Journal n°147

VIH: les clés de l’adhésion au traitement

image-8.jpg
Grâce au succès de la thérapie antirétrovirale, le VIH n’est plus considéré comme une maladie mortelle, mais plutôt comme une maladie chronique. Ceci nécessite un haut niveau d’adhésion (plus de 90 %) aux traitements antirétroviraux pour la vie. L’adhésion médicamenteuse est définie comme le processus par lequel les patients prennent leurs médicaments conformément à ce qui a été prescrit. Une adhésion inadéquate est associée à une augmentation de la morbidité et de la mortalité ainsi qu’à une dissémination du virus dans la population générale. La non-adhésion diminue la qualité de vie et augmente les coûts des soins de santé. En Suisse, les coûts liés à la non-adhésion à tous les traitements médicamenteux sont estimés à 30 milliards de francs pour la seule année 2012. Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé a démontré que dans les pays développés, seulement 50% des patients souffrant de maladies chroniques adhèrent aux médicaments.

Pour soutenir l’adhésion médicamenteuse, la pharmacie de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne a mis sur pied une consultation d’adhésion thérapeutique, en collaboration avec le Service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et l’Étude suisse de cohorte VIH (SHCS). Cette consultation se base sur une mesure de l’adhésion par piluliers électroniques dont les résultats servent à donner un feed-back aux personnes séropositives lors d’entretiens motivationnels.

En analysant ces données, ma thèse vise à identifier les facteurs liés à l’adhésion chez les patients infectés par le VIH. J’analyse en outre les possibilités permettant d’améliorer l’adhésion et l’impact potentiel de la non-adhésion sur les résultats cliniques. Les déterminants à l’adhésion thérapeutique ou à la non-adhésion sont nombreux. Parmi eux, on trouve les troubles neurocognitifs, les temps de prise régulière, les effets indésirables, le soutien social, la stigmatisation, ainsi que l’état émotionnel et psychologique du patient. L’adhésion est aussi déterminée par la croyance des individus. S’ils croient à la nécessité de leur thérapie, ils y adhèrent davantage, et vice-versa. En somme, la communication entre personnel médical et patients, d’une part, entre soignants, d’autre part, s’avère primordiale. Les résultats de ma recherche aident à comprendre les raisons de la non-adhésion afin de développer des interventions fondées et efficaces. —

Concours «Ma thèse en 180 secondes»

Finale nationale le 7 juin 2018 à l’Université de Fribourg

Finale internationale le 27 septembre 2018 à l’Université de Lausanne | www.mt180.ch