2002

Espoir dans la lutte contre les maladies neurodégénératives

Les maladies neurodégénératives comme Alzheimer, Charcot ou Parkinson ont au moins deux caractéristiques communes. D'une part, elles trouvent leur origine dans la dégénérescence d'une famille spécifique de neurones. D'autre part, il n'existe, à ce jour, aucun traitement qui puisse palier durablement à leurs effets funestes. L'équipe du professeur Ann C. Kato vient toutefois de mettre en lumière le rôle essentiel de protéines, les IAP, dans la régénérescence des neurones moteurs, cibles privilégiées de la maladie de Charcot. Ces résultats, qui constituent une étape majeure sur le chemin qui pourrait mener à une thérapie performante, sont publiés ce mois-ci dans la revue Nature Cell Biology.

Les maladies dites neurodégénératives - qui touchent généralement les individus de plus de 50 ans - sont toutes associées au déclin d'un certain type de cellules neuronales. Dans leurs recherches, le prof. Ann Kato et son équipe se sont principalement intéressés au cas de la Sclérose Latérale Amyotropique (SLA) ou maladie de Charcot, une paralysie progressive induite par la destruction des neurones moteurs, situés au niveau de la moelle épinière et du cerveau. Ces derniers étant responsables des mouvements des membres supérieurs et inférieurs, leur anéantissement provoque une atrophie musculaire qui débouche sur une paralysie mortelle.

Depuis plus de trois ans, l'objectif des expériences du prof. Kato consiste à essayer de comprendre pourquoi ces neurones meurent et à étudier conjointement les voies intracellulaires et moléculaires qui peuvent empêcher leur dégénérescence. C'est en cherchant à prolonger la survie de ces cellules neuronales que le prof. Kato vient de découvrir, pratiquement par accident, que la présence de protéines de la famille IAP (Inhibitors of Apoptosis Protein) - une nouvelle famille de protéines se trouvant dans les cellules neuronales - permet d'empêcher la mort des neurones moteurs. Les résultats de ces travaux laissent d'ailleurs penser que c'est en augmentant la quantité des protéines IAP dans les neurones moteurs qu'on peut empêcher leur dégénérescence. Cette découverte débouche sur des perspectives prometteuses puisque le prof. Kato et son équipe cherchent maintenant à mettre au point de nouvelles approches thérapeutiques. En effet, voulant éviter la complexité d'une stratégie de type thérapie génique, les chercheurs travaillent également sur les moyens de développer des drogues ou des substances qui pourraient agir sur ces neurones de la même manière que les protéines IAP.

Il est dès lors à souhaiter que cette découverte encouragera et accélérera la recherche clinique et génétique sur cette maladie et l'ensemble ses conjointes neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. Un espoir supplémentaire dans la quête de remèdes efficaces.

Pour en savoir plus: Nature Cell Biology, février 2002, vol. 4, pages175-179

Contacts: prof. Ann C. Kato, Ph. D. Tél. : 022 / 702.54.50

28 janvier 2002
  2002