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 Communiqué de presse 

L’Université de Genève prend ses distances avec l’industrie du tabac

En mars dernier, l’Université de Genève a pris acte des accusations portées par deux associations anti-tabac à l’encontre d’anciens collaborateurs. Saisi par le prof. Peter Suter, doyen de la Faculté de médecine, conformément à la loi sur l’Université, le rectorat a ouvert une enquête. Ses conclusions soulignent aujourd’hui qu’aucune fraude scientifique n’a pu être mise en évidence. Le rectorat relève toutefois l’utilisation de méthodes épidémiologiques peu rigoureuses par Monsieur Rylander ancien professeur associé, et sa responsabilité envers la société en publiant de tels résultats. En l’état, le rectorat recommande aux membres de l’Université de ne plus accepter de financements de l’industrie du tabac et renforcera les mesures de contrôle des financements privés.

Suite à des accusations portées par deux associations anti-tabac à l’encontre d’anciens collaborateurs de l’Université, le rectorat, saisi par le doyen de la Faculté de médecine, a ouvert une enquête sur la base de l’art. 74 al. 1i de la Loi sur l’Université. Il a mandaté une commission de trois doyens, les professeurs Andreas Auer, Beat Bürgenmeier et Jacques Weber, qui lui a récemment rendu ses conclusions.

Celles-ci soulignent que la commission n’a pu relever à l’encontre des personnes incriminées, ni fraude scientifique ni manque de respect des règles éthiques et de la déontologie universitaire. Toutefois, le rectorat critique le peu de rigueur méthodologique dont l’ancien collaborateur de l’Université, le prof. Rylander, a fait preuve dans certaines de ses recherches épidémiologiques et l’ampleur des tâches qu’il a confié à une collaboratrice. Il remarque également qu’il a sous-évalué l’impact sur la société de ses recherches. Enfin, il souligne les manquements de la direction de l’Institut de médecine sociale et préventive (IMSP) dans la supervision de la provenance des fonds et des travaux de recherche en cours.

Face à ces conclusions, le rectorat invite le prof. Rylander et sa collaboratrice à se distancer publiquement de l’utilisation tendancieuse faite par l’industrie du tabac de leurs recherches. En outre, des mesures administratives seront prises à l’encontre de la hiérarchie de l’IMSP. En l’état et jusqu’à nouvelle décision, il recommande à tous les membres de l’Université de ne plus accepter de financements de cette industrie. Il impose également aux chercheurs de mentionner l’origine des subventions de leurs recherches lors de la publication ou la présentation de résultats. Enfin, il prône un renforcement des évaluations périodiques des activités de recherche par les responsables hiérarchiques.

Pour des plus amples informations, vous pouvez contacter
le recteur Maurice Bourquin ou le vice-recteur Eric Doelker, tél. 022 379 75 22
Le rapport est disponible ici en PDF