Méthodes et problèmes

Les figures de rhétorique

Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève

II.3. Relations formelles

Un dernier type de classement des figures s'intéressera non plus au niveau discursif où elles apparaissent mais à la forme de relation qu'elles établissent entre les éléments qu'elles mettent en jeu.

On a dit que les relations figurales étaient non conventionnelles (à la différence des relations linguistiques qui sont instituées et apprises). En revanche les relations figurales relèvent de rapports perceptifs ou logiques simples immédiatement saisissables en dehors de toute convention.

Ces rapports sont de plusieurs types:

Certaines des figures se laissent décrire selon plusieurs de ces rapports simultanés. Ainsi la métaphore in absentia implique à la fois des rapports de substitution et des rapports d'analogie.

L'analogie régit des figures fondées sur des rapports de ressemblance à différents niveaux comme la paronomase, la métaphore, le parallélisme syntaxique, le pléonasme.

L'antithèse régit des figures fondées sur des rapports de stricte contradiction comme l'antithèse syntaxique, l'oxymore et l'ironie.

Le contraste régit des figures fondées sur des rapports entre éléments non pas contradictoires mais hétérogènes comme l'attelage.

Les rapports d'inclusion régissent les figures fondées sur des rapports entre tout et partie, genre et espèce comme la synecdoque.

Le groupe Mu dans sa Rhétorique générale (1970) a par ailleurs tenté de décrire toutes les figures de rhétorique selon 4 opérations logiques simples: suppression, adjonction, permutation et substitution d'éléments discursifs saisis tantôt au niveau du signifiant, tantôt au niveau du signifié. Ce modèle ressaisit implicitement toutes les figures sous l'angle de la substitution (c'est-à-dire d'un point de vue paradigmatique). Il apparaît cependant moins précis pour décrire certaines figures in praesentia (par exemple les relations de parallélisme syntaxique).

Edition: Ambroise Barras, 2003-2004