Les technologies au service de l’enseignement et de l’apprentissage

A l’évidence, la technologie prend toujours plus d’ampleur par les nouvelles perspectives qu’elle offre dans les processus d’enseignement et d’apprentissage. Encouragé au début des années 2000 par le programme « Campus Virtuel Suisse » de la Confédération, ce mouvement technologique est bien présent dans notre institution puisqu’à ce jour la moitié de la population estudiantine, soit près de 7'500 étudiants, est inscrite sur la plate-forme d’enseignement Dokeos. Cette plate-forme, gérée par le service des Nouvelles Technologies de l’Information, de la Communication, et de l’Enseignement (NTICE) de la Division informatique, sert déjà de support pour environ 700 cours en ligne, soit approximativement 20% de la totalité des cours disponibles à l’Université de Genève. Toutes les Facultés et Ecoles y sont représentées, avec en tête les Facultés de SES, des sciences, de médecine et des lettres, qui cumulent ¾ des cours en ligne. Même si une petite Faculté comme la théologie ne pèse pas aussi lourd dans ce décompte, il est remarquable de mentionner qu’elle est la première à avoir l’intégralité de ses cours sur Dokeos.

Selon Pierre-Yves Burgi, responsable du service NTICE, le succès de Dokeos provient de sa prise en main rapide par les enseignants, qui l’utilisent principalement pour déposer des contenus pédagogiques, pour communiquer avec les étudiants, et accessoirement pour l’auto-évaluation de ces derniers. Les services liés à l’ « e-learning » dans notre université ne se limitent pourtant pas à Dokeos, mais incluent l’enregistrement en numérique des cours et les outils didactiques de simulation, deux technologies qui à terme s’intégreront dans les plates-formes d’enseignement.

Numérisation des cours
Il est un constat que l’enregistrement audio et vidéo des cours représente une longue tradition à l’Université de Genève. Notablement, les enseignants de la Faculté des lettres les enregistrent selon une pratique qui remonte au début des années 70. Ces enregistrements, cumulés avec ceux d’autres Facultés, représentaient un total de 7'000 cassettes en 2004. Loin de faire fuir les étudiants des auditoires, ces enregistrements permettent aux étudiants de rattraper des cours, voire d’en réécouter certaines parties. De plus, leur archivage constitue de facto une partie du patrimoine de l’Université de Genève. La nature du support analogique engendrait cependant des délais importants pour leur consultation par les étudiants. D’autre part, des enregistrements datant de plus de 20 ans, comme par exemple ceux de Jean Starobinski ou Michel Butor, commençaient à se dégrader. Par conséquent, dans un souci de sauver ce patrimoine et d’en rendre l’accès plus aisé, le service NTICE en collaboration avec les médiathèques des Bastions et de Mail, et après accord des enseignants concernés, a mandaté la numérisation de 5'000 cassettes. Au terme d’une année de travail, ces enregistrements représentatifs d’une grande variété de domaines d’excellence (philosophie, littérature française, psychologie, sociologie, etc.) sont actuellement disponibles en ligne au format numérique MP3 sur un serveur central et séduisent déjà une audience avec plus de 50 consultations par jour.

La numérisation des cassettes étant onéreuse et fastidieuse, le service NTICE, en collaboration avec le service de la logistique de la Division des bâtiments, a commencé dès 2005 à équiper les auditoires des bâtiments principaux en chaînes de numérisation. Avec ce système, les enseignants peuvent communiquer aux médiathécaires en charge de leur Faculté les informations relatives à leurs cours sur un semestre (horaires, salles, etc.) afin qu’ils soient automatiquement enregistrés en numérique et indexés sur un serveur central. La flexibilité du système permet en outre de diffuser sur Internet en temps réel un cours ou une conférence, et dans certains cas autorise le téléchargement de documents audio sur des baladeurs MP3 après notification par un système d’alerte. Au terme de la première phase de réalisation du projet les cours dispensés durant le semestre d’été 2006 dans les bâtiments Bastions, Dufour et Mail ont pu être enregistrés selon cette nouvelle procédure. Ce travail, au bénéfice d’un projet de loi qui a financé l’équipement de certains auditoires en matériel adapté aux spécificités des TIC, se poursuit actuellement pour s’étendre aux bâtiments Sciences II, III et CMU d’ici à fin 2006.

Outils de simulation
L’utilisation d’outils didactiques de simulation, troisième domaine en e-learning sur lequel le service NTICE planche (après Dokeos et la numérisation des cours) devient une réalité dans certaines Facultés comme la médecine et les sciences. L’Unité de Développement et de Recherche en Education Médicale (UDREM) de la Faculté de médecine a par exemple récemment sollicité le service NTICE afin de concevoir une nouvelle méthodologie informatique facilitant la réalisation, la gestion, et l’évolution de ces objets de simulation. Cette démarche a été appliquée avec succès pour la réalisation d’un laboratoire virtuel, dénommé « Virolab », qui permet aux étudiants de médecine l’étude et la manipulation sans danger de virus. Complémentaire à ces outils informatiques de simulation est l’utilisation de postes de visualisation en 3D, basée sur des lunettes polarisées, qui seront prochainement proposés. De tels systèmes ont la prétention de faciliter l’apprentissage dans les domaines où la visualisation réaliste des phénomènes est importante pour leur compréhension, comme par exemple en biologie, chimie, physique, etc.

Les défis technologiques de demain
Les technologies d’enseignement et d’apprentissage mises en place dans notre institution commencent à porter leurs fruits. Cette mise à niveau technologique permet en outre de s’aligner sur l’Europe, et de participer à des projets en e-learning au niveau européen, comme le futur campus virtuel e-LERU, qui implique huit universités du réseau LERU (www.leru.org). Au-delà de permettre de suivre des cours en ligne accrédités selon le système ECTS, ce campus offrira la possibilité aux étudiants d’accéder à distance à des cours et conférences préenregistrés de haut niveau, dispensés par des scientifiques renommés des universités partenaires.

A une plus grande échelle, des consortiums mondiaux s’attèlent à la mise en place de standards qui permettront le partage de ressources didactiques, comme les objets de simulation. Le service NTICE de la Division informatique suit de près ces mouvances technologiques, tout en restant à l’écoute des enseignants de notre Université afin d’amener l’outil informatique le plus adapté aux apprenants. C’est ainsi que dès la rentrée 2006, la plate-forme d’enseignement Moodleviendra compléter l’offre de services et sera introduite progressivement afin de palier à des besoins pédagogiques des enseignants, que Dokeos ne couvre pas nécessairement, et aussi par souci de suivre l’évolution de ces technologies d’enseignement.