Laurent Jenny, © 2003
Dpt de Français moderne – Université de Genève
La césure est une position fixe de limite de mot dans les mètres composés .
Il est passé // ce moment des plaisirs (4//6)
Parny
J'étais seul, l'autre soir, // au Théâtre-Français (6//6)
Musset
La césure est donc une notion métrique (et non rythmique) : sa place est indépendante de la distribution des accents et découle a priori du type de mètre choisi par le poète. En conséquence, la césure peut être respectée ou non (dans les vers pseudométriques) mais ne peut en aucun cas être déplacée, même si elle intervient entre des termes fortement liés syntagmatiquement (un proclitique et son terme d'appui par exemple).
Noirs inconnus, si nous // allions! allons! allons (6//6)
Rimbaud
Lorsqu'on observe la structure métrique (et non rythmique) d'un poème, on ne s'intéresse pas à la distribution des coupes rythmiques mais on cherche à identifier le ou les mètres, simples ou composés, impliqués dans la strophe. Dans le cas où un vers est susceptible de plusieurs positions de césure, pour définir le type de mètre auquel on a affaire, on cherche dans le poème quelle est la position de césure qui est toujours respectée.
Les fleurs des eaux // referment leurs corolles;
Des peupliers // profilent aux lointains,
Droits et serrés, // leurs spectres incertains;
Vers les buissons //errent les lucioles. (décasyllabe 4//6)Verlaine
Edition: Ambroise Barras, 2003-2004