Genève, le 9 novembre 1998 (Com.). En 1798, Genève devenait un département français de l'Empire napoléonien. Considérés par l'historiographie classique comme un moment sombre pour la Cité, les quinze ans d'occupation ont été rayés de la mémoire collective. Deux cents ans plus tard, cette période de l'histoire de Genève est encore largement méconnue.

Le Département d'histoire générale de l'Université de Genève a décidé de "sortir le cadavre du placard" en organisant un colloque européen sur la question. Intitulé Genève française, 1798-1813, Nouvelles approches, il se déroulera du 12 au 14 novembre 1998. Ce dernier est gratuit et ouvert au public.

Le Département d'histoire générale de l'Université de Genève a décidé, cette année, de mettre en lumière une époque trop longtemps refoulée par les historiens locaux: l'occupation de Genève par Napoléon. Dépeinte dès le 19e siècle comme la période la plus sombre de l'histoire de la République, la Genève française est, aujourd'hui encore, un sujet à la fois empreint de connotations négatives et fort méconnu.

Du 12 au 14 novembre, une trentaine d'intervenants analyseront cette période dans le cadre de quatre demi-journées thématiques. Ils tenteront de la démystifier et de poser un regard critique sur les événements qui ont touché Genève entre 1798 et 1813.

A l'occasion de la première journée, les participants étudieront la Genève française sous l'angle européen. La départementalisation subie par Genève dans l'Empire napoléonien n'est en effet pas unique en Europe. Ainsi, les intervenants présenteront les cas neuchâtelois, belge, hollandais, etc, l'objectif étant de replacer Genève dans une perspective générale et de comparer son histoire à celle des autres territoires occupés.

Les deux derniers jours du colloque seront, quant à eux, consacrés au fonctionnement des institutions de la Genève française et à l'impact des quinze ans d'occupation sur l'histoire de la République. Il s'agira pour les participants de déterminer si l'arrivée française a réellement provoqué une rupture dans la vie genevoise, tant sur le plan économique que sur le plan social, juridique, et culturel.

Enfin, durant le colloque, trois conférences magistrales, ouvertes au public, seront données par des spécialistes européens de l'Empire napoléonien.