Docteurs honoris causa
Mme Françoise Smyth-Florentin

Mme Françoise Smyth est un peu la Grand Old Lady des études bibliques dans le protestantisme de langue française. Pendant près de 25 ans, elle a enseigné l'Ancien Testament à la Faculté de théologie protestante du Boulevard Arago, et son influence, à la fois sur les cercles intellectuels et sur les milieux d'Eglise a été - et demeure - considérable.

Formée d'abord dans les langues d'Extrême-Orient - chinois et thaï, Françoise Smyth s'oriente bientôt vers la théologie protestante et les sciences bibliques. Son parcours professionnel la mène en premier lieu vers la direction et l'animation de grandes associations, mouvements d'étudiants et équipes de recherches bibliques. En 1972, elle devient professeur d'Ancien Testament à la Faculté de théologie protestante de Paris, fonction qu'elle occupera avec bonheur jusqu'à sa retraite en 1996. Les compétences scientifiques de Françoise Smyth, tant sur le plan de la philologie sémitique qu'en archéologie et en exégèse, sont exceptionnelles. Mais, loin de se cantonner dans la simple érudition, elle est animée par la passion du chercheur et, autour d'elle, elle ne cesse de susciter des vocations de recherche. Percevant rapidement les grands enjeux, elle est non seulement une interlocutrice recherchée mais une enseignante captivante. La plupart de ses préoccupations majeures - toujours portées dans un souci de mise en contexte interdisciplinaire - trouvent leur aboutissement dans des publications issues de recherches menées en dialogue. Ses interlocuteurs privilégiés sont, suivant les domaines de ses intérêts, Marcel Detienne, Paul Ricoeur, Olivier Abel, Jean Lambert, Bernadette Menu, Mohamed Arkoun ou Abdelmajid Charfi. Ses publications témoignent du rôle crucial que Françoise Smyth a joué et continue à jouer dans l'élaboration d'une approche renouvelée de l'héritage biblique. Dans cette redécouverte d'une Bible " dé-dogmatisée " ÷ (mais non déstructurée) - le protestantisme francophone de ces trente dernières années a été profondément influencé par l'engagement et les publications de Françoise Smyth.

Les liens avec Genève sont anciens et importants, Mme F. Smyth ayant toujours entretenu des relations scientifiques étroites avec tous les enseignants, notamment en Ancien Testament, mais aussi avec les assistants, diplômants et étudiants, tant de la Faculté des lettres que de théologie. La meilleure preuve en est que la Festschrift qui lui a été offerte pour son 60e anniversaire est partie de Genève (Th. Römer (éd.), Lectio Difficilior Probabilior? L'exégèse comme expérience de décloisonnement. Mélanges offerts à Françoise Smyth-Florentin, in coll.: Dielheimer Blätter zum Alten Testament und seiner Rezeption in der Alten Kirche. Beiheft 12, Heidelberg, 1991, 336 p.) et que sur les 22 contributions qu'elle contient, sept émanent de biblistes romands (S. Amsler, P. Bonnard, E.A. Knauf, J.-D. Macchi, A. de Pury, Th. Römer, M. Rose). Françoise Smyth a aussi enseigné à la Faculté de théologie de Genève. En 1991-1992, elle avait assuré une suppléance en exégèse d'Ancien Testament, et, entre 1996 et 2001, elle a donné deux cours-séminaires réguliers, l'un en ougaritique et l'autre en épigraphie sémitique, cours qui ont connu un grand succès et qui bientôt se sont scindés en plusieurs niveaux. Par ailleurs, elle a participé et participe encore à de nombreux séminaires, groupes de travail, colloques et autres manifestations scientifiques (tant à Lausanne qu'à Genève).