Frédéric Minner

 

Frédéric Minner

Département de sociologie
40, Bvd du Pont-d'Arve
1211 Genève 4

Frederic.Minner(at)unige.ch

 

Informations générales

J'ai obtenu en février 2017 mon doctorat en sociologie au Département de Sociologie de l'Université de Genève et suis également diplômé de l'École doctorale du Centre Interfacultaire en Sciences Affectives (CISA) de l'Université de Genève. Grâce à une bourse du Fond National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS), j'ai effectué un séjour scientifique à l'Institut de Sociologie de la Freie Universität Berlin dans le groupe de sociologie affective du prof. Christian von Scheve de septembre 2014 à janvier 2016.

Ma thèse, co-dirigée par Sandro Cattacin (Université de Genève) et Laurence Kaufmann (Université de Lausanne), a porté sur le rôle joué par les émotions collectives dans l'émergence des normes sociales. J'y ai soutenu que (i) l’émergence des normes sociales résulte d’actions collectives motivées par des émotions, (ii) que les types d’émotions fournissent leurs formes aux types de normes ; (iii) que cette émergence s’appuie sur des arrière-plans institutionnels qui fournissent les règles par lesquelles les émotions peuvent contribuer à la création et l’adoption de nouvelles normes ; (iv) que ces nouvelles normes sont des modifications du cadre institutionnel ; (v) que les émotions ont ainsi le pouvoir de transformer les institutions d’une société. Empiriquement, j’ai étudié le collectif politique Occupy Geneva. En particulier, je me suis intéressé aux moments où les Indignés ont entrepris, lors de leurs assemblées générales, ou en groupe de travail, d’élaborer collectivement les normes de leurs chartes de bonne conduite. Ces normes ont été adoptées dans le but de réguler divers problèmes rencontrés dans leur société de petite taille (agressions sexuelles, violence physique et verbale, irrespect des règles communes, tentatives de prise de pouvoir, etc.). Je montre que des émotions collectives ont motivé et structuré les délibérations collectives au cours desquelles les contenus et formes des normes des chartes ont été discutés et décidés. Ainsi, de l’indignation, du mépris, de la peur, du pardon (entre autres) ont résulté, respectivement, des normes pour punir, exclure, protéger les faibles, réintégrer les exclus repentis de leurs fautes. J’ai donc étudié les moments où les membres se sont engagés dans des « processus législatifs » et ont collectivement « légiféré » pour réguler leurs interactions et fournir au collectif le pouvoir d’édicter des règles et de les faire respecter.

Dans les recherches postdoctorales que je conduis actuellement, je m'intéresse à la notion d'émotion collective que j'essaye de clarifier et au rôle joué par la jalousie dans l'établissement et le maintien d'institutions inégalitaristes.

Par le passé, j'ai travaillé sur l'envie et ses dimensions politiques (Master) et la honte et la culpabilité dans la régulation sociale (Licence). Plus généralement, je m'intéresse aux relations entre l'esprit, les objets sociaux et l'action, et à l'épistémologie des sciences sociales.

Publications

 

Champs sociologiques

  • Sociologie du droit
  • Sociologie politique
  • Sociologie des émotions
  • Valeurs et normes
  • Épistémologie des sciences sociales

 

Champs de recherche

  • Théorie sociologique des émotions
  • La rationalité et les émotions
  • L'émergence et l'internalisation des valeurs et des normes
  • La régulation sociale
  • L’indignation
  • L’envie
  • La jalousie
  • L’estime et la reconnaissance sociales