 000). La prévalence a diminué aussi, de 55 par 100 000 en 1985, a 41.1 par 100 000 en 1991, et 29.5 par 100 000 en 1994 (4138 cas). En 1994, 6 636 personnes ont été hospitalisées pour tuberculose. 81% souffraient de la forme pulmonaire. Entre 1989 et 1996, 40 000 cas et 3 800 décès ont été rapportés. En 1994, il y a eu 3 646 nouveaux cas de tuberculose, dont 60% chez les individus de sexe masculin. 4% de ces nouveaux cas ont été observés chez des enfants de moins de 15 ans. 75% étaient des tuberculoses pulmonaires, dont 62% positives à la coloration.
La lèpre existe seulement dans l'île de Pâques. Il n'y a pas eu de nouveaux cas rapportés entre 1984 et 1993, et six nouveaux cas entre 1994 et 1996.
Les infections respiratoires aiguës ont été la troisième cause de décès dans la population générale en 1990, et la deuxième cause la plus importante en 1994 (5.2% du total des décès). Parmi les enfants de moins d'une année, les affections infectieuses respiratoires aiguës ont été la cause de 9.3% des causes de décès en 1994. Parmi les enfants de moins de deux ans, elles ont été la cause de 60 % des hospitalisations.
En 1996, on a observé un cas de rage humaine, chez un enfant mordu par une chauve-souris hématophage.
http://www.unige.ch/cyberdocuments/theses2003/KlohnAM/images/annexe6.pdf
http://www.unige.ch/cyberdocuments/theses2003/KlohnAM/images/annexe7.pdf