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 Communiqué de presse 

Le rectorat de l’UNIGE présente sa démission in corpore

Dans les trois dernières années, le rectorat de l’Université de Genève (UNIGE) a suivi la ligne de la politique définie au moment de son entrée en fonction et réalisé la plupart des projets annoncés et publiés en septembre 2003. Il a contribué à moderniser l’Université en proposant des projets de lois notamment sur la structure du corps enseignant, sur le statut du personnel enseignant de l’Université, sur le regroupement des disciplines touchant aux sciences de l’environnement. Il a également contribué à l’évolution de l’administration, notamment par la mise en place d’un audit interne et d’un comité d’audit.

Depuis plusieurs mois, notre alma mater est critiquée pour des dysfonctionnements au niveau de sa gouvernance et de son administration. Le rapport intermédiaire de Monsieur Thierry Béguin, mandaté pour conduire une enquête générale sur l’Université, met en évidence un problème de gouvernance important. Il identifie quatre organes, les doyens, l’administration, le rectorat et le Département de l’instruction publique, dont la concertation et le mode de collaboration sont à réviser.

D’une façon unanime, la réforme de la gouvernance et du fonctionnement de notre institution est demandée par les instances et par le personnel de l’Université. Le rectorat est d’autant plus convaincu de la nécessité de cette réforme qu’il a lancé cette réflexion dès l’automne 2005 (groupes de travail sur l’autonomie) et que la perspective est clairement celle d’une révision de la loi sur l’Université. En outre, il faut poursuivre la révision et la modernisation de la gestion administrative.

Durant cette période, le comité de suivi de l’audit des comptes 2005 a été informé d’un cas suffisamment important pour que le recteur le transmette au Procureur Général avant la conclusion de l’audit. Tout en respectant la présomption d’innocence, le rectorat est conduit à prendre une décision qui vise à maintenir la sérénité indispensable à la direction de l’Université.

Par conséquent, après mûres réflexions, et comme il en avait évoqué la possibilité dès le 1er juin dernier, le rectorat de l’Université de Genève a résolu de présenter sa démission «in corpore», avec effet au 31 août 2006. Il quittera ainsi sa fonction dix mois avant la fin de son mandat de quatre ans et souhaite par ce geste contribuer à l’apaisement des tensions internes.

Dans sa séance du 26 juillet prochain, le Conseil d’Etat se prononcera sur l’acceptation de la présente démission. Le futur recteur, ou la future rectrice, sera désigné-e au début de 2007, selon la procédure prévue par la loi, sur proposition de la commission de désignation du recteur. Le Conseil d’Etat prendra le 26 juillet 2006 les mesures transitoires qui s’imposent, le cas échéant en proposant un rectorat intérimaire.

Nous allons transmettre les dossiers au rectorat ad interim et le remercions de son dévouement. Il s’agira, comme nous le demandons au Conseil d’Etat, de veiller à la continuité des projets académiques et législatifs entrepris, à la continuité des actions stratégiques en cours. De plus, nous comptons sur lui, le moment venu, pour nous aider à restaurer ensemble l’image de notre maison auprès de la collectivité locale. Les succès récemment obtenus sur le plan scientifique et l’excellente place de notre Université dans les comparaisons internationales y contribueront certainement, tout comme la qualité reconnue des enseignements dispensés.

Le rectorat remercie le Conseiller d’Etat Charles Beer pour la collaboration qui s’est établie avec le Département de l’instruction publique depuis 2003, et lui exprime sa confiance pour l’attention qu’il portera à la continuité dans la conduite stratégique de l’institution, à savoir en particulier la médecine universitaire suisse et les projets de collaboration entre les hautes écoles lémaniques.


Genève, le 11 juillet 2006