Projets de recherche

Médecines chinoises

Les pratiques médicales chinoises en Europe. Leur réception en suisse pour un regard comparé avec le contexte médical français et italien

Durée : 1.09.2013-28.2.2016

Financement : FNS division 1

Requérante principale

Marylène Lieber, sociologue, professeure associée au Département de sociologie, Institut des études genre, Université de Genève

Co-requérant(e)s

Ellen Hertz, anthropologue, professeure ordinaire, Institut d’ethnologie, Université de Neuchâtel & Vincent Barras, historien, professeur ordinaire, Institut Universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique, Lausanne.

Collaborateurs/trices

Lucia Candelise, anthropologue et historienne, Maître assistante ; Matthias Sohr, assistant.

Gilles Remillet, anthropologue-cinéaste, Université Nanterre Paris Ouest.

Résumé

Le processus de globalisation ou de mondialisation dans différents contextes nationaux insère les médecines chinoises dans la nébuleuse des médecines dites non conventionnelles. Si les médecines venant de Chine telles qu’elles sont pratiquées dans différents pays dérivent toujours d’une pensée liée à la civilisation chinoise et à un savoir médical se référant à des principes communs (la circulation du qi, les principes des cinq mouvements, du yin et du yang, etc.), elles varient fortement entre elles, dans la façon dont elles sont pratiquées, interprétées, intégrées avec d’autres techniques et savoirs médicaux. Leur diversité tient autant du statut des praticiens que des contextes de pratiques (milieu publique ou cabinet privé) ou de la relation qu’elles entretiennent avec d’autres médecines. Ce projet de recherche s’intéresse aux les formes de pratiques de soin reliées à ce que les praticiens mêmes appellent « médecine chinoise » et qui s’intègrent et se confrontent dans le paysage médical conventionnel. Il nous importera de montrer comment les pratiques médicales chinoises définissent leurs domaines de compétence, flexibles et susceptibles de remises en question dans le paysage médical de trois pays, la Suisse, la France et l’Italie, et de mettre en lumière les modalités de convergence, ou les divergences, avec la médecine scientifique. Le choix des trois pays est motivé par les caractéristiques spécifiques de l’apparition de la pratique des médecines chinoises et de leur évolution dans les trois contextes médicaux nationaux. Le cas de l’acupuncture en est un exemple, elle a le statut d’acte médical dans les trois pays, mais, de fait, elle est pratiquée par des professionnels ayant un profil différent. En Suisse, elle peut être légalement pratiquée par des thérapeutes non médecin, tandis qu’en France et en Italie il n’y a que les médecins acupuncteurs qui ont le droit légal de poser des aiguilles. La complexité des paysages médicaux, et la condition mouvante et en perpétuelle évolution de ces pratiques de soin, nous engage à développer une démarche interdisciplinaire, avec un fort accent sur l’anthropologie médicale et visuelle, ainsi que l’histoire orale. Il nous importe de rendre compte de la façon dont les médecines chinoises s’intègrent dans les contextes médicaux de chacun des trois pays et influencent en retour la pratique et les représentations des thérapeutes. Ainsi, nous nous efforcerons de comprendre comment ces savoirs et ces pratiques ont été et sont aujourd’hui transmis et enseignés en Suisse, en France et en Italie en étudiant en particulier les lieux d’enseignement et les principales associations ou sociétés actives dans la transmission des médecines chinoises. Nous nous intéressons tout particulièrement aux médecins et aux thérapeutes pratiquant ces techniques de soin, pour comprendre leur choix d’intégration de différents paradigmes médicaux et la relation qu’ils conçoivent et qu’ils renouvellent dans leur travail entre la médecine conventionnelle et d’autres techniques et savoirs médicaux, dont les médecines chinoises. Nous accorderons une place centrale au film comme outil d’investigation ethnographique pour la description, l’analyse et la restitution des récits de la maladie et des pratiques thérapeutiques observées en situation de soins.

Collaborations nationales et internationales autour du projet

- Institut Universitaire d’histoire de la médecine et de la santé publique, Lausanne, Vincent Barras.

- Institut d’ethnologie, Université de Neuchâte, Ellen Hertz.

- Université Nanterre Paris-Ouest, Département des Arts du spectacle, HAR (Histoire des Arts et Représentations), Gilles Remillet.

- Haute école de travail social et de la santé - EESP – Lausanne, Hélène Martin.

- University College of London, History Departement, Vivianne Lo

- University of Westminster, Department of Complementary Medicine, Volker Scheid.

- Centre d'Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine - EHESS - Paris, Frédéric Obringer, Caroline Bodolec.

- Université de médecine chinoise de Yunnan, Hor Ting.