Depuis
le début des années 60, Micheline Centlivres-Demont et
son mari, Pierre Centlivres, également ethnologue, ont rassemblé
une collection
unique d'images religieuses et profanes, glanées dans les marchés
populaires du Moyen Orient. L'existence même de cette iconographie
a quelque chose d'étonnant lorsque l'on sait que les représentations
d'êtres animés sont frappées d'interdit dans l'islam,
même si, précisent les ethnologues, "le Coran ne dit
rien qui soutienne clairement cette condamnation". Bannies dans
les mosquées et les espaces publics, ces "images à
quatre sous" ont trouvé refuge dans les lieux privés,
plus spécialement dans les couloirs et corridors ou sur les objets
d'usage domestique. Micheline et Pierre Centlivres ont ainsi rendu justice
à un art qui, indépendamment de ses qualités plastiques,
donne accès à l'imaginaire des habitants du Moyen Orient.
Pour en savoir plus : Pierre Centlivres - Micheline Centlivres-Demont,
Imageries populaires en Islam, Georg éd. 1997.