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 Communiqué de presse 

Un espoir pour les victimes d'accidents vasculaires cérébraux

L’équipe du Laboratoire de dermatologie dirigée par le Dr Lars French et celle du Département de psychiatrie supervisée par le Prof. Pandelis Giannakopoulos, toutes deux de l’Université de Genève et des HUG, viennent de mettre en lumière les propriétés d’une protéine appelée clusterine. Les chercheurs ont découvert qu’elle réduit la mort des cellules nerveuses dans un modèle expérimental d'accident vasculaire cérébral prévenant ainsi d’importants dommages. Cette découverte, pour laquelle un brevet a été déposé, va être publiée dans la prestigieuse revue Nature Medicine du mois de septembre. Elle ouvre d'intéressantes perspectives thérapeutiques, non seulement pour les victimes d’accidents vasculaires cérébraux mais également pour le traitement de l’infarctus du myocarde et des maladies neurodégénératives telle la maladie d'Alzheimer.

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) touchent environ 1,8 millions de personnes par année dans le monde et représentent un coût annuel pour la santé de 45 milliards de dollars aux Etats-Unis. Provoqués par un défaut de la circulation sanguine dans le cerveau et, consécutivement à un manque d'oxygène qui détruit rapidement le délicat tissu cellulaire, ils causent d’importants dommages, comme la paralysie partielle ou totale, voire le décès.

La gravité et la fréquence de ces maladies rendent la découverte des deux équipes genevoises particulièrement intéressante puisqu’elle ouvre d’importantes perspectives thérapeutiques. Après deux ans d’études sur des souris transgéniques, Philippe Wehrli, doctorant dans le groupe du Dr Lars French, a en effet mis en évidence, en collaboration avec les chercheurs du du Département de psychiatrie, le rôle protecteur de la clusterine. Ils ont observé que la présence accrue de la protéine dans le cerveau d’une souris réduit la mort des cellules nerveuses de près de 50% lors d’un AVC.

Cette découverte a été brevetée par l’Université de Genève et les chercheurs souhaitent maintenant poursuivre leurs recherches suivant deux voies. La première concerne l’application directe de clusterine. Les scientifiques viennent de produire la protéine grâce aux méthodes de biotechnologie. Leur objectif est d’injecter le produit à des souris pendant ou peu après un accident vasculaire cérébral et de déterminer si la molécule permet de diminuer les lésions et la perte de certaines fonctions vitales. Ils prévoient également d’étudier l’effet de cette protéine dans un modèle d’infarctus du myocarde.

La seconde concerne le développement d’approches pharmaceutiques ou génétiques qui permettraient de stimuler la production de clusterine par le tissu cérébral. Pour certains de ces développements, les chercheurs souhaitent collaborer avec l’industrie pharmaceutique ou biotechnologique afin de maximiser les chances de succès.

Le Dr Lars French et le Prof. Pandelis Giannakopoulos espèrent à terme le développement de nouveaux traitements pour lutter contre les AVC et l’infarctus du myocarde, mais également contre d’autres maladies neurologiques telles que la démence vasculaire et certaines formes de la maladie d’Alzheimer.

Référence Inhibition of post-ischemic brain injury by clusterin overexpression, par Philippe Wehrli, Yves Charnay, Philippe Vallez, Guang Zhu, Judith Harmony, Bruce Aronow, Jürg Tschopp, Constantin Bouras, Isabelle Viard-Leveugle, Lars French, Pandelis Giannakopoulos, Nature Medicine, septembre 2001.

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Dr Lars French, tél. 0041 22 372 33 11, bip 857 782
Prof. Pandelis Giannakopoulos, tél. 0041 22 305 50 01