Méthodes et problèmes

Versification

Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève

II.2.4. Vers pseudo-métriques.

Après 1870, on voit apparaître, mêlés à des alexandrins réguliers, des pseudo-alexandrins (comprenant 12 syllabes mais sans respecter la formule métrique 6 + 6). On dira qu'il s'agit de vers pseudo-métriques. Ils sont traités comme alexandrins par analogie avec le contexte mais rompent le fonctionnement du poème métrique comme retour régulier des nombres (ce qu'on peut aussi appeler jeu du vers à vers).

Dans les clapotements // furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd // que les cerveaux d'enfants,
Je courus! Et les Pé(//)ninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-(//)bohus plus triomphants.

Rimbaud

À l'inverse dans des poèmes en vers libres (non comptés), il reste souvent des vers coïncidant avec des mètres connus (par exemple des alexandrins). Ils peuvent être traités comme des citations de mètres. Pris dans un contexte de vers libres, ils ne suffisent pas à induire un fonctionnement métrique du poème.

C'est la toux dans les dortoirs du lycée qui rentre,
C'est la tisane sans le foyer,
La phtisie pulmonair(e) // attristant le foyer (6//6)
Et toute la misère des grands centres.

Laforgue

Edition: Ambroise Barras, 2003-2004