Hiroshima mon amour : éléments poétiques et éléments de documentaire
André Bazin et son engagement à promouvoir le cinéma comme un art à part entière. Il est un des fondateurs des Cahiers du cinéma au début des années 1950 (où écrivent les jeunes qui deviendrons les metteurs en scène de la Nouvelle Vague : Truffaut, Rivette, Godard, Rohmer, Resnais). Importance de l’aspect littéraire du cinéma, non pas comme pratique de l’adaptation, mais comme possibilité de saisir au niveau de l’image des effets stylistiques qui ont caractérisé la littérature moderne. Pour Bazin Citzen Kane, film d’Orson Welles critiqué par Sartre, est l’exemple même d cinéma qui adopte la multiplicité des points de vue utilisés par le roman de Joyce et de Faulkner. La profondeur de champ typique de Welles augmente la dimension tragique des personnages et, à la différence du montage rapide laisse le spectateur libre d’interpréter.
Caméra stylo : le cinéma peut faire comme la littérature et se libérer de l’esclavage de l’intrigue et de la narration.
François Truffaut suit l’enseignement de Bazin, non seulement dans ses articles, mais aussi dans ses films.
Exemples tirés de Les 400 Coups (long travelling initial sur Paris – un Paris proche du Paris de Nadja et de « Zone »- et long plan séquence du protagoniste qui s’enfuit vers la mer).
Dimension littéraire de Journal d’un curé de campagne de Bresson : le film est moins descriptif que e roman de Bernanos dont il est une adaptation ; il parvient à la renonciation de l’image et à une dimension poétique proche de Mallarmé et de son « silence ».
Exemple tiré de la scène finale du film où on apprend la mort du curé par la lecture d’une lettre qui la raconte tandis que l’écran ne montre que la silhouette grise d’une croix sur un champ blanc.
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