2002

Rencontre avec Lysianne Léchot-Hirt, nouvelle responsable des Activités culturelles de l'Université

"Un poste aussi polyvalent dans la culture, c'est l'endroit rêvé pour se jouer des frontières artistiques". Lysianne Léchot-Hirt, qui a remplacé en janvier de cette année Annie Lefèvre à la tête des Activités culturelles de l'Université de Genève, s'est glissée avec un plaisir non dissimulé dans ses nouveaux habits. Attachée de presse du Festival de cinéma documentaire de Nyon pendant ses études de lettres dans les années 80, puis collaboratrice dans une maison d'édition, après un détour par le journalisme en tant que critique d'art, Lysianne Léchot Hirt était depuis 1987 collaboratrice du Centre pour l'image contemporaine à Genève.

Nouvelle responsable des Activités culturelles de l'Université, Lysianne Léchot-Hirt veut multiplier les transversales artistiques

 

Vous insistez sur les transversales artistiques, comment voyez-vous cela dans votre nouveau travail?
Je m'intéresse depuis longtemps aux interconnexions entre les domaines artistiques. Je suis convaincue qu'il s'agit d'un mouvement irréversible. Aujourd'hui, par exemple, la danse contemporaine et la vidéo forment un couple quasi indissociable. On voit des musiciens et des littéraires s'intéresser à l'informatique. J'ai envie de mettre tout cela en valeur, à travers des programmations qui rassemblent des gens venant d'horizons différents. Le travail remarquable qui a été accompli avant moi va d'ailleurs m'aider dans cette démarche. Nous prévoyons, par exemple, des manifestations sur le thème de la censure, qui pourraient réunir des historiens de l'art, des artistes et des professeurs de droit. Je tiens aussi à développer les collaborations avec des institutions de la cité, proposer des rencontres avec toutes sortes d'auteurs travaillant à Genève.

Quel est le rôle de la culture à l'Université?
Le bureau des Activités culturelles est financé par le biais des taxes universitaires. Nous sommes donc avant tout au service des étudiants, même si l'on constate depuis une dizaine d'année que leur demande est beaucoup moins forte et s'exprime surtout pour des manifestations ponctuelles. Cela étant, il existe un "guide line" des Activités culturelles qui met l'accent sur certains critères d'excellence. Il s'agit notamment d'aller à contre-sens de la culture de consommation.

Les Activités culturelle sont-elles un bastion de "lettreux" ou est-ce une caricature?
Il n'y a pas d'étude sur notre public cible. On pourrait le faire par le biais des cours et des ateliers, qui rassemblent il est vrai plutôt des étudiants en lettres. Mais il y a aussi des participants qui viennent de psychologie ou de médecine. Le public du Ciné-club est quant à lui très mélangé, plutôt masculin, allez savoir pourquoi…

Un livre ou un film qui vous a marqué dernièrement?
Je suis allé revoir, un peu pour le bien de la cause je dois le dire, Les sentiers de la gloire de Stanley Kubrick, et j'ai été ravie de voir à quel point ce chef-d'oeuvre du cinéma n'a pas pris une ride: un plaidoyer aussi radical contre l'absurdité de la guerre est tout à fait adapté au contexte d'aujourd'hui.

Quel moyen de transport utilisez-vous pour venir à l'Université?
Le scooter… hélas! Je n'ai pas le courage de venir à vélo et la voiture est hors de question, c'est trop lent.

27 mars 2002
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