2004

Les cafétérias de l'Université

Tour d'horizon des cafétérias de l'Université

 

Les cafétérias sont des lieux incontournables de la vie universitaire. Les étudiants y laissent souvent des souvenirs impérissables, mais davantage pour les parties de cartes et de rigolade qu'ils y ont vécues, que pour le charme du cadre et de la nourriture. Au vu des prix qui y sont pratiqués, personne ne s'attend d'ailleurs à y trouver de la haute gastronomie. Aussi, lorsqu'on demande à des usagers de juger la qualité des plats, ils sont généralement très magnanimes dans leurs commentaires. Et lorsqu'ils se plaignent, ils admettent assez vite que "la cafe" est une cible facile sur laquelle faire passer sa mauvaise humeur du moment.

Premier point à relever, et non des moindres, parmi les avis qui ont été récoltés pour cet article dans les quatre principales cafétérias de l'Université (CMU, Uni Dufour, Uni Mail et Sciences II): les usagers(1) sont quasi unanimes à relever l'amabilité et la serviabilité du personnel.

Les tarifs, en revanche, sont plus sujets à discussion. En ce qui concerne les plats, tout d'abord, Françoise Demierre, responsable du Bureau des logements et restaurants universitaires, tient à rappeler que, contrairement à certaines rumeurs, les prix sont les mêmes dans toutes les cafétérias de l'Université. Affirmation vérifiée sur place. Le plat le moins cher est à 8 francs, tarif étudiant, 10.40 pour le personnel, le plus sophistiqué au prix unique de 13.50 francs. Ces tarifs ne sont d'ailleurs pas fixés par l'Université, mais par la Commission des cafétérias du Département de l'instruction publique. Les usagers les trouvent honnêtes.

(1) Le terme d'"usagers" fait ici référence aux personnes qui ont été interrogées pour cet article et ne doit pas être entendu comme un échantillonnage scientifiquement représentatif de l'avis général.

 

Disparité sur les yaourts
Des disparités apparaissent en revanche sur les prix de certains produits annexes. C'est le cas des yaourts notamment, vendus 1.20 francs dans les restaurants gérés par l'entreprise Novae (Uni Mail et Uni Dufour), alors qu'ils sont 60 centimes dans les cafétérias Migros (CMU et Sciences II). Une différence du simple au double qui ne passe pas inaperçue. Explication du gérant de la cafétéria d'Uni Dufour, Denis Jorand: "la Migros fabrique ses propres yaourts, elle peut donc se permettre de les vendre au même tarif que dans ses magasins, tandis que nous devons nous fournir sur le marché et nous sommes obligés de pratiquer un prix plus élevé si nous voulons garder une marge de bénéfice."

Des étudiants estiment également que le prix du café à 2 francs est élevé pour leur budget, de même que le prix du croissant, 1.20 francs. "Pour ce qui est des croissants, c'est le tarif officiel de l'Association des boulangers, toujours moins élevé que dans un café normal", fait remarquer Françoise Demierre.

Tarifs étudiants et personnel
Trois types de tarifs sont pratiqués dans les cafétérias, l'un pour les étudiants, l'autre pour le personnel de l'Université, et le troisième pour les personnes extérieures à l'Université. Le tarif personnel est de 30% supérieur à celui des étudiants. Les usagers auront remarqué que depuis un certain temps, les employés des cafétérias sont devenus beaucoup plus pointilleux sur cette question, vu qu'il est parfois difficile de faire la distinction. Il faut savoir que le DAEL se voit rétrocéder 5% du chiffre d'affaires généré par le tarif personnel, à titre de compensation pour mettre gratuitement à disposition ses locaux. A ce propos, le gérant de la cafétéria d'Uni Dufour demande aux étudiants d'avoir leur carte sur eux.

Questions de diététique
Sur la qualité de la nourriture, les usagers n'ont rien à redire au vu des prix pratiqués. Certains regrettent un manque de variété dans les sauces utilisées, jugées souvent trop lourdes. Les étudiants, de plus en plus sensibilisés aux questions diététiques, réclament des légumes cuits à la vapeur! Les restaurants universitaires proposent toutefois une assiette "fourchette verte": un label soutenu par la Confédération et le Département de l'action sociale et de la santé de Genève, qui s'attache aussi bien à l'équilibre des plats proposés, qu'au bien-être en général. Il est notamment garanti que les déchets sont valorisés. Cécile Chapelle, diététicienne auprès de Novae précise que la politique en la matière consiste à proposer une large variété de plats possibles et à s'adapter au public cible. Dans le cas d'une université pluri-ethnique comme celle de Genève, il s'agira notamment d'offrir des plats d'origines diverses.

Pour ce qui est de la quantité, les avis divergent du tout au tout. Certains usagers d'Uni Dufour trouvent les portions peu généreuses, tandis qu'à Sciences II "il faut dire stop pour que l'assiette ne déborde pas!"

Manque de place
Reste la question du cadre. Là encore, les usagers sont compréhensifs et ne s'attendent pas à des décors luxueux. Les cafétérias de Sciences II et d'Uni Dufour sont toutefois jugées plutôt "déprimantes". Il faut dire que ces deux bâtiments n'ont pas été construits pour abriter des cafétérias. "On fait avec ce qu'on a", expliquent les responsables.

A Sciences II, l'exiguïté est particulièrement frappante. "Cela arrive souvent qu'on ne trouve pas de place et il faut faire une longue queue pour être servi", se plaignent les usagers, qui craignent que la situation ne se détériore encore avec l'arrivée des pharmaciens lausannois en octobre prochain. Un effort a déjà été fourni avec l'ouverture d'une caisse supplémentaire pour les sandwiches. Françoise Demierre précise en outre que des solutions sont à l'étude pour agrandir la surface disponible.

Quant à Uni Dufour, les usagers du bâtiment sont nombreux à se plaindre des odeurs qui filtrent dans tout le bâtiment. "La ventilation a explosé la semaine dernière, ce qui fait que les odeurs étaient particulièrement fortes ces derniers temps", explique le gérant Denis Jorand, conscient du problème et bien décidé à faire de son mieux pour éviter ces désagréments.

Une bonne adresse
Pour les personnes qui voudraient manger une cuisine "maison" aux tarifs universitaires, un usager recommande la cafétéria de la Section de médecine dentaire, tenue par un couple sicilien. Le couple propose un plat du jour à 10 francs, prix unique. Petite anecdote, les clients peuvent parfois goûter en dessert des oranges importées directement du village sicilien d'où est originaire le gérant. Cette cafétéria ne fait pas partie du réseau officiel des restaurants universitaires.

Jacques Erard
Université de Genève
Presse Information Publications
avril 2004

5 avril 2004
  2004