[229] Mucoviscidose et jonctions communicantes

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La mucoviscidose est une maladie génétique affectant les tissus épithéliaux dont les manifestations cliniques les plus sévères concernent le pancréas exocrine et le poumon. Cette maladie résulte de mutations dans le gène «cystic fibrosis transmembrane conductance regulator (CFTR)», lequel code pour un canal chlorure exprimée à la membrane des cellules épithéliales. Les voies respiratoires des patients atteints de mucoviscidose sont chroniquement infectées par des pathogènes opportunistes mais la pathogenèse de cette maladie reste encore mal comprise. Il est admis que les cellules épithéliales respiratoires des voies aériennes présentent une sensibilité exagérée au stress, notamment en réponse à l’infection ou à une blessure, conduisant à une défense immune innée inappropriée. Nous nous intéressons aux mécanismes impliquées dans la coordination cellulaire de la réponse immune innée du poumon, et plus particulièrement aux canaux jonctionnels de type « gap junctions » qui permettent l’échange direct d’ions, de métabolites et de messagers secondaires entre cellules en contact. L’activité de ces jonctions communicantes est altérée dans les cellules épithéliales mucoviscidosiques, une observation qui suscitent les questions motivant notre recherche : quel est le lien moléculaire entre le canal CFTR et les jonctions communicantes ; quel rôle joue les jonctions communicantes dans l’homéostasie de l’épithélium respiratoire dans des conditions normales ou en réponse à une blessure ; par quelles mécanismes les jonctions communicantes influencent la réponse immune innée en réponse à l’infection ?  Pour répondre à ces questions, nous combinons des approches de biologie cellulaire, d’électrophysiologie et d’imagerie sur plusieurs modèles cellulaires (culture primaire d’épithélium respiratoire humain à l’interface air-liquide) et animaux (souris et rats génétiquement modifiés). Les jonctions communicantes représentent une nouvelle cible thérapeutique qui permettrait de moduler la réponse immune innée.