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 Communiqué de presse 

Excellence de la recherche à l’UNIGE - Le prof. Ariel Ruiz i Altaba et Gregor Thut primés par la Fondation Leenaards

L’Université de Genève confirme, une nouvelle fois, sa réputation en tant qu’un des chefs-lieux de l’excellence de la recherche en Suisse. En effet, parmi les quatre scientifiques qui seront distingués le 16 juin prochain à l’occasion de la remise du prestigieux Prix Leenaards pour la promotion de la recherche scientifique 2005, deux d’entre eux poursuivent leurs recherches au sein de la Faculté de médecine de l’UNIGE. Il s’agit tout d’abord du prof. Ariel Ruiz i Altaba, connu notamment pour ses travaux sur les cancers de la prostate, de la peau et les tumeurs du cerveau. Et du Dr Gregor Thut, spécialiste de l’imagerie fonctionnelle du cerveau. Les deux lauréats partageront, dans le cadre de leurs collaborations respectives, sept cents mille francs suisses sur trois ans, afin de développer leurs recherches sur le fonctionnement du cerveau. Ainsi, le prof. Ruiz i Altaba se focalisera sur le rôle des cellules souches dans la construction et le maintien des structures cérébrales, alors que le Dr Gregor Thut s’intéressera aux interactions multisensorielles et à la façon dont nos cinq sens interagissent pour améliorer nos performances quotidiennes.

Deux équipes de chercheurs vont être récompensées le 16 juin prochain à Lausanne par la Fondation Leenaards pour poursuivre leurs travaux sur le fonctionnement de notre cerveau. Parmi elles, figurent des personnalités telles que Ariel Ruiz i Altaba et Gregor Thut, respectivement professeur et maître-assistant à la Faculté de médecine de l’UNIGE.

Ariel Ruiz i Altaba
Né au Mexique en 1962, le prof. Ariel Ruiz i Altaba est spécialiste en embryologie et neurobiologie cellulaire et moléculaire. A la tête d’un laboratoire de l’UNIGE qui se concentre sur la recherche des cellules souches du cerveau et sur le cancer, il a fait l’essentiel de ses études à l’Université de Barcelone avant de continuer dans des institutions aussi prestigieuses que les universités de New York (NYU), Columbia et Harvard. Son intérêt porte principalement sur les mécanismes moléculaires qui sous-tendent le développement et l’évolution du cerveau des vertébrés, du patterning (formation de motifs dans le cerveau) à la différentiation des types de cellules et leur croissance, ainsi que sur les maladies qui affectent le patterning et le nombre de cellules, notamment le cancer. Le prof. Ruiz i Altaba est également artiste (photographe), et a exposé ses œuvres en Europe et aux Etats-Unis (http://www.ruizialtaba.com).

Du «Sonic Hedgehog» aux cellules souches du cerveau
«On sait aujourd’hui que le cerveau a besoin d’être régénéré», confie le prof. Ruiz i Altaba. Des cellules souches adultes ont été dénichées en deux endroits du cerveau: dans l’hippocampe, qui joue un rôle primordial dans la mémorisation, et dans la zone subventriculaire (ZSV) proche du bulbe olfactif impliqué dans le traitement des odeurs. Si le rôle exact de ces cellules est encore méconnu, le prof. Ruiz i Altaba (UNIGE) et le Dr Alan Carleton (EPFL) pensent qu’elles participent à la régénération et à la réparation de régions endommagées. Les scientifiques font notamment l’hypothèse que des odeurs toxiques détruisent certaines cellules du bulbe olfactif et que des cellules souches viendraient les remplacer. Cela prouverait que notre cerveau n’est figé ni dans le temps ni dans l’espace et qu’il pourrait éventuellement se restaurer.

