2004

Nouveau statut des assistants

Le Rectorat veut revaloriser le statut des assistants

 

Un statut mal défini, des perspectives professionnelles incertaines, des salaires chiches. Les assistants font figure de mal lotis dans le système universitaire. Ils peuvent certes nourrir la perspective d'une carrière académique débouchant sur des conditions de travail avantageuses. Pour autant, le Rectorat perçoit depuis un moment la nécessité de revoir leur statut et leurs conditions d'engagement. Après une longue période de négociations avec les représentants des facultés, une nouvelle directive a finalement été adoptée à ce sujet durant l'été. Elle entrera formellement en vigueur le 1er janvier 2006.

La directive "Assistants et candocs: statut et conditions d'engagement" poursuit au moins trois objectifs: redéfinir le profil des postes d'assistants en l'inscrivant dans ce qui pourrait être une ébauche de plan de carrière pour les jeunes chercheurs; valoriser le statut; garantir des conditions salariales acceptables.

Les assistants sont payés en règle générale en classe 8 ou 9, ce qui équivaut, pour un plein temps, à un salaire mensuel de base oscillant entre 4'500 et 4'800 francs brut. Ils sont pour la plupart engagés à temps partiel, et parmi eux beaucoup le sont à 50% ou moins (1). Comme souvent leur travail déborde largement ce temps partiel et ne laisse guère de place pour une autre activité lucrative, les fins de mois peuvent se révéler douloureuses.

Selon les nouveaux statuts, le taux minimal d'activité a été fixé à 70% pour les deux premières années et à 80% à partir de la troisième année. Ce taux pourra être abaissé exceptionnellement en cas d'autres activités ou de charge familiale.

"A moyen terme, nous aurons moins d'assistants, mais mieux encadrés, mieux payés et bénéficiant de meilleures conditions professionnelles, ce qui ne pourra avoir qu'un effet bénéfique sur leurs performances", résume Valérie Clerc, adjointe au Rectorat.

(1) Sur 1'503 assistants, 604 travaillent à 90% ou 100% (soit 4 assistants sur 10), 444 travaillent entre 60% et 80% (3 assistants sur 10), 455 travaillent à 50% ou moins (3 assistants sur 10). Chiffres à fin décembre 2003.

 

Contrat à durée limitée
La nouvelle directive cherche ensuite à limiter la durée des mandats. L'assistanat doit garder son caractère transitoire, comme préliminaire à la carrière académique et ne peut être considéré comme un emploi de longue durée. Le Rectorat cite le cas d'assistants ayant occupé leur poste pendant plus de dix ans!

Comme l'indique la Loi sur l'Université, l'assistant est engagé, après une année d'essai, pour une période de deux ans, renouvelable une fois. La durée maximale est par conséquent fixée à 5 ans, même dans le cas où la provenance des fonds changerait en cours de route (une prolongation exceptionnelle d'une année peut être accordée sur la base d'une demande dûment motivée).

Par cette mesure, la fonction principale de l'assistanat, à savoir la rédaction d'une thèse, est réaffirmée. Ainsi le premier renouvellement de contrat, après une année, sera conditionné à l'inscription officielle d'un sujet de thèse et à son acceptation.

"L'idée est d'éviter d'avoir des gens qui cumulent formations de troisième cycle, puis assistanat après leurs études, mais sans réelle perspective de carrière académique. Ces personnes risquent en effet de se retrouver, la trentaine passée, sans doctorat ni une grande expérience professionnelle, et donc prétéritées sur le marché de l'emploi. Ce qui ne contribue pas non plus à valoriser la fonction d'assistant", commente Valérie Clerc.

Mieux informer
Dans le même ordre d'idée, la nouvelle directive rappelle que l'assistant doit au moins consacrer 40% de son temps d'engagement à la préparation de sa thèse de doctorat ou d'autres publications scientifiques. S'il est en effet prévu dans son cahier des charges que l'assistant seconde son professeur dans ses tâches administratives et de recherche, cela ne devrait pas lui prendre tout son temps.

Reste à voir maintenant comment ces directives pourront être appliquées. Elles ont une force contraignante pour les parties engagées dans le contrat, rappelle le Service juridique du Rectorat. Où l'assistant pourra-t-il s'adresser s'il estime que l'une des clauses n'est pas respectée ? Normalement à sa hiérarchie, soit au sein de son groupe de recherche, soit au niveau de la faculté. Mais, en cas de conflit, la hiérarchie est très souvent partie prenante. Dans ce cas, les assistants ont la possibilité d'interpeller les associations du corps intermédiaire ou encore le Rectorat.

Valérie Clerc, pour sa part, souligne l'importance de bien informer les personnes débutant leur assistanat sur les implications de la fonction : "Cette directive devrait peut-être être distribuée au moment de la signature du contrat, afin que les assistants soient clairement informés sur leurs droits et devoirs."

> Directive "Assistants et candocs : statut et conditions d'engagement"

Jacques Erard
Université de Genève
Presse Information Publications
Octobre 2004

7 octobre 2004
  2004