2002

Leçon d'adieu du prof. Ulrich Kohli

Les bords de la Limmat à Zurich Nommé à la BNS à Zurich, Ulrich Kohli fait ses adieux à la Faculté des sciences économiques et sociales

Directeur du Département d'économie politique de l'Université de Genève de 1997 à 2001, Ulrich Kohli a été nommé l'an dernier au poste de chef économiste à la Banque nationale suisse (BNS). Pour marquer l'événement, le doyen de la Faculté des sciences économiques et sociales (SES), Pierre Allan, l'a invité à donner une leçon d'adieu mardi 30 avril, renouant ainsi avec une tradition susceptible de renforcer l'identité de la Faculté. "Ces rituels sont l'occasion à la fois de rendre hommage au travail d'un collaborateur et de réunir l'ensemble des membres de la Faculté, tout en favorisant le rayonnement de l'Université. Le professeur Kohli, qui a travaillé au quatre coins du monde et qui a effectué la plus grande partie de sa carrière à l'Université de Genève, va s'occuper de gérer, en compagnie de Jean-Pierre Roth, également un ancien collègue de la Faculté des SES, la cinquième monnaie du monde", souligne Pierre Allan.

 

Ulrich Kohli n'en est pas à son premier travail au sein d'une banque centrale. Après avoir obtenu une licence ès sciences économiques à l'Université de Lausanne, puis un Ph.D. à l'Université de Colombie britannique à Vancouver, il a rejoint en 1975 la Banque du Canada à Ottawa. En 1983, on le retrouve à la BNS déjà, en qualité de conseiller scientifique. Ulrich Kohli a été nommé professeur ordinaire à la Faculté des sciences économiques et sociales de l'Université de Genève en 1985. Il restera rattaché à la Faculté des SES en qualité de professeur honoraire. Rencontre.

Comment se passe la transition entre l'univers académique et celui d'une grande institution bancaire?
Cela ne pose pas de problèmes particuliers. J'ai déjà travaillé pour la BNS dans les années 80. Je vais également collaborer avec la Banque de réserve australienne. J'ai donc une certaine habitude des transitions.

Un poste dans une banque centrale, est-ce l'activité rêvée pour un économiste?
J'ai eu la chance de pouvoir vivre les deux expériences, à l'Université et à la BNS. Je ne sais pas ce qui est mieux. C'est différent. Mon travail actuel à la BNS est certainement très stimulant. J'apprécie l'aspect service public de cette activité, où l'on est en prise directe avec les politiques économique et monétaire à un niveau international. Le week-end dernier, par exemple, je me suis rendu à Washington pour la réunion du Fonds monétaire international.

Les banques nationales jouent un rôle régulateur de l'économie que certains contestent, en estimant que rien ne devrait entraver les lois du marché . Qu'en pensez-vous?
Je suis convaincu qu'il faut laisser faire le marché. Cela n'empêche qu'un certain nombre de conditions cadre sont nécessaires. Comment, en l'absence de la BNS, mettre en oeuvre la politique budgétaire de la Confédération, par exemple? Un monde sans banque centrale me semble difficile à imaginer.

On dit qu'aux Etats-Unis Alan Greenspan, directeur de la Réserve fédérale américaine, a pratiquement autant de pouvoirs que le président. Le poids de la BNS en Suisse est-il comparable?
C'est une exagération, aussi bien pour la Suisse que pour les Etats-Unis. Les banques centrales ont une très grande responsabilité, certes, mais ce sont les acteurs économiques qui jouent le rôle primordial.

Après seize ans passé à Genève, comment vous acclimatez-vous à la vie zurichoise?
Je suis encore dans une phase transitoire, puisque je rentre tous les week-end à Genève. Je n'ai donc pas encore pris toute la mesure des possibilités offertes par Zurich. Mais c'est une ville que je connais déjà, suite à mon précédent séjour de deux ans à la BNS. Une ville dynamique et pas trop dépaysante grâce à la présence du lac…

Le professeur Ulrich Kohli donnera sa leçon d'adieu sur le thème

"Variations des termes de l'échange et PIB réel"

Mercredi 30 avril 2002 à 17h30
Uni Mail (40 bd du Pont-d'Arve, Genève), salle R 060

Entrée libre

29 avril 2002
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