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 Communiqué de presse 

La cryptographie quantique distinguée - Une reconnaissance internationale pour la Section de physique de l'Université de Genève

Dans son édition de février, la revue Technology Review du célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) publie la liste des "10 technologies émergentes qui vont changer le monde". Parmi celles-ci figure le système de cryptographie quantique du prof. Nicolas Gisin de la Section de physique de l'Université de Genève. En effet, le prof. Gisin et son équipe ont mis au point une technologie de haute confidentialité qui devrait révolutionner le domaine des échanges électroniques. Ce système est notamment commercialisé par le biais de la spin-off id Quantique, fondée en 2001 par le prof. Gisin. Enfin, 9 des 10 personnalités ou groupes retenus par la revue étant issus des Etats-Unis, l'équipe genevoise constitue donc la seule exception à ce palmarès.

Dix technologies qui devraient changer la face du monde, c'est ce que propose de faire découvrir la Technology Review du MIT, dans son numéro de février. Unique travail non-américain sélectionné par la revue: le système de cryptographie quantique élaboré par le prof. Nicolas Gisin et son équipe de la Section de physique, à même de garantir un niveau de sécurité sans précédent pour les communications. Au sein d'une société de plus en plus dominée par les secrets, cette technologie fait aujourd'hui figure de petite révolution.

Ce système de cryptage quantique repose sur le fait que la clé, qui permet à l'émetteur et au récepteur d'un message de communiquer, ne peut pas être interceptée par une tierce personne sans que les intéressés en soient aussitôt avertis. En effet, dans un système quantique, toute tentative d'observer ou d'interférer avec le système l'altère.

La majorité des cryptographes travaillent aujourd'hui à la création de codes sophistiqués. Mais l'efficacité de ces derniers est uniquement fondée sur l'incapacité des ordinateurs actuels à casser assez rapidement ces codes. Un retard qui sera sans doute tôt ou tard, comblé. Or, la mécanique quantique garantit l'intégrité d'une clé en la confiant à une entité indivisible qu'est le photon. En pratique, l'émetteur (traditionnellement nommé Alice) prépare des photons à l'aide d'un interféromètre dont elle choisit la phase au hasard parmi 4 valeurs possibles avant de les envoyer à Bob à l'aide de fibres optiques. La physique quantique garantit qu'il est impossible de déterminer quelles phases Alice a utilisées. Mais une fois que les photons sont arrivés chez Bob, Alice annonce publiquement une information permettant à Bob de mesurer ces phases, qui peuvent alors être utilisées comme clé de codage. Le dispositif assure ainsi que la clé est générée, utilisée et détruite presque simultanément. Mais cette technologie n'en est qu'à ses débuts. Ne fonctionnant pour l'instant que sur des distances de quelques dizaines de kilomètres, elle doit encore faire l'objet de nombreux développements, notamment dans le domaine des certifications et des relais quantiques.

Le prof. Gisin est directeur du Groupe de physique appliquée et de l'Unité d'optique de l'Université de Genève. Il a débuté ses recherches relatives à la cryptographie quantique en 1995. Ses travaux, ainsi que ceux de son équipe, s'inscrivent depuis juillet 2001 dans le cadre du Pôle d'excellence fédéral "Quantum Photonics". Ils sont les premiers scientifiques à commercialiser un système de cryptage quantique par l'intermédiaire de la spin-off qu'ils ont fondée: id Quantique. La reconnaissance internationale que leur attribue aujourd'hui la Technology Review du MIT est un signe prometteur autant pour l'avenir de leurs recherches que pour la Section de physique de l'Université de Genève.

L'article de la Technology Review du MIT relatif aux travaux du prof. Gisin peut être consulté ici.

Au sujet des recherches du prof. Gisin, vous pouvez également consulter en ligne l'article "Cryptographie quantique: Genève vend le secret absolu", paru dans le n°57 du magazine Campus, p. 6-7

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
le prof. Nicolas Gisin, au tél. 022 702 65 97 ou 022 702 65 95


Genève, le 17 janvier 2003