Colloques

Colloque 2003

Habitat, confort et énergie

Problématique

Le confort à l’intérieur des bâtiments est la synthèse de perceptions multiples (lumineuse, thermique, aéraulique, sonore), qui répondent à la fois aux exigences physiologiques et aux aspects d’usage et de culture. Les normes en définissent les limites (qualité et taux de renouvellement de l’air, température minimum et maximum, niveau d’éclairement) pour préserver la santé des habitants.

Ceci étant, une fois un certain niveau de confort atteint, celui-ci se définit de plus en plus par l’absence d’inconfort et devient ainsi plus exigeant, allant jusqu’à substituer la notion de «standing» à celle de «bien-être». Ainsi, au niveau du confort thermique, les 15°C pratiqués par ceux qui le pouvaient au début du 20ème siècle, devinrent 18°C, puis 20°C pour habituellement atteindre aujourd’hui 22°C, température que l’on a tendance à revendiquer également en pleine canicule.

Pourtant, il ne faut pas oublier que dans le monde, même si la grande majorité y aspire, seule une minorité de la population a accès aux normes de confort occidentales. Le développement économique et la standardisation des modes de vie vont aboutir tôt ou tard à des normes de confort accrues pour une part grandissante de la population du globe et donc à une demande d’énergie renforcée. Cette évolution va être amplifiée par l’uniformisation des matériaux et des techniques de construction, ainsi que des pratiques architecturales, qui s’éloignent trop souvent des habitudes locales généralement bien adaptées à l’environnement.

Deux approches du problème sont alors possibles. La première consiste à mieux adapter le bâtiment au climat et au mode de vie des occupants, faire progresser l’efficacité énergétique des systèmes de production, de transport et de distribution des flux nécessaires. Mais on peut aussi jouer sur la notion même de confort et essayer de mieux en définir le niveau « acceptable », ainsi que d’élargir la notion de confort à celle d’ambiance. Se pose en particulier la question de savoir si le confort varie selon les individus, les cultures, voire les classes sociales. En d’autres mots, le sentiment de confort dépend-t-il seulement de paramètres physiologiques ou les aspects culturels et psychologiques jouent-ils également un rôle important ?

La journée du CUEPE 2003 voudrait aborder ces différents points, en se concentrant sur le cas des pays industrialisés. La première session de ce colloque sera consacrée à la notion de confort dans l’habitat : après une intervention spécifiquement ciblée sur la composante thermique, premier déterminant de la consommation énergétique, le champs sera élargi par une rétrospective historique de l’évolution du confort, puis étendu au concept « d’ambiance ». La deuxième session illustrera et complétera le propos par quatre études de cas. Le colloque se terminera par une table-ronde qui permettra aux participants d’entamer une discussion avec les orateurs de la journée.