Pour tenter d’en savoir plus, l’équipe du prof. Ruiz i Altaba, en collaboration avec le Dr Carleton, se plongera dans certains mécanismes moléculaires qui régissent le devenir des cellules souches. «Sonic Hedgehog» (littéralement: le hérisson sonique, ci-après Shh) serait une protéine, actrice principale de ce destin cellulaire. A la tête d’une cascade de réactions biochimiques à l’intérieur de la cellule, Shh induirait l’activation de «Gli Transcription Factor», une protéine importante dans la régulation de nos gènes. «Shh» et son partenaire «Gli» sont donc des protéines clefs, à la fois dans le développement du système nerveux central chez l’embryon et dans la différenciation des cellules souches en cellules «matures», c’est–à-dire des cellules qui ont une fonction spécifique. «Mieux comprendre le fonctionnement de ces deux protéines (Shh et Gli) pourrait permettre de modifier le destin des cellules souches» pense le prof. Ruiz i Altaba; avec peut-être des résultats concrets sur certaines maladies neurodégénératives.

Gregor Thut
Maître assistant à la Faculté de médecine de l’UNIGE, le Dr Gregor Thut a suivi ses études à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, où il a obtenu un doctorat en neurosciences. Il a travaillé en tant que chercheur à l’Unité de neuropsychologie de l’Hôpital universitaire de Zurich, à la Faculté de psychologie de Genève et a passé deux ans à la Harvard Medical School pour approfondir ses connaissances. Passionné par les technologies d’étude du cerveau, Gregor Thut a démarré dans la recherche des mécanismes de la récompense et de l’apprentissage moteur, puis a investigué la distribution spatio-temporelle de l’activité fonctionnelle du cerveau. Aujourd’hui, il dirige sa propre équipe à l’UNIGE, spécialisée dans la combinaison de deux méthodes d’imagerie fonctionnelle du cerveau.

Apprentissage et interactivité des sens
La collaboration à laquelle le Dr Gregor Thut prend part va tenter d’établir la preuve qu’il y a une interaction précoce de nos sens dans les aires «unisensorielles», à savoir dans les régions de notre cerveau qui traitent généralement l’information relayée par un seul de nos sens. Notre cerveau intègre en permanence des stimuli venant du monde extérieur ; des images, des sons, des odeurs sont analysés et traités pour nous permettre d’adopter un comportement optimal. Et cela fait un certain temps que les chercheurs se demandent où, mais aussi à quel moment les sens interagissent dans le cerveau.

A l’aide de méthodes d’investigation du cerveau à la pointe de la technologie, l’électroencéphalogramme et les stimulations magnétiques transcrâniennes, les expériences des Dr Micah Murray (CHUV) et Gregor Thut (UNIGE) tenteront notamment de démontrer l’efficacité fonctionnelle des interactions multisensorielles. Au niveau physiologique ils souhaitent prouver que l’intensité dans le cerveau d’une réaction multisensorielle est plus forte que la somme simple des intensités de chacun des sens impliqués. Au niveau comportemental, ils ambitionnent de montrer que les souvenirs d’expériences multisensorielles sont plus puissants. En termes plus imagés, le fait de voir un chat et d’entendre au même instant un miaulement entraîne une réponse cérébrale plus intense que de simplement voir un chat puis entendre un miaulement. Une observation qui pourrait éclairer nos connaissances sur les mécanismes d’apprentissage.

L’UNIGE: espace de créativité scientifique
En mettant à l’honneur deux chercheurs de l’UNIGE, la Fondation Leenaards atteste des talents et de la créativité scientifique propre à l’Alma mater genevoise. Dans le cadre de leurs collaborations lémaniques, ces deux lauréats genevois pourront, grâce au soutien de la Fondation, contribuer à une meilleure connaissance du cerveau et de ses mécanismes neuronaux. Et au prof. Ariel Ruiz i Altaba de conclure: «Ce prix est une preuve que des gens ont confiance en notre recherche.»

Pour obtenir de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter
le prof. Ariel Ruiz i Altaba au 022 379 56 46 ou à ariel.ruizaltaba@medecine.unige.ch
le Dr Gregor Thut au 022 379 5728 ou à gregor.thut@medecine.unige.ch


Genève, le 2 juin 2005