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 Communiqué de presse 

Découvrir d'autres mondes - Les astronomes de l'Observatoire de l'Université de Genève découvrent deux exoplanètes extrêmement chaudes

Pionniers mondiaux dans le domaine, les astronomes de l'Observatoire de l'Université de Genève annoncent ce jour la découverte et l'étude de deux nouvelles planètes extra-solaires (exoplanètes) d'un type inédit. Ces planètes orbitent très près de leur étoile et sont par conséquent portées à des températures très élevées. Elles ont pu être caractérisées en détail (masse, rayon, densité) grâce à l'observation de leur transit devant leur étoile mère. L'utilisation de cette technique dite " de transit " par les chercheurs genevois renouvelle d'ores et déjà l'intérêt de la communauté scientifique pour ses principes.

C'est une prouesse scientifique, les astronomes de l'Université de Genève viennent de démonter l'existence d'une nouvelle classe de planètes géantes, surnommée "very hot Jupiters" en raison de leurs tailles et température de surface très élevée. Ces planètes se caractérisent par une grande proximité vis-à-vis de leurs étoiles, en en faisant le tour en moins de deux jours terrestres. Elles sont aussi parmi les plus éloignées du système solaire que l'on connaisse, avec des distances de quelques milliers d'années-lumière, alors que la plupart des planètes identifiées sont plutôt à des dizaines d'années-lumière.

Pour obtenir ces résultats, les chercheurs genevois ont utilisé une méthode d'investigation différente de l'accoutumée. Ils se sont en effet basés sur une détection par transit, une approche qui revient à mesurer "l'ombre" d'une planète qui passe devant son étoile. Cette technique est plus directe que celle des vitesses radiales précédemment utilisées. Ils ont pu décrire les deux planètes grâce à des mesures faites en mars 2004 sur le Very Large Telescope de l'Observatoire européen astral (ESO).

Observer les ombres de l'espace
Pendant la dernière décennie, les astronomes ont appris que notre système solaire n'est pas unique, car plus de 120 planètes géantes orbitant autour d'autres soleils ont été découvertes par la méthode des vitesses radiales, dont l'équipe de Michel Mayor à l'Observatoire de l'Université de Genève est le leader mondial. Cependant, cette technique n'est pas le seul outil pour la détection des exoplanètes. Quand une planète passe devant son étoile parente, vue de la terre, elle bloque une petite fraction de la lumière de l'étoile - c'est son "ombre". Plus la planète est grande, relativement à l'étoile, plus est grande la fraction de la lumière qui est bloquée.

C'est d'ailleurs le même phénomène qui va se dérouler le 8 juin prochain dans notre système solaire lorsque Vénus passera devant le disque du Soleil. Dans le passé, cet événement a permis d'estimer la distance Soleil-Terre, avec des implications extrêmement utiles pour l'astrophysique et la mécanique céleste.

De nos jours, les transits planétaires prennent une importance renouvelée. Plusieurs programmes essayent de trouver les signatures faibles des ombres d'autres mondes, au moyen de mesures de photomètres stellaires, recherchant la baisse de luminosité périodique d'une étoile pendant qu'une planète passe devant son disque.

Les deux nouveaux objets découverts par les astronomes genevois doublent le nombre d'exoplanètes avec une masse et un rayon exact connus. De plus, ces nouvelles informations sont essentielles à la compréhension de la physique interne de ces planètes. La complémentarité des techniques de transit et de vitesses radiales ouvre maintenant la porte à une étude détaillée des vraies caractéristiques des exoplanètes. Une perspective passionnante de recherche à laquelle les astronomes genevois viennent de donner une impulsion décisive.

Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter
Frédéric Pont au 022 755 26 11 ou à frederic.pont@obs.unige.ch


Genève, le 7 mai 2004