Commentaire d'image

Monument Brunswick

brunswick

Jean Franel, architecte, et al.

inauguré en 1879, restauré en 2002

Tombeau sculpté, marbre de Carrare et pierre de Vérone, réalisé en coll. avec Vincenzo Vela, Auguste Caïn, Charles Iguel et al.

Genève, place des Alpes

Sis le long du quai du Mont-Blanc, le Monument Brunswick occupe une place en vue dans un petit square qui lui sert d’écrin. Le richissime duc Charles II de Brunswick mourut à Genève en 1873 et légua sa fortune aux Genevois en échange de la construction de ce monument funéraire « en imitation de celui des Scaligeri à Vérone ». Cette pièce montée de marbre de Carrare blanc et de pierre de Vérone rose, délicate et dentelée, était surmontée de la statue équestre du duc, coulée dans le bronze, et aujourd’hui déplacée ; elle abrite toujours le cénotaphe proprement dit sous le baldaquin ogival.

Le providentiel legs de Charles II de Brunswick (24 millions de francs or) bâillonna les Genevois calvinistes qui auraient trouvé à redire au choc culturel que provoqua cet emphatique monument funéraire d’un riche étranger dans la cité de Calvin. Par son aspect, par son ampleur, par le culte de la personnalité qui s’en dégage, le cénotaphe s’inscrit dans la tradition internationale des tombeaux néo-gothiques, qui commence avec le Luisendenkmal de Schinkel (Berlin, 1811) et se poursuit avec l’Albert Memorial de Sir Gilbert Scott (Londres, 1872). En cela il constitue certainement l’un des monuments-phares de la sculpture à Genève.

Illustration ci-dessous : Vincenzo Vela, projet pour le monument Brunswick, maquette, 1874-1876 (Ligornetto, Tessin, Museo Vela)

Leïla El-Wakil

maquette

Cette oeuvre fait partie d'une série d'images choisies et commentées spécialement pour ce site par les enseignants de l'Unité d'histoire de l'art. Elles ont en commun d'avoir un lien avec Genève, que leur auteur y ait vécu, qu'il y fasse allusion dans son oeuvre ou que celle-ci y soit conservée.