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 Communiqué de presse 

La recherche scientifique suisse au plus haut niveau

Une fois n'est pas coutume, l'Université de Genève se fait l'écho de résultats scientifiques qui ne sont pas "les siens", mais dont la pertinence à l'échelle nationale et internationale justifie la diffusion. En effet, selon une étude parue en juillet dernier dans la prestigieuse revue Nature, la recherche scientifique en Suisse serait la plus performante au monde au regard de son PIB. Si elle peut sans doute être relativisée, cette conclusion enthousiasmante présente l'avantage de se baser sur des données empiriques et une méthodologie des plus sérieuses. Elle permet notamment de rompre franchement avec le discours pessimiste, voire parfois apocalyptique, des tenants d'une centralisation et d'une réforme en profondeur du système universitaire suisse dans l'optique de "sa survie".

En panne de compétitivité, le système universitaire suisse? Pas sûr…
Compte tenu de sa prospérité, la Suisse est le pays au monde où la recherche est la plus performante! C'est en tout cas ce qui ressort d'une étude publiée dans l'édition du 15 juillet 2004 de la prestigieuse revue scientifique Nature. L'auteur, David A. King du Bureau de la science et de la technologie de Londres, obtient ce résultat en comparant la richesse économique des pays avec l'impact de leurs publications scientifiques. Par rapport à d'autres études, qui fournissent des critères de mesure en termes quantitatifs uniquement, l'indice développé par David A. King donne une indication plus qualitative, tout en restant fondé sur des critères objectifs. " Le fait que la Suisse se trouve assez nettement (voir tableau) en tête semble indiquer que son système universitaire, loin d'être en crise de compétitivité, se porte plutôt bien ", estime Peter Suter, vice-recteur de l'Université de Genève et président de l'Académie suisse des sciences médicales.

David A. King a comparé les performances des 31 pays qui sont à l'origine de 98% des publications scientifiques à l'échelle mondiale. Pour cela, il se base, d'une part, sur le produit national brut par habitant (PNB), l'indicateur économique généralement utilisé pour mesurer la richesse d'un pays, et, d'autre part, sur le nombre de citations engendrées par les publications. Une manière de mesurer la vitalité de la recherche à l'aune de la richesse économique. A ce jeu, les Etats-Unis, qui possèdent un PIB plus élevé que la Suisse, arrivent assez loin derrière celle-ci.

L'utilisation du nombre de citations comme critère de qualité des recherches est certes sujette à caution. Comme le rappelle David A. King, il se peut qu'un article soit beaucoup cité parce qu'il a été discrédité. Selon lui, toutefois, le nombre important d'articles utilisés pour cette étude permet de relativiser ces distorsions. L'auteur a également eu recours à un coefficient de " longévité " des citations: plus celles-ci apparaissent longtemps après la publication de l'article, plus le coefficient est élevé. Par ailleurs, le fait que cette étude soit publiée dans Nature, l'une des revues scientifiques les plus réputées au monde, donne un crédit certain à la fiabilité de la méthode utilisée.

Préjugés à revoir?
Alors que les hautes écoles subissent de nombreuses pressions pour réformer leur mode de fonctionnement, il y a fort à parier que l'article de David A. King verra son indice de citations augmenter dans les semaines et les mois à venir... Il apporte un démenti aux arguments avancés par les partisans d'un changement de cap radical du système universitaire suisse. " Sans une profonde mutation de l'ensemble du système d'éducation supérieur, les hautes écoles risquent de se voir marginalisées ", note par exemple un récent rapport du groupe de réflexion Avenir Suisse (Hautes écoles suisses : évoluer pour survivre, avril 2004).

Nous n'avons pas l'habitude, en Suisse, d'entonner le chant du coq, tempère Peter Suter. " Et c'est tant mieux, car le système universitaire mérite d'être sans cesse adapté; cette étude montre cependant que nous devons nous garder de tout changer de fond en comble. " D'autres études comparatives, notamment sur le nombre de doctorats délivrés en rapport avec la population, confirment la santé du système universitaire suisse.

Après la Suisse, l'étude de David A. King place en tête de liste des pays comme la Suède, Israël, la Finlande ou le Danemark. " Un résultat particulièrement intéressant ", relève Peter Suter, " parce qu'il s'agit dans tous les cas de petits pays, où le système universitaire est décentralisé, et qui possèdent par tradition une culture d'ouverture et d'échanges transfrontaliers. " Des caractéristiques qui pourraient expliquer leurs bonnes performances en matière de recherche scientifique. A titre de comparaison, la France, un pays réputé pour son système éducatif centralisé, obtient un classement en milieu de peloton.

Comment alors expliquer le décalage entre les performances des hautes écoles et la perception qu'en ont une partie des élites? Défaut de communication de la part des chercheurs? C'est possible. Pour Peter Suter, " il s'agit en tout cas de sortir des vues étriquées et des interprétations hâtives, en dégageant une vision plus panoramique pour l'avenir du système d'éducation supérieur. "

N'hésitez pas à contacter le recteur André Hurst au 022 379 75 13
ou encore à andre.hurst@rectorat.unige.ch