Le grec est une langue
indo-européenne. Il appartient donc à la famille qui regroupe
la plupart des langues européennes (notamment le latin et les langues
romanes qui en dérivent, comme le français), ainsi que quelques
langues d'Asie (comme le sanskrit, le hittite, l'iranien ou encore l'arménien).
Les premiers documents écrits
en grec qui nous soient parvenus datent de plus de trois mille ans. Depuis
lors, la langue grecque n'a jamais cessé d'être parlée.
Entre le grec de l'époque dite mycénienne (fin du IIème
millénaire avant J.-C.) et le grec moderne, il n'y a donc pas de
solution de continuité. S'il s'agit bien toujours de la même
langue, il est néanmoins vrai qu'elle a évolué au
cours des siècles.
On distingue ainsi plusieurs
périodes dans le développement de la langue et de la culture
grecques : époque mycénienne (appelée ainsi d'après
le nom de l'un de ses principaux centres, Mycènes, citadelle située
dans le Péloponnèse), époque archaïque (VIIIe
s. - début du Ve s. av. J.-C.), époque classique (Ve s. -
IVe s. av. J.-C.), époque hellénistique (323 - 30 av. J.-C.,
depuis la mort d'Alexandre le Grand jusqu'à la conquête romaine
de l'Egypte), époque romaine ou impériale (jusqu'à
la fermeture des écoles philosophiques "païennes" d'Athènes
par Justinien, en 529), époque byzantine (jusqu'à la prise
de Constantinople par les Turcs, en 1453), époque moderne.
Nous allons apprendre le
grec d'abord et principalement dans le but de pouvoir lire le Nouveau Testament
dans le texte original. Nous allons donc étudier la langue avec
une attention particulière pour la forme qu'elle présente
dans les écrits réunis dans le NT, qui remontent essentiellement
au premier siècle de notre ère et qui se caractérisent
par leur insertion dans l'aire culturelle sémitique. Leur forme
linguistique est l'une de celles qu'a assumées la langue grecque
dite désormais koiné ("commune"). Cette dénomination
désigne le grec de l'époque hellénistique et impériale
: à partir des conquêtes d'Alexandre le Grand, le grec s'est
en effet imposé dans tout le bassin oriental de la Méditerranée
en tant que langue commune, officielle et de culture. La base de la koiné
est l'attique, le dialecte d'Athènes, la cité qui s'était
assurée l'hégémonie autant politique que culturelle
sur la Grèce de l'époque classique. En tant que langue de
culture, l'attique avait été modelé par les grands
auteurs du Vème et du IVème siècles. Très vite
les parlers locaux (autres dialectes grecs, autres langues) ont toutefois
influencé le grec "commun" de manière diversifiée
selon les régions où il s'était diffusé. Contrairement
à l'usage de l'époque (mouvement littéraire appelé
atticisme), les auteurs du NT ne tiennent pas particulièrement à
soigner leur style dans le but d'imiter les modèles classiques.
C'est pourquoi nous serons amenés à étudier la grammaire
de l'attique tout en tenant compte des particularités de ces auteurs
plus soucieux de transmettre leur message que d'afficher leur fidélité
à la pure tradition hellénique.
L'apprentissage du grec du
NT demeure néanmoins une porte qui donne accès à la
littérature grecque d'une manière plus générale.
Vous serez ainsi en mesure d'aborder par la suite des pages de la Septante,
tel ou tel texte apocryphe, tel Père grec de l'Eglise, un auteur
païen comme Plutarque ou Plotin voire éventuellement, au gré
de votre curiosité, à l'aide bien sûr d'un commentaire,
un texte classique (qui sait ?) : Sophocle, Ménandre, Platon...