2003

La Section de pharmacie de l'UniGe se prépare à accueillir son homologue lausannoise

La pharmacie romande vit à l'heure des grands changements. Après avoir mis en place, en 2001, un nouveau plan d'études, elle s'apprête à regrouper ses enseignements de 3ème et 4ème année à Genève, qui accueillera, dès l'été prochain , les enseignants, les assistants-doctorants, ainsi que le personnel administratif et technique de la Section de pharmacie lausannoise; en attendant la venue des étudiants vaudois lors de la rentrée 2004. Depuis quelques mois, ces réaménagements ont pris une dimension très concrète, avec la rénovation de Sciences II et la construction d'un nouveau bâtiment au bord de l'Arve, entre l'Ecole de physique et Sciences II. Ils devraient se traduire, en termes académiques, par un renforcement du pôle de pharmacie romand, affirme Jean-Luc Veuthey, président de la Section genevoise.

Rappelons que, depuis 1994, il existe une formation commune entre les Sections de pharmacie des universités de Genève et de Lausanne, sous l'appellation Ecole romande de pharmacie (ERP). Les enseignements étaient, jusqu'à présent, assurés sur les deux sites. Toutefois, la convention signée entre les deux institutions prévoit que l'ERP soit regroupée à Genève à la rentrée 2004 pour les enseignements de deuxième cycle (3e et 4e).

Doublement des surfaces à disposition
Le regroupement de la pharmacie à Genève est prévu en trois étapes. Dès le 1er janvier 2004 aura lieu le transfert administratif (gestion des dossiers et des paiements) pour des raisons de comptabilité, l'année civile faisant foi. L'intégration des enseignants (environ 7 personnes, ainsi qu'une trentaine de doctorants-assistants) et du personnel administratif et technique (4 personnes) à l'UniGe se fera dans le courant de l'été. Quant aux étudiants lausannois (80 personnes environ), ils seront accueillis dès le mois d'octobre.

"La construction du nouveau bâtiment suit le timing prévu", annonce Jean-Luc Veuthey. Ce pavillon aura 4 étages, auxquels s'ajouteront la moitié du 3e étage et l'ensemble du 4e du bâtiment de Sciences II, le Pavillon des Isotopes, ainsi qu'un espace sur le site d'Archamp en France voisine, loué dans le cadre d'une collaboration avec les Universités de Grenoble et de Lyon. "En tout, nous disposerons d'une surface estimée à 6'500 m2 pour l'enseignement et la recherche, soit environ le double de ce qui existe actuellement", précise Jean-Luc Veuthey.

Maintenir la qualité de l'enseignement
Ce doublement de surfaces correspondra à l'augmentation des effectifs, suite à la venue des étudiants lausannois. Le nombre de laboratoires pourra donc être multiplié par deux, de même que le nombre d'assistants chargés de l'encadrement des travaux pratiques. En revanche, le nombre d'enseignants pour les cours ex-cathedra restera le même. "Nous serons toutefois dans des effectifs convenables pour un enseignement de qualité, avec une moyenne de 70 étudiants par cours et volée", tient à rassurer Jean-Luc Veuthey. A titre de comparaison, les cours de pharmacie de l'Université de Lyon peuvent accueillir jusqu'à 300 étudiants.

Inutile de préciser que les Lausannois quitteront à contre-cœur les infrastructures modernes et l'emplacement idéal dont ils disposent sur le site de Vidy. Une donnée que les Genevois ne démentiront pas, eux qui, d'un point de vue strictement topographique, auraient volontiers rejoint les rives du Léman, nettement plus aérées que les bord de l'Arve. Si le choix du regroupement s'est porté sur Genève, c'est que "l'UniGe offre, avec la proximité des Départements de chimie, biologie et physique, un environnement scientifique plus approprié que Lausanne, où la pharmacie se trouve désormais isolée, suite au transfert des enseignements en mathématiques, physique et chimie vers l'EPFL", explique Jean-Luc Veuthey.

La perspective des navettes pour rejoindre le bout du lac n'enchante pas non plus les Lausannois, cela va sans dire, d'autant plus que la crise du logement bouche toute perspective de déménager à Genève à court terme.

Cela étant, les Vaudois ont fait contre mauvaise fortune bon cœur. "Une fois la décision prise, nous avons travaillé main dans la main avec nos collègues genevois, dans un très bon esprit", assure Jean-Luc Wolfender, responsable de la Section de pharmacie lausannoise, qui salue les efforts entrepris par Genève pour accueillir les pharmaciens vaudois et romands - Lausanne attirant aussi des étudiants venus de Neuchâtel et parfois du canton de Berne.

Seul bémol, selon Jean-Luc Wolfender, l'aspect morcelé et provisoire des infrastructures genevoises. Il est prévu, en effet, que l'ERP déménage au CMU, où il disposerait d'un étage entier, à l'horizon 2008.

Jacques Erard
Université de Genève
Presse Information Publications
Décembre 2003

9 décembre 2003
  2003