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 Communiqué de presse 

En plein cœur - Découverte d’un gène responsable de la disposition des organes dans le corps

Les chercheurs de la Division de génétique médicale à la Faculté de médecine de l’Université de Genève et aux HUG viennent d’identifier l’un des gènes responsables du syndrome de Kartagener, une maladie génétique entraînant, entre autres, des problèmes respiratoires et l’inversion d’organes. Ils ont ainsi montré que ce gène, le DNAH11, contribuait notamment au positionnement latéral du cœur. Cette découverte, à paraître dans la prestigieuse revue internationale Proceedings of the National Academy of Sciences, USA, est le fruit d’une recherche entamée en 1994. Elle élargit l’état actuel des connaissances concernant les mécanismes qui régissent l’emplacement des organes et permettra sans doute de mettre au point des thérapies plus spécifiques contre le syndrome de Kartagener.

Dans le cas de certaines maladies génétiques rares, les organes dont le cœur, peuvent se trouver dans une position anormale. Une indication pour les chercheurs que certains gènes et leurs protéines respectives contribuent à la topographie viscérale du corps. La Division de génétique médicale à la Faculté de médecine de l’Université et aux Hôpitaux universitaires de Genève a récemment identifié l’un de ces gènes, responsable du positionnement latéral correct - ou latéralisation - de nos organes internes. Ce gène appelé DNAH11, lorsqu’il comporte une erreur (mutation), est la cause d’une maladie génétique rare: le syndrome de Kartagener également connu sous le nom de syndrome de dyskinésie ciliaire primaire. Décrit pour la première fois en 1933 par un médecin zurichois, le Dr Manes Kartagener, ce syndrome provoque des problèmes pulmonaires, une plus grande susceptibilité aux infections des voies respiratoires supérieures, une diminution de la fertilité masculine et une inversion des organes thoraciques et abdominaux.

Le groupe de chercheurs de la Division de génétique médicale - les docteurs Blouin, Bartoloni, Delozier, Maiti et le professeur Antonarakis ­ a identifié le DNAH11 en travaillant depuis huit ans sur le syndrome de Kartagener. Grâce à la collaboration d’un grand nombre de familles d’origines géographiques diverses et de leurs médecins, il a systématiquement recherché des mutations génétiques chez les membres atteints.

Au fil de leurs observations, les scientifiques ont constaté que l’anomalie principale était un mouvement anormal ou absent des cils vibratiles entourant certaines cellules. Un mouvement indispensable chez le jeune embryon pour le positionnement exact des organes du futur individu, notamment pour la latéralisation du cœur à gauche.

Ce mouvement dépendant partiellement du gène DNAH11 et de sa protéine, les chercheurs ont pu alors identifier son rôle déterminant dans la position de certains organes. Ils ont en effet constaté qu’avec un DNAH11 muté, amputant de moitié sa protéine, la machinerie cellulaire qui en dépend ne fonctionne plus correctement et entrave la réalisation de ces importants mouvements ciliaires.

Dans ce domaine, l’équipe genevoise n’en est pas à sa première découverte: elle a en effet précédemment établi que le syndrome de Kartagener a plusieurs origines génétiques et que plusieurs gènes sont donc responsables de ses symptômes pathologiques. Ces nouveaux résultats permettent toutefois de démontrer que les gènes sont impliqués dans la fonction ciliaire et contribuent ainsi au développement normal de l’organisme. L’avancée vers une meilleure compréhension des maladies génétiques à un niveau moléculaire est en effet très importante pour le développement des tests de diagnostics et à plus long terme au développement de nouvelles thérapies plus spécifiques.

Cette étude a été soutenue financièrement par la fondation Carvajal de Genève, la Fondation Novartis et le Fonds national suisse pour la recherche scientifique (FNS). Elle a été publiée dans le numéro du 6 août 2002 de la prestigieuse revue internationale "Proceedings of the National Academy of Sciences, USA". Elle figure également à l’adresse: www.pnas.org/cgi/reprint/152337699v1.pdf.

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Le Dr. Jean-Louis Blouin, tél. 022 702 58 09