Méthodes et problèmes

Versification

Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève

II.2.3.3. Les mètres impairs

Les mètres impairs sont traditionnellement liés à la chanson.

Ainsi le pentasyllabe (5 syllabes), l'heptasyllabe (7 syllabes) ou l'ennéasyllabe (9 syllabes) employés seuls ou en composition avec des vers pairs ou impairs.

Cette Anne si belle,
Qu'on vante si fort,
Pourquoi ne vient-elle,
Vraiment elle a tort (pentasyllabe)

Chanson, Malherbe

Enfin après les tempêtes
Nous voici rendus au port :
Enfin nous voyons nos têtes
Hors de l'injure du sort (heptasyllabe)

Ode, Malherbe

L'air est plein d'une haleine de roses,
Tous les vents tiennent leurs bouches closes

Chanson, Malherbe

Ils connaissent une fortune nouvelle à la fin du 19e siècle, avec l'œuvre de Verlaine et de Rimbaud. L'ennéasyllabe cesse alors d'être césuré et est traité comme un mètre simple au rythme fluide.

On voit de même apparaître chez Rimbaud un endécasyllabe (11 syllabes) non césuré.

Loin des oiseaux, des troupeaux , des villageoises, (11 = 4/3/4)
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère (11 = 3/3/5)

Rimbaud

Edition: Ambroise Barras, 2003-2004