La médecine universitaire en 2008
Quelle direction doivent prendre, en Suisse, l'enseignement et la recherche en médecine? Si les principaux acteurs concernés se rejoignent sur la nécessité d'une réforme, les avis divergent quant aux orientations à prendre. L'été dernier, l'Office fédéral de l'éducation et de la science publiait ses propositions, sous les auspices de Charles Kleiber (voir l'article paru dans Cont@ct à ce sujet). Les recteurs des universités suisses rendent public aujourd'hui leur propre concept de réforme, en concertation avec les doyens des facultés de médecine. Intitulé La médecine universitaire en 2008, ce document dessine une série de "pistes" qui, tout en tenant compte des constats formulés par le rapport Kleiber, ouvre des perspectives nouvelles pour développer l'enseignement et la recherche. Peter Suter, vice-recteur de l'Université de Genève, qui a participé à l'élaboration du document de la Conférence des recteurs des universités suisses (CRUS), est satisfait par la teneur de ces propositions de réforme, qui correspondent dans une large mesure à sa propre vision des choses. Une formation ancrée dans un tissu socio-culturel La répartition des compétences entre facultés de médecine et hôpitaux universitaires doit ensuite être clarifiée. Les hôpitaux universitaires étant principalement prestataires de services de soins, mais également actifs dans les domaines de l'enseignement et de la recherche, ils partagent actuellement avec les facultés une partie de la gestion financière, ce qui entraîne passablement de flou dans la répartition et les prises de décisions budgétaires. Pour permettre une plus grande transparence des coûts, la CRUS propose donc de rapatrier entièrement la gestion financière au sein des facultés, tout en instaurant des conventions d'objectifs avec les hôpitaux. Le concept élaboré par la CRUS accorde également une place importante aux modifications à apporter au cursus d'études en médecine dans la perspective de la réforme de Bologne. Sur la base d'un système 3 années de Bachelor (BA) plus 3 années de Master, les étudiants se verraient offrir un plus grand choix d'options et une plus grande mobilité qu'actuellement. La société veut des médecins qui sachent communiquer Enfin, la formation professionnelle postgraduée, actuellement du ressort de la FMH et des sociétés de spécialistes, serait confiée à une "Swiss postgraduate medical school", une institution indépendante financièrement et juridiquement, qui reste encore à créer. Celle-ci serait chargée de la formation dans les spécialités médicales. Télécharger La médecine universitaire en 2008 en version pdf |
Jacques Erard Université de Genève Presse Information Publications Février 2004 |
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