C o m m u n i q u é d e p r e s s e

 

SIDA: des chercheurs de l'Université de Genève
mandatés par la Confédération

 

 

Genève, le 27 novembre 1998 (Com.). L'Office Fédéral de la Santé publique finance un vaste Programme national de recherche sur le SIDA (1996-1999) en sciences sociales et en santé publique. Dans ce cadre, une équipe de l'Université de Genève a entamé, le 1er octobre 1998 une importante recherche à vocation interdisciplinaire. L'objectif: comprendre pourquoi les individus adoptent certains comportements à risque et améliorer la prévention. Cette étude est menée par trois chercheurs de l'Université de Genève: Véronique Mottier, maître assistante en Science politique et responsable du projet, Max Bergman, psychologue social et Nathalie Ducommun, sociologue. Les conclusions de ce travail seront rendues en l'an 2000.

L'équipe genevoise entame, sur mandat de l'Office Fédéral de la Santé publique, une recherche interdisciplinaire sur le SIDA. Intitulée "Interaction sexuelle face aux VIH/SIDA et dynamique de l'intimité", elle a pour objectif d'étudier de manière générale les comportements sociaux face à la prise de risque du SIDA.

La base conceptuelle de cette recherche est innovatrice. En effet, les chercheurs abandonnent l'idée, généralement admise, que l'information suffit pour modifier le comportement individuel. Ils se basent sur des études, menées dans le domaine du tabagisme par exemple, qui ont souligné cette faible corrélation. En outre, ils partent du principe que la sexualité engage (presque) toujours deux individus et que cette interaction est déterminante dans la prise de risque face au SIDA.

Afin de mener à bien cette étude, les trois chercheurs travaillent sur le postulat suivant: la sexualité est une construction sociale qui a un certain sens pour ses acteurs. Il s'agit donc de comprendre si l'utilisation du préservatif est liée à la qualité de l'interaction: la non-utilisation deviendrait ainsi parfois "la preuve" d'une relation de confiance, d'intimité et d'amour. En outre, Véronique Mottier et ses collègues étudieront les rapports de pouvoir entre homme et femme. L'identité sexuelle des individus se crée sur la base de préjugés véhiculés dans notre société. L'équipe essayera donc de comprendre l'implication des identités féminines et masculines dans les relations sexuelles et la prise de risque. La féminité, par exemple, est souvent illustrée par le besoin de séduire et donc de soumission aux exigences de l'homme.

L'étude s'intéressera tout particulièrement aux jeunes adultes âgées de 18 à 25 ans. Ils constituent l'un des groupes prioritairement visés par les campagnes de prévention en Suisse. En effet, les personnes de cette tranche d'âge construisent leur identité sexuelle et tendent à changer souvent de partenaire.

Les conclusions de ce rapport seront utilisées dans le domaine de la prévention et afin d'adapter les campagnes d'information.

 

Véronique Mottier vient de publier un ouvrage de science politique sur l'importance de la sexualité dans les politiques publiques. Il est intitulé "Politics of Sexuality", aux éditions Routledge, octobre 1998.

 

Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter
Sylvie Détraz, Presse Information Publications,
tél. 022/379 77 84


Novembre 1998