2004

Les grandes expositions de l'été: Toutankhamon - L'or de l'au-delà

L'or de l'au-delà

 

Vingt ans après leur dernière apparition en Europe, les grandioses trésors funéraires de la Vallée des Rois reviennent hanter les salles du musée des Antiquités classiques de Bâle. Avec près de 120 pièces originales à découvrir, l'exposition présente une reconstitution de la chambre funéraire du légendaire Toutankhamon ainsi que d'autres pièces provenant de tombes voisines. La fascination pour ce pharaon et son incomparable trésor âgé de 3'500 ans, ainsi que le mystère de la "malédiction" (cf. encadré) a déjà attiré de nombreux visiteurs à Bâle, dont Sandrine Vuilleumier, assistante à l'Unité d'égyptologie.

Heureuse qu'un coup de projecteur soit ainsi mis sur l'Egypte ancienne, Sandrine Vuilleumier estime que la mise en scène, plus moderne qu'au Caire, et un bon travail d'éclairage font de cette exposition une réussite, même si les pièces les plus célèbres ne sont pas présentées, comme le masque mortuaire en or de Toutankhamon, resté au Caire. Décrété trésor national, il ne quitte en effet plus le sol égyptien. Mais pourquoi cette exposition enregistre-t-elle une telle affluence? Selon Sandrine Vuilleumier "l'Egypte attire toujours du monde : une grande civilisation, très ancienne, avec un côté esthétique fort et une part de mystère, il n'y a rien de tel".

"Peu de gens lisent les recherches pointues que nous publions à l'Université, mais le grand public se rend volontiers dans ces expositions", souligne Sandrine Vuilleumier. "C'est une bonne chose à mon sens, car il va ensuite s'intéresser de plus près à la civilisation égyptienne, se renseigner dans des manuels, etc. Mais il ne faut pas oublier que si ces expositions peuvent avoir lieu, c'est grâce à tout le travail de recherche réalisé en amont."

A Genève, l'égyptologie est une discipline toujours très dynamique. Une nouvelle salle d'Egypte a été inaugurée en avril dernier par le Musée d'art et d'histoire, "une belle ballade d'environ une heure" nous promet Sandrine Vuilleumier. Quant à l'Université, elle accueille chaque année entre 20 et 30 nouveaux étudiants en égyptologie, malgré des débouchés plutôt faibles.

Toutankhamon - L'or de l'au-delà
Musée des Antiquités classiques, Bâle
Jusqu'au 3 octobre 2004
www.tutankhamun.ch

Le site de l'Unité d'Egyptologie:
http://www.unige.ch/lettres/antic/Egyptologie/

 

La malédiction de Touthankhamon
C'est en 1922 dans la Vallée des Rois en haute Égypte que Howard Carter et son mécène Lord Carnavon, après de longues recherches, trouvent l'entrée d'une tombe encore inviolée, celle de Toutankhamon. L'histoire raconte que Carter possédait un canari auquel son équipe s'était attachée. Pour elle, le petit oiseau d'or était un porte-bonheur. Mais quelques jours avant l'ouverture du tombeau, le canari connaît un sort tragique : un cobra se glisse dans sa cage et l'avale. Le cobra est le serpent des pharaons, symbole de la royauté. Les ouvriers voient dans l'anecdote un mauvais présage. Alors que Carter et Carnavon se préparent à ouvrir la première porte, un contremaître les met en garde : ils mourront comme l'oiseau, s'ils violent le repos de Toutankhamon. Les archéologues ne tiennent aucun compte de l'avertissement. Avec Evelyn, la fille de Carvanon, et l'égyptologue Callender, qui procède à ses propres fouilles à quelques kilomètres de là, ils pénètrent dans la sépulture et c'est ainsi que, sans se soucier du danger, ils découvrent les trois salles remplies de trésors. Or, l'année suivante, lord Carvanon, à la suite de piqûres de moustiques, est pris de fièvre. Son état empire rapidement. On le ramène au Caire : il y meurt le 5 avril 1923. Puis, au cours du siècle, d'autres événements continueront d'entretenir le mythe de la malédiction avec quelques 27 morts mystérieuses dénombrées.
Extrait du site internet: www.mythes-et-legendes.net

 

Alexandra Mossiere
Université de Genève
Presse Information Publications
Juillet 2004

5 juillet 2004
  2004