Les matres lectionis
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Comme vous l'avez constaté, l'hébreu
écrit ne comportait, à la base, pas les voyelles. Pourtant,
celles-ci existaient bien évidemment dans la langue parlée.
Cependant, assez rapidement, déjà à l'époque
de la rédaction de l'Ancien Testament, certaines voyelles ont été
indiquées grâce au "détournement" de trois consonnes.
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L'existence de ces matres lectionis, "mères
de lecture", s'explique d'abord par des raisons étymologiques.
Ainsi par exemple :
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"à
moi" se prononçait d'abord liya, puis, suite à la
chute de la voyelle finale en Hb, le y est resté comme mater lectionis
pour lî.
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"jour"
provient de yawm. Après contraction, le mot est devenu yom.
Le w est resté comme mater lectionis.
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Assez rapidement, ces matres lectionis ont
été ajoutées sans raison étymologique, simplement
afin d'aider la lecture. En hébreu biblique, les matres lectionis
apparaissent en principe toujours pour les voyelles longues (sauf dans
les écrits tardifs).
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Certains mots ont deux graphies, l'une avec
mater lectionis et l'autre sans. Cela peut notamment dépendre des
manuscrits. On remarque en effet que dans certains d'entre eux apparaissent
beaucoup de matres lectionis.
Par exemple : "David" peut s'écrire:
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On parle de lecture plene (pleine) ou de lecture
défective.
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yod peut servir pour indiquer
les voyelles i, é, et parfois è.
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waw peut servir pour le son o
et u.
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he se trouve seulement en fin de mot,
peut servir pour les sons a (long), é, è, o.
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L'écriture pleine est obligatoire lorsqu'une
voyelle se trouve à la fin d'un mot.
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En milieu de mot, elle est facultative. Généralement,
on ne trouve pas deux leçons pleines en cours de mot, sauf en hébreu
post-classique.
Le alæph n'est pas une mater lectionis
au sens strict. Cependant, il se comporte parfois comme tel. Il peut servir
à n'importe quelle voyelle. La présence du alæph quiescent
s'explique toujours par des raisons étymologiques.
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