Communiqué de presse

 

L'Université de Genève s'engage dans la protéomique

 

A l'heure où le génome humain est sur le point d'être entièrement décrypté grâce à la génomique, l'Université de Genève s'engage dans un nouveau domaine de recherche complémentaire et tout aussi fascinant pour l'avenir: la protéomique. Forte d'un réseau genevois de chercheurs qui travaillent sur le séquençage et l'identification des protéines, l'Université de Genève vient de signer un accord de collaboration avec la société multinationale PE Biosystems (NYSE: PEB), "a PE Corporation Business". L'Université de Genève lui accorde une licence d'utilisation d'un scanner moléculaire pour protéines développé par le prof. Denis Hochstrasser et son équipe. Ce contrat permettra à l'Université de bénéficier d'un accès à des technologies de pointe et de confirmer sa place de leader dans ce domaine.

Les sciences de la vie voient leur développement s'accélérer. Avec le décryptage quasi-total du génome humain grâce à la génomique, les chercheurs et l'industrie s'intéressent maintenant à l'identification des protéines. En effet, pour que la génomique livre tous ses potentiels, il est essentiel d'identifier les protéines, exprimées en centaine de milliers par les codes des différents gènes, et de comprendre leurs fonctions.

Parmi les chercheurs travaillant dans ce domaine, le prof. Denis Hochstrasser et son équipe du Laboratoire central de chimie clinique et examens biologiques du Département de biochimie médicale ont développé une nouvelle technique d'identification des protéines: un scanner moléculaire. Les protéines, issues d'un échantillon (tissu, sang, etc.) sont posées sur un gel et séparées les unes des autres selon leur charge (positive ou négative) et leur taille. Un courant électrique fait ensuite passer les protéines à travers une membrane qui agit comme un enzyme et les coupe en fragments. Ces fragments sont appelés signature peptidique des protéines. Grâce à un appareil de spectrométrie de masse et à la bioinformatique, les chercheurs peuvent alors facilement identifier les molécules en reconnaissant cette signature.

Ce scanner moléculaire a fait l'objet d'un dépôt de brevets par l'Université de Genève. Particulièrement intéressante par le potentiel industriel qu'elle laisse présager, cette technique n'a pas tardé à susciter l'intérêt de sociétés privées. Un accord de collaboration a alors été signé avec la société PE Biosystems, leader dans l'instrumentation et les systèmes d'analyses du vivant. En échange de l'utilisation du brevet par la société, l'Université de Genève bénéficie dorénavant d'un accès privilégié à une technologie de pointe très coûteuse. Grâce à ce matériel, les conditions de recherche de l'équipe de Denis Hochstrasser et d'autres équipes universitaires et hospitalières seront améliorées. En outre, les chercheurs de l'Université de Genève et les ingénieurs de PE Biosystems collaboreront à l'amélioration des performances des équipements par des consultations et des contacts réguliers.

La conclusion d'un tel accord confirme l'avance de Genève dans le domaine de la protéomique et de la bioinformatique. En effet, le développement de la protéomique dépend dans une large mesure de la bioinformatique, indispensable au traitement du nombre croissant de données.

L'Institut suisse de bioinformatique, créé en 1998 et dont l'un des sites est à l'Université de Genève, a développé la plus grande banque de données de protéines appelée SWISS-PROT. Elle contient des informations sur plus de 85'000 protéines et est consultée par plus de 200'000 chercheurs dans plus de 100 pays. L'Institut a également développé des logiciels d'analyses qui permettent d'obtenir à partir de la base de données des informations sur la fonction de la protéine, sur sa localisation, etc.

Un bref historique

L'Université de Genève a été le premier centre de biologie moléculaire en Suisse. Elle a ainsi initié et participé au développement du génie génétique, ce qui lui a permis d'acquérir une réputation d'excellence internationale dans ce domaine. Première bénéficiaire des subsides du FNRS, l'Université de Genève fête cette année son troisième Prix Louis-Jeantet de médecine dans le domaine de la biologie moléculaire, décerné au prof. Ueli Schibler.

L'Université de Genève entame aujourd'hui une deuxième révolution scientifique: la protéomique. Ce nouveau domaine regroupe des équipes de chercheurs dans des domaines connexes comme la chimie des protéines, la séparation et l'identification des protéines, la création de bases de données et d'outils informatiques d'analyse. Le terme protéome, aujourd'hui internationalement utilisé, a par ailleurs été inventé à l'Université de Genève par Marc Wilkins, alors membre de l'équipe du prof. Hochstrasser.

Pour de plus amples informations, n'hésitez pas à contacter
le prof. Denis Hochstrasser, Université de Genève, Suisse, tél. +41-22-372-7355
Edward Bloch, PE Biosystems, USA, tél. +1-203-761-5248