Crise du logement - L'Université a besoin de toiTs
Avec un taux de logements vacants de 0,24% en juin 2002, Genève traverse actuellement sa plus grave crise du logement depuis près de 20 ans. Parmi les populations touchées, entre 500 et 1000 nouveaux étudiants et une centaine d'étudiants européens, hôtes temporaires de l'Université de Genève, n'ont pas encore trouvé d'hébergement. Une situation critique que l'imminence de la rentrée universitaire d'octobre ne cesse d'accentuer. De plus, si l'Université de Genève se trouvait dans l'incapacité d'accueillir certains étudiants "mobilité", bon nombre de ses propres étudiants se verraient, à leur tour, refuser un séjour à l'étranger. Face à cette situation dramatique et en dépit des actions à long terme quêlle a déjà entreprises, l'Université de Genève se mobilise et lance une campagne de sensibilisation auprès des Genevois. Son objectif: parvenir à trouver suffisamment de logements "chez l'habitant" pour lênsemble de ses nouveaux arrivants à court et moyen termes. Au 1er juin dernier, l'Office cantonal de la statistique (Ocstat) rapporte un taux de vacance de 0,24% à Genève(1), alors que ce taux était encore de 0,4% il y a un an. Une situation difficile qui ne s'était pas vue depuis 1986 et qui touche directement l'Université de Genève dont 36% des étudiants et 40% des enseignants sont étrangers. Les conditions de grave pénurie de logements dont cette dernière souffre, résultent de trois facteurs principaux: l'augmentation des effectifs estudiantins en progression de 1,29% par rapport à 2000-2001, l'accroissement du nombre de séjours de "mobilité" entre les universités, comme les échanges Erasmus, et l'assèchement de l'offre de logements sur le marché libre. (1) L'Office compte 508 logements disponibles sur 209'000.
Parmi les 1'500 étudiants qui commenceront leurs études en octobre prochain et qui ne sont pas originaires de Genève, plusieurs centaines occuperont, dans les foyers universitaires, les places libérées par les étudiants qui viennent d'achever leurs études. En revanche, entre 500 et 1000 dêntre eux recherchent dès aujourd'hui un logement. Un tiers de ces nouveaux étudiants sont d'origine helvétique, et les deux tiers restants sont étrangers. L'Université de Genève face à la crise du logement L'actuelle crise du logement est très préoccupante pour l'Université dont la réputation internationale peut être mise à mal. En effet, devant l'impossibilité persistante de se loger, les étudiants pourraient renoncer à venir se former à Genève au profit d'autres cantons, voire d'autres pays. Une situation qui, si elle se prolongeait, diminuerait grandement l'attractivité de Genève et pourrait avoir des répercussions économiques. De plus, parmi les étudiants sans logement, une centaine constituent un enjeu particulier dans le sens où ils sont issus des programmes de mobilité Erasmus. En effet, l'impossibilité de l'Université de Genève à accueillir ces jeunes aurait pour triple conséquence de compromettre certains des 269 accords Erasmus conclus par le bureau des relations internationales de l'Université de Genève, d'interrompre la négociation en cours de 34 nouveaux accords et de bloquer les départs des étudiants genevois vers l'étranger. Une situation délicate compte tenu que la Suisse, ne faisant pas partie de l'europe, occupe déjà une place fragile au sein des programmes de mobilité. La remise en cause de ces derniers serait très embarrassante pour la dimension internationale des études à l'Université de Genève. Pour ces raisons, la recherche active de solutions à court, moyen et long termes a fortement mobilisé l'institution genevoise depuis plus d'un an. Sur le long et moyen terme, elle examine notamment divers projets de construction ou de rénovation en collaboration avec les départements cantonaux concernés (DAEL, DIP). Elle a sollicité l'assistance des milieux immobiliers, des communes genevoises et de diverses fondations afin de prendre en location, pour une durée déterminée par le propriétaire, des locaux d'habitation vides ou en attente de démolition. Plusieurs autres démarches ont également été entreprises comme des contacts avec des régisseurs et avec les responsables des divers foyers pour jeunes en formation, la promotion des baux collectifs pour les étudiants et des discussions avec les responsables du site d'Archamps pour la mise à disposition d'une centaine de logements dès la rentrée 2002. En outre, le Conseil d'état a chargé l'Office cantonal du logement de coordonner les efforts entrepris par diverses instances et de faire le point de la situation. L'Université part en campagne Toutefois, ces mesures prospectives n'ont pas suffi à résoudre les actuels problèmes de logement. En dépit de ses efforts et notamment des annonces passées dans la presse pour trouver des chambres chez l'habitant, l'Université craint que de nombreux nouveaux étudiants ne parviennent pas à se loger décemment. Face à l'urgence, l'Université a donc décidé de lancer une grande campagne de sensibilisation auprès de la population genevoise avec pour slogan "L'Université a besoin de toiTs":
L'Université de Genève compte actuellement 13'361 étudiants, dont 6000 originaires de Suisse et de l'étranger qui doivent se loger indépendamment de leur famille. A Genève, un peu moins de 2400 logements sont destinés aux jeunes en formation dont 1600 réservés aux universitaires. Dans ces derniers, le Bureau du logement de l'Université gère directement 430 logements, contre un peu plus de 300 il y a 3 ans. L'Université héberge ainsi 3,25 % du total des étudiants et 7,2 % des étudiants qui viennent de lêxtérieur de Genève. Parmi les principaux foyers universitaires, autres que ceux proposés par le Bureau du logement de l'Université, on peut mentionner la Cité universitaire (530 places), les Centres universitaires protestants 1 et 2 (122 places), la Résidence universitaire internationale (100 places), le Centre Saint-Boniface (128 places), le Foyer international Saint-Justin (122 places), la Coopérative de logement pour personnes en formation (CIGUE) (100 places).
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