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 Communiqué de presse 

L'Interféromètre VLT mesure la taille de la plus petite étoile proche de notre système solaire!

Pour la première fois, une équipe d'astronomes de l'Université de Genève a pu mesurer la taille de l'étoile la plus petite et la plus proche de notre système solaire: Proxima Centauri. Un exploit qui revient à mesurer la taille d'un astronaute sur la lune depuis la Terre et qui a été rendu possible grâce aux premières observations réalisées avec l'interféromètre du Very Large Telescope (VLT) au Chili. Ce nouvel instrument combine en effet la lumière de deux très grands télescopes permettant l'observation d'objets à faible luminosité de façon très nette.

Didier Queloz et Damien Ségransan de l'Observatoire de Genève, en collaboration avec des chercheurs de l'ESO/Chili et le Téléscope Canada-France-Hawaï (CFHT), ont réussi à analyser les premières observations réalisées par l'interféromètre du VTL au Chili grâce à un logiciel très performant développé par les chercheurs genevois. Pour la première fois, ils ont ainsi pu obtenir des mesures extrêmement précises de la taille d'une petite étoile: Proxima Centauri.

Jusqu'alors, ce type de recherches était rendu impossible par la faible luminosité de ces étoiles et par le manque d'instruments adéquats. Ainsi en combinant la puissance de deux télescopes VLT, situés à 104 mètres de distance l'un de l'autre, les astronomes ont pu acquérir des données précises sur ces étoiles jusqu'alors difficilement observables. Ils les ont ensuite analysées grâce à une nouvelle technique spécialement développée pour cette occasion par les astronomes genevois et qui repose sur un mécanisme mathématique repris de la mécanique des fluides.

Quatre petites étoiles ont ainsi été étudiées dans le cadre de ces premières observations dont Proxima Centauri. A une distance de quelque 4,2 années-lumière, Proxima Centauri est, à notre connaissance, l'étoile la plus proche du Soleil et la plus petite étoile du système triple Alpha Centauri. Elle est environ sept fois plus petite que le Soleil et sa température de surface moitié moins chaude. Des données qui expliquent une luminosité intrinsèque très faible:1/150 de celle de notre Soleil.

Ces premiers résultats confirment la théorie stellaire et indiquent que notre compréhension actuelle de la structure et de la composition des très petites étoiles est raisonnablement correcte. Proxima Centauri représente également un intérêt crucial pour les chercheurs. Outre sa petite taille et sa faible luminosité, elle fait partie des "étoiles Naine-M tardive" qui sont les plus nombreuses de notre Voie lactée.

Par ailleurs, elle se situe dans une zone frontière entre les étoiles comme le soleil, les naines brunes (étoiles qui n'ont pas assez de masse pour démarrer des réactions thermonucléaires) et les planètes. La mesure de sa dimension représente ainsi une contribution significative à l'étude de la physique dans cette région critique de transition.

Ce nouveau résultat scientifique est l'un des premiers obtenus avec l'Interféromètre VLT. Il constitue un succès considérable, d'autant plus qu'il a été obtenu pendant des essais réalisés avec l'instrument de VINCI, conçu pour vérifier la fonctionnalité du VLT. Les prochaines observations VLT prévues concerneront des objets encore plus petits, tels que les Naines Brunes.

Plus d'informations

L'information présentée dans ce communiqué de presse est basée sur l'article "Les premières mesures de rayons d'étoiles de masse faible avec le VLT", par Damien Ségransan (Observatoire de Genève), Pierre Kervella (ESO Chili), Thierry Forveille (Canada-France-Hawaii-Telescope (CFHT) et Didier Queloz (Observatoire de Genève); voir également http://obswww.unige.ch/~segransa/proxima.html) qui paraîtra bientôt dans le journal de recherche européenne "Astronomy & Astophysics".

Notes

Ce communiqué de presse est publié conjointement par l'ESO et l'Université de Genève en Suisse. Vous pouvez l'obtenir en anglais sur le site de l'ESO à l'adresse: www.eso.org/outreach/press-rel/pr-2002/pr-22-02.html

Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter:
Didier Queloz, tél. +41 22 755 26 11
Observatoire de Genève, Sauverny (Suisse)


Genève, le 29 novembre 2002