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 Communiqué de presse 

Une découverte importante pour la lutte contre le cancer

Le 21 décembre 2001, la revue scientifique américaine Molecular Cell publiera une découverte majeure du Dr. Irmgard Irminger concernant le rôle des gènes BRCA1 et BARD1 dans la formation de tumeurs cancéreuses. Le Dr. Irminger, du Département de gériatrie, Laboratoire de biologie du vieillissement, est parvenue à identifier une nouvelle propriété du gène BARD1 dans son action préventive contre l’apparition d’un cancer du sein, de l’utérus ou des ovaires. Une découverte qui devrait, à terme, permettre de formuler des pronostics plus fiables quant aux chances de réussite de certaines thérapies tumorales.

Les gènes BARD1 et BRCA1 jouent un rôle très important dans la biologie de certains cancers. Alors que des mutations de ces gènes prédisposent les femmes qui en sont porteuses au cancer du sein, de l'utérus ou des ovaires, dans leur forme normale ces gènes participent à la prévention et à l’élimination de ces tumeurs. De quelle manière ? C’est ce que les travaux du Dr. Irminger, réalisés avec le groupe du prof. Karl-Heinz Krause de l’Université de Genève, ont récemment mis en évidence.

Les protéines issues des gènes BARD1 et BRCA1 jouent un rôle important dans la réparation des mutations de l’ADN. En effet, avec le vieillissement, des dommages de l’ADN s’accumulent, ce qui accentue les risques de développer un cancer. La protéine produite par le gène BARD1 joue à ce stade un double rôle de réparateur des dommages de l'ADN ou de destructeur des cellules endommagées. Dans le cas de dégâts mineurs, il favorise l'action d'enzymes réparateurs de l'ADN. Lors de dommages trop importants, la protéine BARD1 augmente et finit par induire l’autodestruction, ou apoptose, de la cellule, évitant ainsi que celle-ci ne se multiplie pour former une tumeur.

De manière plus précise, le groupe d’Irmgard Irminger a montré que c’est en se combinant avec une autre protéine " suppressive " de tumeur, la p53, que BARD1 peut déclencher le mécanisme d’apoptose. L’identification de cette nouvelle combinaison montre comment BARD1 peut empêcher la prolifération incontrôlée dans certains tissus cancéreux et ainsi garantir un équilibre entre prolifération et mort cellulaire.

Deux exemples d’applications concrètes d’une telle découverte peuvent être cités. La capacité de la cellule à induire son autodestruction est un point important dans la thérapie des cancers. La résistance des cellules tumorales aux chimiothérapies est souvent liée à une perte ou à une mutation des gènes impliqués dans l’apoptose. Ainsi, déterminer la présence de la protéine BARD1 dans les cellules tumorigéniques apporte une indication supplémentaire pour les pronostiques de réponse à certaines thérapies tumorales.

Enfin, la connaissance du rôle de BARD1 dans le processus d’apoptose peut également suggérer de nouvelles stratégies thérapeutiques. On pourrait, par exemple, chercher à réintroduire ce gène pour favoriser le bon fonctionnement du programme d’autodestruction des cellules tumorales.

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Dr. Irmgard Irminger, Département de Gériatrie, Laboratoire de biologie du vieillissement
tél. 022 305 54 53